Euro et Inflation, la nouvelle illusion monétaire ?

11 août 2006

L’euro, s’il a eu comme motivation de faciliter les échanges entre les pays de l’UE, de faire en sorte que les différentes parités monétaires ne fassent pas perdre du pouvoir d’achat (replongez-vous dans les avantages liés à la Monnaie Unique lors de la décision de l’instaurer) au particulier et que les entreprises aient des coûts de gestion des changes limités en risques dans le cadre des échanges intra européens, qu’en est-il réellement aujourd’hui ? Quel comportement a-t-on observé chez les “producteurs” ?

Situation 1

Imaginons le bien A, valant 100 F l’année N, son prix l’année N+1 est fixé à 102 F. L’inflation est de 2%.
Imaginons le bien B, valant 100 euros en 2005, son prix en 2006, est fixé à 102 euros. L’inflation est de 2%.
Les 2% d’inflation sur le prix du bien B en euro, équivalent à 2 x 6.55957 F soit 13.12 F.

Situation 2

Un bien C coûte 100 F.
La conversion le fait passer à 15.24 euros.
Le commerçant n’ayant pas envie de gérer des centimes d’euro (déjà qu’il le faisait absolument pas avec les centimes de franc...), fait passer le prix l’année suivant celle de la conversion, à 15.30 euros.
L’inflation est donc égale à la variation du prix de ce bien sur le prix d’origine, soit 0,06 euro divisé par 15,24 euros soit 0.4% d’inflation.

Un bien D coûte 10 F.
La conversion le fait passer à 1,524 euros.
Le commerçant n’ayant pas l’envie de gérer des centimes d’euro (déjà qu’il le faisait absolument pas avec les centimes de franc...), fait passer le prix l’année suivant celle de la conversion, à 1,60 euro.
L’inflation est donc de 0,076 euro / 1,524 euros soit 5% d’inflation.

La majorité des biens de consommations achetés en Grandes, moyennes et petites surfaces, coûte en général moins de 100 F unitaire, sauf les bouteilles de bon vin et encore, doit on les acheter en GMS (Grandes et moyennes surfaces) ?
Cela est un autre débat.

Conclusion

Les travailleurs se font “avoir”... Celui qui vend à un prix unitaire faible, voit son CA progresser dans de meilleurs proportions que celui qui vend à un prix moyen unitaire plus important.
Si on intègre en plus les effets exogènes d’augmentation des prix à la consommation (coût du fret, augmentation de la valeur du coût du travail, etc..), il est important alors pour les pouvoirs politiques, grand interprète de chiffres en ces périodes pré-électorales, de ne pas occulter la réalité et d’aller au delà de ce que les chiffres officiels nous font croire.
L’expérience du chikungunya doit inciter les électeurs à une meilleure vigilance. Quid d’un véritable lobby réunionnais des consommateurs visant à présenter cette réalité aux Réunionnais ? Est-ce encore à l’État de faire ce travail avec des données discutables ? Ne sommes-nous pas encore assez grands pour nous prendre en charge ?

Éric de Launay


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus