Elections cantonales : quand Didier a ses roberts qui tombent

23 mars 2011

Les roberts, c’est par ce terme d’argot que Frédéric Dard, l’auteur de “San Antonio”, désigne la poitrine des dames, plus particulièrement les seins. Les roberts, c’est ainsi que sont appelés les candidats aux Cantonales investis par le président de la Région et leader de l’UMP à La Réunion, Didier Robert. Et depuis ce week-end, sous l’attraction de la gravité de la situation sociale et économique de l’île, les roberts tombent.

Une chute encore aggravée par le poids de l’inaction depuis un an d’installation à la pyramide inversée. Ah, l’outrage du temps ! Si la palme de la communication peut lui être décernée, il ressort néanmoins que les électeurs des cantons concernés par les élections de ce week-end viennent de lui faire savoir que le fait d’afficher sa photographie partout — à chaque page du magazine régional, du site Internet de la collectivité, dans les publicités diffusées en télé, au cinéma, celles publiées dans la presse, et jusque sur les semainiers offerts aux agents de la Région à l’occasion de la nouvelle année — n’était pas de nature à faire se dresser les roberts à la pointe des résultats sortis des urnes.

Sans doute afin de soutenir ses roberts en déroute, Didier devra-t-il en appeler à d’anciens gros bonnets de la droite dont il n’avait pas voulu jusqu’à présent. Premier d’entre eux, son bonnet A en quelque sorte, Jean-Paul Virapoullé. Mais la façon dont la lingerie sale a été lavée sur la place publique avant les Régionales de 2010 et celle dont le choix des candidats aux Cantonales de cette année s’est effectué ne devrait pas faciliter les choses. Il y a fort à parier que plutôt que de venir au secours du divin Didier, Vira ne précipite la chute de ses saints encore présents au second tour. Histoire de lui faire rendre gorge et de bien souligner que le père de la défaite à ces élections, c’est Didier Robert.

Compte tenu des enjeux, le président de la Région doit maintenant chercher à faire se refaire les roberts pour le second tour. Sa garde la plus proche saura sans doute lui prodiguer des conseils avertis. Mais une opération politique n’est pas une opération plastique. Et la cosmétique des communicants n’y peut rien si elle n’est ni suivie, ni précédée d’actes concrets. La loi des urnes est dure, mais c’est la loi. Dura lex sed latex.

Archibald Parmentier

Didier RobertCantonales 2011

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