Noix de Kola, alternatives non-alcoolisées au vin de palme, perles forestières et autres pépites de résilience et de capacités agro-forestières. Et peut-être demain un Coca-cola africain des peuples des forêts ? L’évolution du made in AFRICA développe sur sa route de nouveaux avatars avec l’usage des matières végétales comme l’Obom, cette écorce qui permet de créer des vêtements de qualités, le raphia pour la conception de chapeaux, la manipulation du tissu local le Ndop qui est très respecté chez les peuples des grassfielfds, dans les savanes à l’ouest du Cameroun.

En s’appuyant sur des start-up créatives et leur écosystème de Yaoundé, future Tel Aviv de l’Afrique à Silicon Mountain sans oublier Buea, au sud-ouest du pays des Lions pour ne citer que ces quelques exemples, il est possible de découvrir une mosaïque d’innovations en miniature. Observons aussi l’usage de panneaux solaires, des peaux de maïs pour produire du charbon écologique…

Si la diplomatie française depuis les années Hollande et Macron est en perte de vitesse par manque de nouvelles expertises innovantes, il faudra sans doute transformer dans la vieille et lointaine Europe le Quai d’Orsay dès 2027 en un nouveau ministère de la frontière intelligente et des relations extérieures.

Quatre piliers devront structurer cette nouvelle diplomatie d’influence que les Américains résumeraient de la façon suivante : science, research, diplomacy & international cooperation. Une nouvelle génération de diplomates devra prendre le pas en mêlant des cursus hybrides de médecin, de sociologue, de chercheur de haut niveau proche des transformations du monde. Au fond, épouser des codes de la sphère publique comme ceux du secteur privé en pointe vers l’innovation, la recherche et la créativité. Avant toute nouvelle affectation d’un diplomate dans un nouveau poste à l’étranger, une question stratégique devra lui être posée : Êtes-vous le prochain Sustainable Life Designer ? Un métier sur mesure ! Qui implique de refonder une nouvelle philosophie de métier. “Refresh the World and Making a difference” constitue la boussole du rapport d’activité 2021 environnemental, social et de gouvernance d’entreprise de Coca-Cola Company. On oublie souvent que la terre de naissance du Coca-Cola : c’est l’Afrique ! Pour produire des boissons toniques et reconstituantes : la noix de kola fut employée par le pharmacien John Pemberton dès 1885 lors de la création de ce qui deviendra bien plus tard le Coca-Cola. Selon des notes du pharmacien datant de 1910, la recette associait des extraits de coca (et qui fut interdite à cette date) de l’acide citrique, du sucre, de la caféine extraite des noix de kola, de l’eau et des arômes (constitués d’extraits végétaux, d’huiles essentielles et d’épices).

Originaire de la forêt tropicale de l’Afrique occidentale et centrale, la noix de Kola était appréciée depuis très longtemps par les populations locales pour ses vertus stimulantes. Symbole de bienveillance, elle tient aussi une place importante dans les us et coutumes de la société.
Produite dans les forêts tropicales, elle était exportée vers le nord depuis des siècles, par des caravanes de porteurs, jusque dans la région de la savane soudanienne occidentale. Le terme de cola a été emprunté à une langue d’Afrique de l’Ouest, le temné (Sierra Leone, Liberia) où la noix de kola se dit kla, gola ou kola. Les deux orthographes cola et kola (ou de même colatier et kolatier) sont valides en français.
Sommes-nous prêts à imaginer une diplomatie du futur entre science et nature ? Un processus créatif qui appelle à sélectionner les ingrédients d’une recette mystérieuse à l’image d’un souvenir rapporté d’un voyage ancien comme celui de la noix de kola pour retrouver une place innovante au niveau mondial.

Kevin Lognoné