Je ne voterai pas PS !

4 mars 2010

J’ai toujours voté à gauche, et presque toujours socialiste, et depuis 2002, je vote utile dès le premier tour. Je n’ai pas de carte du PS, ni d’aucun autre parti. Aujourd’hui, je sais que je ne prendrai jamais de carte au Parti socialiste de La Réunion. Je viens d’écouter Michel Vergoz, sur deux radios. Je suis profondément déçue. J’ai été choquée par l’attitude de la tête de liste, ce rire méprisant qui accueille chaque question embarrassante. Je suis écœurée par ce ton de donneur de leçons, cette façon de ridiculiser les femmes et les hommes qui s’expriment. Cela manque de respect. Mais il y va de la personnalité de chacun dans ce domaine, les imperfections ne l’individu ne peuvent être à elles seules les raisons profondes ne motivant pas le choix de voter socialiste.
Non, ce qui est le plus décevant, ce sont les propositions mises en avant par Michel Vergoz : 10.000 emplois verts dont 5.000 réservés aux jeunes. Des emplois « en lien avec les activités économiques et artisanales ». Mais que vont faire ces jeunes concrètement ? Est-ce la déclinaison réunionnaise des propositions du PS national, c’est-à-dire « l’embauche de 100.000 emplois aidés supplémentaires sur trois ans orientés vers la protection de l’environnement et le développement durable, pris en charge à 75% par l’État ? ». Et dans trois ans, que vont-ils faire, ces jeunes ? Retourner au chômage ? Comment le PS réunionnais, s’il est au pouvoir à la Région, va-t-il pérenniser ces emplois ?
Michel Vergoz parle de 6.000 logements par an (achat et aménagement des terrains pour créer 9.000 emplois dans les travaux publics et le bâtiment). Le thème est repris dans le programme PS national : « Les régions se mobiliseront en facilitant et en accompagnant la création d’établissements publics fonciers pour aider les communes et les opérateurs à acheter des terrains abordables ». A La Réunion, il y a l’EPFR qui remplit déjà cette mission, même si seulement 9 des 24 communes de l’Ile y adhèrent. Alors, quelle est la nouveauté de cette proposition ?
Mais la proposition de Michel Vergoz est utopiste, pour ne pas dire mensongère : selon l’AGORAH, le temps de la maîtrise foncière, puis de la sortie de terre d’un projet, est long. « Toute démarche d’acquisition entamée aujourd’hui n’aura, dans le meilleur des cas, des effets que dans 4 ou 5 ans. Il s’agit de prendre en compte le temps d’acquisition avec ses nombreuses contraintes : accord à trouver avec le propriétaire, problèmes d’indivision, difficultés juridiques… puis le temps de l’aménagement et enfin celui de la construction ».
Dans 4 ans, ce sera une autre élection, M. Vergoz. Mais vous n’aurez pas eu le temps de construire vos logements, vos emplois verts se retrouveront sur le bord du chemin…
Non, M. Vergoz, je ne voterai pas pour vous.

Marilyne H, Saint-Denis

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