J’avais 3 ans...

20 mars 2006

J’avais 3 ans, lorsque les députés Léon de Lépervanche et Raymond Vergès ont fait voter le statut de la départementalisation. Je suis un enfant de la départementalisation.
Les lois de la République ne sont pas venues comme cela sur un plateau d’argent ! Il a fallu beaucoup de lutte syndicale pour qu’au fil des ans l’égalité sociale s’installe dans l’île.
Soixante ans plus tard, nous vivons mieux, c’est un fait. Mais les problèmes de ce 21ème siècle malheureusement demeurent : mondialisation, chômage, insalubrité... et “chik”.
Avant la fin du siècle, nous serons plus d’un million d’habitants. Nous avons un défi à relever : comment les nourrir ? Comment donner du travail à tous nos jeunes, CPE ou pas ?

Nous sommes peuplés des cinq continents. C’est notre force. Au travers de toutes les communautés de notre île, chacun a su prendre ses responsabilités dans la société réunionnaise.
Les communautés se confondent. J’y crois. Nous sommes de plus en plus un peuple métissé. Si nous continuons à "casser" les barrières entre nous, à vivre l’un pour l’autre et non l’un contre l’autre, nous serons un exemple au monde.
Sur le plan politique, après avoir écouté Yves Barau à la télé le 17 mars 2006, qui reconnaît que la départementalisation n’a été possible que grâce aux deux députés communistes en 1946 et qu’actuellement tous les grands partis politiques de l’île sont départementalistes, y compris le PCR, les démocrates ne peuvent que se réjouir d’une telle déclaration.
Enfin, la mise en place de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, en 1981, a été un élément déterminant dans l’aide à la création culturelle. La loi de la déconcentration de 1984 a transféré à la Région et au Département les crédits et les compétences en matière culturelle. Ce fut un progrès considérable.

Nous sommes le seul département français qui a pour base la connaissance de son histoire à partir des seuls documents écrits. Il est temps, en ce 21ème siècle, que nous fassions parler la terre réunionnaise. En matière culturelle, l’archéologie doit être pour nous une priorité culturelle, pour mieux connaître notre histoire.
À l’occasion de ce 60ème anniversaire de la départementalisation, je souhaite que l’État, les collectivités territoriales et locales encouragent le Groupe de recherches sur l’archéologie et l’histoire de la terre réunionnaise (G.R.A.H.TER) dans ses recherches en archéologie.

Marc Kichenapanaïdou


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