Formation des maîtres : arnaque à l’éducation

14 juin 2010

• 1ere question : est-ce utile d’aller à l’école ?
• 2ème question : si non que vont devenir nos enfants ?
• 3ème question : si oui qu’est-ce qu’il faut leur apprendre ?
• 4ème question : qui doit prodiguer cet enseignement et comment ?
Edouard Claparède (1837-1940) médecin neurologue et psychologue, fondateur en 1912 de l’école des Sciences de l’éducation (institut Jean-Jacques Rousseau) avait lui aussi bien compris qu’on ne devient pas enseignant sans formation pédagogique poussée. Sa définition de l’enseignement devrait être acquise par tous les professeurs : "La transposition didactique est la transformation d’un objet culturel en objet d’enseignement". Ca veut dire quoi ? Les mathématiques, le français, les arts plastiques, la géographie, l’histoire, le sport, la musique, les sciences physiques ou de la vie et de la terre… sont des domaines vastes dont personne ne peut acquérir la totalité des connaissances. Il faut donc faire des choix pertinents pour décider dans chaque domaine ce que nos enfants doivent apprendre dans la continuité d’un cursus scolaire : ça s’appelle les programmes et cela déterminera leur avenir et leur métier.
Que penser de nos nouveaux collègues stagiaires qui vont se retrouver orphelins, seuls, devant des classes de différents niveaux. Le 19 août, 1.200 élèves réunionnais du secondaire connaîtront l’aventure et la rencontre d’un adulte « imberbe » (sans poil) des contenus des programmes et de la pédagogie qu’il faudra appliquer. C’est lui qui deviendra le centre du système à la place de l’enfant. Et ce n’est pas la mise sous tutelle d’un professeur chevronné qui changera quoique ce soit car ses interventions se feront en dehors des cours et une journée par semaine, les médecins appellent cela du goutte à goutte. Pour rappel cela concerne 6.000 enseignants sur la France pour 1,5 million d’élèves, ici 117 pour plus de 5% des élèves du secondaire. Nous ne doutons pas des efforts d’adaptation qu’ils fourniront comme les non-titulaires qui sont encore plus nombreux, soit au minimum 5.000 élèves sur les 75.000 de l’académie. Cette farce a 2 raisons majeures : 1- les stagiaires occupent des postes de titulaires et seront remplacés par des candidats aux concours pendant leur stage massé au mois de mars. 2- ils coûtent moins chers tout comme les non-titulaires bloqués par la baisse drastique des postes aux concours. Le compagnonnage devient une vilenie pour parler comme « Jacquouille » et Claparède sort de sa tombe.
En temps que parents d’élèves vous ne pouvez pas accepter une tromperie aussi énorme. Vous pouvez refuser l’intervention d’un professeur stagiaire en le changeant de classe par exemple. Mais vous pouvez aussi demander une dérogation pour la discipline concernée. Imaginez un jeune prof d’EPS qui ne maîtrise pas la sécurité en natation ou en gymnastique, lui laisseriez- vous votre enfant ? Et si le prof de maths ne sait pas comment faire apprendre les fractions ou si le prof d’anglais commence l’année par les verbes irréguliers ? Exagération, me direz-vous, peut-être, mais on verra bien les lacunes se dessiner comme les lagunes gagnent du terrain sur la mer.
Attention le système est déjà mis en place, vous devez vous renseigner dès l’inscription de votre enfant et exigez un stagiaire qui aurait une formation sur ½ service avec un tuteur dans la classe et une formation IUFM améliorée et complémentaire tout au long de l’année comme par le passé. Sinon les fédérations de parents d’élèves vous conseilleront mieux que nous. Seule information que nous pouvons vous donner, nous recevons tous les jours des pétitions de refus (c’est un droit) de la part de nombreux formateurs expérimentés…
C’est la réussite scolaire de votre enfant qui est en jeu et la qualité du service public au nom d’économie de moyens au détriment de ceux qui feront la France de demain.

Pour la FSU, Fédération syndicale unitaire, Philippe Manenc


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus