Un SMIC à 1.700 euros !

L’argent existe, il a simplement changé de mains

19 avril 2012

Des économistes indépendants montrent, entre autres, la nécessité de relever le SMIC à 1.700 euros. Ils sont tout aussi compétents, si non plus, que ces économistes qui squattent la télé et touchent des royalties de la banque Rostchild & Co ! (voir le “Monde diplomatique” du mois de mars sous le titre : “Les économistes à gages sur la sellette. Conflits d’intérêts et connivences médiatiques”)...
D’abord, qui peut croire que ces grands groupes qui accumulent des milliards de profits sont dans l’impossibilité de payer un SMIC à 1.700 euros ? Et même revoir l’échelle des salaires ?… Sûr, il faudra peut-être que les gros actionnaires achètent moins de produits de luxe : yachts, grosses limousines, châteaux, etc. Les pauvres malheureux ! Ils ne pourront plus détourner autant d’argent dans les paradis fiscaux ! Et la petite bande autour du “big boss” : PDG & Co piqueront un peu moins de millions dans la caisse de l’entreprise pour s’offrir des parachutes dorés et autres stock-options qui représentent parfois des milliers d’années de SMIC.

Un SMIC à 1.700 euros ne serait que justice, car c’est bien la vente des marchandises produites par le travail des salariés qui remplit les caisses… N’en déplaise à tout ce beau monde et à leurs larbins, qui formatent nos cerveaux en prime time.

De plus, ces grands groupes sous-traitent avec les petites et moyennes entreprises (PME) en leur imposant des conditions de prix insupportables. Ne serait-il pas juste que ces grosses entreprises paient les cotisations sociales des plus petites qu’ils exploitent en sous-traitance ?
Ainsi, ces entreprises en sous-traitance auraient aussi les moyens de payer un SMIC à 1.700 euros.

De surcroît, pour les autres entreprises, l’argent existe pour financer un programme ambitieux qui permettrait d’optimiser leurs performances et servir au mieux les intérêts de la population !

Par exemple, l’État peut récupérer les milliards des niches fiscales, de « l’arnaque Coppé », etc.
Une politique fiscale et salariale adaptée peut très bien favoriser les entreprises citoyennes qui investissent, et rendre aux salariés les 9 à 10 points qui, dans le partage de la plus-value, passent chaque année de leurs poches vers celles du capital (patrons et actionnaires). Ce qui représente près de 200 milliards en 2011 ! Milliards jamais revenus en investissements !
Ces 200 milliards pourraient avec un minimum de courage politique retourner aux salariés, à la protection sociale et aux investissements. Pour être plus concret, ces 200 milliards sont l’équivalent de plus de 5 millions d’emplois à 3.000 euros par mois (1.800 euros versés à l’employé et 1.200 euros aux caisses de santé et de retraite)…
Et nous n’avons pas parlé de la relance de l’économie induite par de telles mesures doublées d’une politique de grands chantiers… ce qui procurerait de nouveaux clients aux entreprises, qui, alors, seraient obligées d’embaucher en réduisant le chômage.
C’est si vrai qu’entre 1998 et 2.000 une augmentation du pouvoir d’achat de 1,8% a créé 1 million 500.000 emplois en équilibrant les caisses de protection sociale… (voir “Revue Fondation Copernic” mars 2001).
Enfin, pour soutenir toutes les entreprises et réduire les intérêts prohibitifs qui les rackettent, on pourrait instituer une banque publique…

On le voit, il y a du grain à moudre !
On peut aider avec de justes contre-parties nos entreprises… En fait, tout deviendra possible si l’on s’attache à mettre fin aux élucubrations de ces idéologues « fous » qui croient à la magie des marchés qui, selon eux, seraient auto-régulateurs et qu’à ce titre, il faudrait tout privatiser ! Autrement dit, tout remettre au secteur marchand en favorisant le dumping social.
Ils ont déjà privatisé les autoroutes payées par notre peuple, privatisé les télécoms, la poste, l’eau, bradé notre indépendance énergétique en privatisant l’électricité, les pétroliers… ils sont en train de faire main basse sur la sécu et nos retraites…
Par des lois scélérates adoptées sournoisement en piégeant l’opinion, les gouvernements libéraux ont permis aux banquiers de racketter les États (l’équivalent du budget de l’Éducation nationale cette année) !
Cela au nom des théories de la « révolution conservatrice », inspirées par un professeur d’Économie à l’école de Chicago, qui fût conseillé de Pinochet, puis de Thatcher…
Combien d’États ces ayatollahs du libéralisme vont-ils encore piller pour leur profit personnel ?
Combien de peuples vont-ils mettre à genoux pour imposer leur ordre néolibéral, autrement dit, la loi de la jungle du moins disant social ?
Par notre bulletin de vote dimanche, renvoyons à leur idéologie ringarde tous ces larbins de la finance, ces « Daltons de l’austérité » qui se servent de la crise qu’ils ont provoquée pour casser les modèles sociaux partout en Europe, et en extraire des dividendes… Le milliardaire David Rockefeller était pourtant assez explicite sur leur stratégie quand il écrivait :
« Nous arrivons vers l’émergence d’une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de la crise majeure et le peuple acceptera le nouvel ordre mondial ». La Grèce en est la première victime. A qui le tour ? A méditer ! Ou mieux, indignez-vous et résistez.

Didier Le Strat

Présidentielle 2012

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