Devant me rendre une semaine à Maurice pour des contacts avec les médias et les politiques de l’île sœur, j’ai voulu mesurer la qualité de la liaison maritime touristique entre les deux îles, et j’ai donc choisi d’embarquer sur le Mauritius-pride.
Les modalités d’embarquement des bagages des quelques 200 passagers au départ de La Réunion ont dénoté un “certain bricolage” mais en restant cependant relativement correctes. Le débarquement à Maurice s’est effectué dans de bonnes conditions attestant bien que nos voisins de la Mauritius port authority sont parfaitement rodés à l’accueil respectueux du touriste. L’embarquement à Maurice, une semaine plus tard, s’est effectué avec la même efficacité.
Le lendemain matin, le navire, parfaitement ponctuel, était à quai au port-Est, à 6 heures 30, passerelle en place, conteneur de bagages à quai et bagages débarqués.
Vingt-cinq minutes plus tard, les passagers étaient toujours à bord en train d’attendre -comme du bétail, sans explication aucune- de pouvoir débarquer. Quand j’ai demandé la cause de ce disfonctionnement et de cette attente inexplicables, il m’a été répondu par le Commissaire de bord, que la responsabilité de ce retard incombait à la Chambre de commerce et à ses modalités d’opérationnalisation.
Après cette longue et irritante attente, nous avons enfin pu débarquer et nous mettre en quête de nos bagages déposés à même le sol. Le temps était beau, fort heureusement !!! (Comment cela se passe-t-il en cas de fortes pluies ?)
Les douaniers et la Police des frontières m’ont confirmé que la longue attente résultait de la Chambre de commerce et qu’eux-mêmes étaient en place depuis 5 heures 30.
Le représentant présent de la Chambre de commerce, auprès de qui j’ai exprimé mon mécontentement face aux délais et aux conditions déplorables de débarquement des bagages, est resté totalement muet et indifférent à mes remarques.
Cette attitude me confirmait l’impression très désagréable qu’à La Réunion, le personnel de la Chambre de commerce n’est apparemment pas à la disposition des touristes, comme l’était avec beaucoup de professionnalisme le personnel de la Mauritius port authority, mais plutôt que les touristes étaient à sa totale disposition !!!
Dans de telles conditions, comment concevoir qu’une clientèle croisiériste européenne pourrait un jour venir par avion à La Réunion, pour embarquer pour une croisière dans l’océan Indien, comme la perspective est parfaitement envisageable dans les prochaines années ?
La mésaventure des passagers du Mauritius-pride survenue ce lundi 16 août au matin devrait éclairer Monsieur le président de la CCI Réunion, des mauvaises conditions de traitement de la clientèle touristique maritime par ses services. Espérons que mon coup de gueule, surtout dicté par la déception de constater que nous sommes bien moins capables que nos voisins de promouvoir un véritable professionnalisme en matière d’accueil touristique, sera entendu car notre île a bien besoin, pour l’avenir de sa jeunesse et pour l’emploi, de développer son potentiel touristique pour attirer les 450 millions de clients potentiels de l’Europe.

Antoine Franco,
président de COLL’AIR