Formation infirmière

30 juin 2006

Dans le domaine de la Santé, public ou libéral, la profession infirmière comprend la plus forte proportion de personnes. Au niveau quantitatif, le nombre de ces soignants a peu augmenté au regard de l’évolution démographique.
Comme pour la profession médicale, le nombre d’étudiants est tributaire du numerus clausus. Récemment, ce nombre a été légèrement réévalué à la hausse depuis que l’épisode caniculaire d’il y a 2 ans a révélé, en direct, pourrait-on dire, l’ampleur des carences provoquées par la pénurie de personnels formés. II faut préciser "formés" car les glissements de tâches sont de plus en plus monnaie courante dans la Fonction publique hospitalière (FPH) et sans doute encore plus dans le privé.
À La Réunion, la situation n’est guère meilleure, et l’épidémie actuelle de chikungunya a joué le même rôle ici que la canicule en France. Avec cependant des conséquences différentes en termes de réaction. En effet, il a fallu faire venir du personnel en "urgence"... de 10.000 kms de La Réunion..
En France, les infirmières espagnoles, belges, ou italiennes n’ont que quelques centaines de kms à parcourir pour prendre leur poste. De plus, les agences intérimaires sont là. Deux situations très différentes donc et qui appellent un traitement sans doute spécifique pour La Réunion. Et encore plus pour les pays de la zone tous touchés par le virus du chik.
Car en matière de formation, il est évident que l’apparition de nouvelles pathologies, surtout d’origine virale, nécessitera une approche particulière de l’appréhension préventive et curative de ces maladies. Plusieurs pays, un seul vecteur (moustique), un seul agent pathogène (virus). C’est donc une véritable conspiration qu’il y a lieu de créer pour contrer l’adversaire. Et pour cela avoir les mêmes armes, notamment celui d’une formation sinon unique, du moins uniforme. Et étendue aux États voisins, en étroit partenariat dont les modalités pratiques restent à définir. Pour cela, les 2 actuels Instituts de Formation de Soins Infirmiers ((IFSI)) de Saint-Denis et de Saint-Pierre paraissent bien modestes pour atteindre le plein emploi infirmier dans les années à venir. La compétition Nord-Sud laisse 2 micro-régions dont les pôles sanitaires verront le jour dans moins de 4 ans, sans instituts de formation, ce qui oblige les futurs étudiants à de longs parcours de plus en plus embouteillés.
C’est pour cela qu’il faut inclure par principe, dans tout projet pour La Réunion, la création, au même titre que des nouvelles communes, de 2 centres de formations para-médicales, car seront aussi concernées la formation des kinésithérapeutes ainsi que les aides soignants, les auxiliaires puéricultrices, les spécialisations de bloc opératoire, d’anesthésie et de psychiatrie. Les terrains de stages viendront à manquer ? Ceux-ci se trouvent aussi chez nos voisins. Et c’est cette dimension d’échanges in-terre nationaux qui permettra la compréhension de la culture des autres à travers la lutte contre un ennemi invisible, mais commun à tous les habitants de la zone.

J. Flahaut


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