Insupportable paradoxe du progrès humain et de la mondialisation

5 novembre 2020, par François Maugis

Cela n’a pas suffi à l’agriculteur des premiers temps de spéculer sur la valeur de ses réserves (car là est la véritable origine du capitalisme), il a fallu, par la suite améliorer le système en pariant également sur l’augmentation permanente du nombre d’acheteurs (car là est la véritable origine de ce que nous appelons aujourd’hui la croissance).

Pour le pétrole, c’est très facile de contrôler le marché, il suffit d’ouvrir le robinet quand la demande augmente et de le refermer lorsque le marché a tendance à s’effondrer. Il en est tout autrement pour la production de plantes alimentaires ou de viande (denrées autrement plus vitales pour l’humanité que le pétrole). La nature a ses rythmes propres que l’homme a bien du mal à maîtriser. Cela explique les folles fluctuations du prix de ces denrées sur les différentes places boursières du Monde. Il faut savoir qu’une fève de cacao, un grain de café, de blé ou de riz, a été acheté et vendu plus de 30 fois avant d’arriver dans votre estomac. Vous ne pouvez pas savoir combien rapporte aux spéculateurs avertis, une sécheresse ou le passage d’un cyclone dévastateur. Mais vous avez dû entendre parler de la ruine de régions entières du Monde du fait du prix trop bas payé à l’agriculteur, à cause de cette spéculation ou de ces catastrophes.

Vous vous réjouissez de pouvoir acheter une voiture à un prix raisonnable ou munies des derniers perfectionnements techniques, sans trop ponctionner votre compte en banque mais on ne vous parle pas trop de la ruine de nombreux territoires du fait des progrès techniques, de l’automatisation et de l’intervention des robots qui ont réduit de façon drastique le nombre d’ouvriers. Et je ne parle pas de la délocalisation qui a le double inconvénient d’appauvrir les pays riches et de maintenir certains autres dans la misère.

Mais les multinationales ne sont pas complètement idiotes. Elles connaissent les dangers de la surpopulation mondiale et donc les limites de leur propre croissance. Comment résoudre ce problème qui relève de la quadrature du cercle ? Ou je réduis la population mondiale et terminé pour moi l’augmentation de ma fortune, ou je laisse faire le destin et nous courrons tous à la catastrophe … à moins qu’un petit virus fasse disparaître en priorité mes plus mauvais clients : les pauvres et les vieux.

François-Michel Maugis

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