Lire Paul Vergès.
Recevant son hôte, dans l’hémicycle de la Région, Paul Vergès a délivré un discours exceptionnel sur la signification historique de la loi du 19 mars 1946. Les propos furent enrichis par la diffusion d’un entretien entre lui et Aimé Césaire, rapporteur de la loi, donc un grand témoin qui n’éluda aucune contradiction. Ce sont de véritables chef-d’oeuvres de la pensée politique contemporaine.
« Nous pensons qu’il est important, en ce 60e anniversaire, de dire que dans un mouvement de décolonisation qui a touché le monde entier, en tant que composante historique de ce mouvement, nous avons, nous, atteint notre premier but qui est celui de l’égalité. Celle-ci est passée d’un caractère théorique à une réalité concrète et pratique, produisant en une ou 2 générations un bouleversement de notre société qu’aucun peuple, me semble-t-il, n’a connu. Et, nous affirmons en ne masquant aucun déficit ni retard. » Voilà pour le bilan critique.
« Ce résultat est à mettre au compte de tous les Réunionnais qui, pendant ces 60 ans, se sont battus, au besoin se sont opposés, mais dont la convergence objective des efforts nous a amenés à cette égalité que nous célébrons aujourd’hui. » Voilà pour le bilan partagé qui justifie la présence d’un Debré.
Paul Vergès sera encore plus brillant à la Mairie de Saint-Denis. Reçu par le Maire René Paul Victoria, il délivra un cour magistral de politique symbolique et de symboliques politiques qui emportèrent les cœurs et les esprits d’un public dont certains étaient venus pour confondre le conférencier sur la départementalisation. L’ovation qui suivit était le signe que chacun s’est senti valorisé dans son parcours personnel au service de tous.
La 2e date fériée.
Que ce soit à la Région (devant Jean Louis Debré) ou à la Mairie (en présence d’un parterre gaulliste), Paul Vergès avança la proposition qui doit sceller la réconciliation des Réunionnionais entre eux et avec leur histoire. « Le 19 mars 1946 doit donc pouvoir entrer dans la mémoire collective des Réunionnais comme une date historique aussi grande que le 20 décembre 1848. » Il considère cette reconnaissance d’une identité spécifique comme un accélérateur du mouvement de décolonisation. « Ceci doit être reconnu par Paris et à ce moment-là nous pourrons dire que la décolonisation aura été enfin réalisée. »
Le décès de Jean Louis Debré est l’occasion de rappeler que l’Histoire de La Réunion n’a que faire des postures conventionnelles. J’ai signalé ses propos sectaires contre les Communistes ; j’aurai pu signaler l’accolade à Paul Vergès qu’il a effectué dans la cour de la Préfecture. On sait l’émoi qu’à provoquer ce geste, particulièrement dans les milieux conservateurs, de gauche comme de droite, quelque peu déstabilisés par le réalisme politique.
J’ai dû publier un essai : « non point évidemment en interrogeant l’accolade en elle-même, mais prenant sa signification comme point de départ d’une réflexion aux caractères politiques assumés quant à l’avenir de La Réunion, et à la manière dont elle peut contribuer aux destinées du monde »… « il suffisait de lire les discours par lesquels les acteurs eux-mêmes ont éclairé leur présence et leurs gestes dans une analyse convergente d’une réalité nouvelle. » (Réconciliation et Fraternité, 2009, p.15). Jean Louis Debré est mort et la vie continue.
Un séminaire de réflexion.
Dans un communiqué, le 5 mars 2025, jour du centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR vous invite à 2 jours de séminaire, 17 et 18 mai 2025, pour approfondir ce qui s’apparente à un testament politique de son fondateur (extrait du livre de Gilles Bojan, « Paul Vergès, L’immortel », 2016, p 192-193). L’entrée est libre. S’inscrire avant le 17 avril, en particulier pour des interventions.
Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN
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