L’accès à l’IVG, une avancée historique depuis 50 ans

17 janvier, par Monique Orphé

Le 17 janvier 1975, la loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) était promulguée pour une période de cinq ans, marquant ainsi la fin de la pénalisation de l’avortement en France. Cette victoire fut le fruit d’un long combat porté par la mobilisation et la détermination des militant(e)s pour les droits des femmes. Malgré des débats houleux, un climat de tension et des pressions intenses, Simone Veil parvint à faire adopter la loi grâce au soutien des députés progressistes de gauche et du centre. Seuls les députés de droite s’y opposèrent, refusant ce droit fondamental aux femmes. Après l’obtention du droit de vote en 1944, les femmes durent attendre plusieurs décennies pour acquérir le droit de disposer librement de leur corps, définitivement consacré en 1979.

Cette avancée historique mit fin aux avortements clandestins, qui mettaient souvent la vie des femmes et des jeunes filles en danger. Alors que certains pays, comme les États-Unis, ont récemment remis en cause ce droit, la France a franchi une étape symbolique en inscrivant l’IVG dans sa Constitution le 8 mars 2024, devenant ainsi le premier pays au monde à le faire. Cette commémoration doit nous inciter à une prise de conscience collective.

Si les femmes peuvent se réjouir de vivre dans un pays où le droit à contrôler leur maternité est mieux garanti, notamment grâce à l’accès à la contraception, le chemin vers l’égalité reste long. D’autres droits fondamentaux, comme celui de vivre une relation conjugale apaisée sans mettre sa vie en péril, sont encore loin d’être une réalité. Les violences faites aux femmes demeurent un fléau qui ronge notre société et doivent être combattues sans relâche pour que l’égalité entre les femmes et les hommes prenne tout son sens. Il est également essentiel de poursuivre les efforts pour garantir l’accès à l’emploi, un revenu digne pour les familles monoparentales, et l’égalité salariale à compétence égale.

Le 12 janvier 2025, lors de la Conférence internationale sur l’éducation des filles dans les communautés musulmanes, Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix en 2014 et survivante d’une attaque des talibans pakistanais en 2012, a rappelé que le combat pour les droits des femmes est loin d’être gagné à l’échelle mondiale. Son discours nous invite à marquer notre solidarité avec les femmes dont les droits sont bafoués, notamment dans les pays en proie à des conflits armés ou sous le joug de régimes extrémistes, comme l’Afghanistan, la Syrie ou le Yémen.

L’engagement et la vigilance restent donc de mise, tant dans notre environnement proche qu’à l’échelle mondiale, face à la montée des mouvements populistes et nationalistes qui menacent les acquis en matière de droits des femmes.

Monique Orphé
Ancienne parlementaire
Conseillère départementale de La Réunion


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