Entre le dire (pire) et le faire (fer)

18 février 2006

Ça y est, nous sommes passés de la non-information au mensonge.
Samedi 11 février, notre préfet Laurent Cayrel annonce à la télévision l’arrêt de l’utilisation du fénitrothion et du téméphos en faveur de la déltaméthrine et du Bti.
Aujourd’hui, mercredi 14 février, les militaires débarquent chez moi pour un traitement.
Je demande le nom du produit, et là, surprise, dans leurs machines, ils m’annoncent un mélange de deux produits à base de fénitrothion et de téméphos. (Connaissant bien les produits je ne peux pas me tromper sur ce que j’ai entendu).
J’ai refusé l’utilisation de ces produits dans mon jardin et demandé à ce qu’on utilise les produits annoncés par notre représentant de l’État.
Suite à cet épisode et dans l’attente des gendarmes, je téléphone à la Préfecture pour leur demander pourquoi cette différence entre ce qui est annoncé par le préfet et les actes.
Réponse de la Préfecture : "On continue car la Mairie n’a sûrement pas reçu les produits à base de déltaméthrine ou de Bti."
Je téléphone à la Mairie qui m’affirme avoir les produits...
À mon sens, les choses sont claires : pour la Préfecture, il semble plus simple de se débarrasser des stocks de produits au détriment de la santé des Réunionnais et de l’Environnement, plutôt que de les stocker et les retourner en métropole. Et pour s’en débarrasser plus vite, on les mélange !
Suite à ce refus, la gendarmerie (qui ne fait que son travail) arrive pour établir un procès-verbal (mes voisins y ont eu droit aussi).
Sur ce procès-verbal, j’ai pu expliquer la raison de mon refus : "Je refuse l’utilisation d’un mélange de deux produits qui ne devaient plus être utilisés. J’ai bien fait stipuler que je ne refuse pas le traitement, mais je demande qu’il soit réalisé avec les produits annoncés par le préfet et notamment le Bti nettement moins dangereux pour les enfants et l’environnement."
J’attends avec d’autres personnes la décision du procureur, qui je l’espère, décidera avec sagesse et circonspection.
J’ai donc la chance de connaître les produits et j’ai pu réagir.
N’est-ce pas malhonnête de continuer à utiliser du fénitrothion et du téméphos chez les citoyens qui n’ont pas ces connaissances ?

Philippe (Étang-Salé)


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