
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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22 juin 2004
À la mi-mai, Daniel Lallemand nous a fait parvenir cette lettre qui devait paraître à l’occasion de la fête de l’Ascencion et que nous publions avec beaucoup de retard. Nous prions nos lecteurs et Daniel Lallemand de nous en excuser.
L’Ascension est une tradition bien établie chez les Hébreux, les païens, les musulmans et les chrétiens.
Les chrétiens célèbrent l’Ascension, c’est-à-dire, pour employer la langue des dictionnaires, "l’élévation miraculeuse du Christ ressuscité, quittant la terre et montant au ciel".
Ceux qui s’intéressent aux différentes traditions religieuses savent que Jésus ne fut ni le premier, ni le dernier à avoir été vivant, “élevé au ciel”.
Dans l’Ancien testament, le phénomène s’était produit à deux reprises déjà : une première fois au bénéfice d’un patriarche particulièrement méritant, une deuxième en faveur du plus connu des prophètes.
Le patriarche s’appelait Hénoch, il était père de Mathusalem, lequel allait par la suite établir un record de longévité ; il mourut à l’âge de 969 ans. Hénoch, lui, eut une durée de vie beaucoup plus modeste : seulement 365 ans. Mais il est dit de lui, Genèse 5, 24 : "Hénoch marcha avec Dieu", ce qui veut dire qu’il se montra pieux et fidèle. Il en fut récompensé : parvenu à l’âge de 365 ans, "il disparut, car Dieu l’avait pris".
La Genèse ne s’étend guère sur l’ascension d’Hénoch qui n’y est que suggérée. Mais le phénomène a donné naissance à de nombreuses traditions qui, au premier siècle avant Jésus-Christ, se fixèrent dans un ensemble de trois livres dits “Livres d’Hénoch”. On en connaît une version en langue éthiopienne et depuis la découverte des Manuscrits de la Mère morte, pas moins de quatre versions en langue araméenne.
On peut y lire ceci : " Hénoch était en train de parler au peuple. Alors le Seigneur envoya l’obscurité sur la terre. Les ténèbres enveloppèrent les hommes qui se trouvaient près d’Hénoch. Puis deux anges s’emparèrent promptement de lui et le transportèrent dans le ciel supérieur (le septième sans doute). Dieu l’accueillit dans le ciel supérieur devant sa Face pour l’éternité".
Certes, l’Église catholique n’a pas classé les “Livres d’Hénoch” au nombre des ouvrages “inspirés” du canon, ce qui pourrait jeter un doute sur leur authenticité. Mais Saint-Jude, apôtre et parent du Christ, répare cette injustice dans une Épître datée de 75 après Jésus-Christ. Il y est dit : "C’est Hénoch, descendant d’Adam en ligue directe qui, il y a longtemps, a prophétisé en ces termes : "Écoutez : le Seigneur va venir avec ses saints anges par dizaines de milliers, afin d’exercer le jugement sur tous..."
Or la citation ci-dessus est tirée des “Livres d’Hénoch” quant à l’Épître de Jude, elle fait partie du canon des livres inspirés. Conclusion : l’authenticité de Jude ne garantit-t-elle pas celle d’Hénoch ?
La deuxième ascension signalée dans l’Ancien testament est celle du prophète Elie. De son vivant, Elie accomplit de nombreux miracles, tels que d’empêcher la pluie de tomber, de faire pleuvoir au contraire en cas de sécheresse, de faire tomber le feu du ciel - il le fit à quatre reprises ! - ou encore de séparer les eaux du Jourdain en frappant le fleuve de son manteau. Bien avant Jésus, il réussit même à ressusciter le fils décédé d’une pauvre veuve.
Or, un jour qu’Elie marchait en compagnie d’Elisée, un autre prophète, qui fut témoin oculaire de l’événement, "voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Elie monta au ciel dans la tempête. Ce que voyant, Elisée criait : "Mon père ! Mon père ! Char d’Israël et sa cavalerie !" Puis il ne le vit plus".
Certes Saint-Jean, l’évangéliste, semble mettre en doute aussi bien l’ascension d’Hénoch que celle d’Elie. Au chapitre 3, verset 13 de son évangile, il fait dire en effet à Jésus : "Personne n’est jamais monté au ciel, excepté le Fils de l’Homme". Mais l’Évangile de Jean a-t-il plus de poids que l’Ancien testament ?
Les “ascensions” ne se rencontrent pas seulement dans la tradition judaïque et chrétienne. Chez les païens, chez les musulmans, on en connaît aussi des exemples.
Ainsi, en l’an 14 de notre ère, soit dix-sept ans environ avant la mort de Jésus, l’empereur romain Auguste étant décédé, le sénateur Numérius Atticus affirma sous serment l’avoir vu “monter au ciel”. C’est d’ailleurs grâce à ce témoignage de premier choix que l’empereur défunt fut divinisé, si bien qu’on lui rendit désormais un culte. L’historien Casius Dion raconte même que l’impératrice veuve, Livia, exprima toute sa gratitude à Numérius Atticus en lui remettant une somme de 1 million de sesterces !
La tradition musulmane connaît un exemple particulièrement spectaculaire d’ascension. C’est en effet à cheval, partant de ce qui est aujourd’hui l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, que le prophète Mahomet monta un jour au ciel, où Dieu avait une importante communication à lui faire.
Venons en maintenant à l’Ascension de Jésus. Dans le monde chrétien tout entier, la tradition en est solidement établie. Pourtant l’événement lui-même est très peu documenté dans le Nouveau testament.
Dans l’évangile selon Mathieu, par exemple, il n’y est fait aucune allusion. Il est dit dans le dernier chapitre :
"Les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la colline que Jésus leur avait indiquée... Jésus s’approcha et leur dit : "Allez auprès des hommes de toutes les nations et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les... et enseignez-leur à obéir à tout ce que je vous ai commandé".
Va-t-il alors leur faire ses adieux, les bénir peut-être et les quitter ? Pas du tout. La dernière phrase qu’il prononce et qui clôt l’évangile semble au contraire indiquer qu’il a la ferme intention de rester sur terre : "Et sachez-le, je vais être avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde".
Le deuxième évangile, celui de Marc, va-t-il nous en apprendre davantage ? Pas le moins du monde. Une petite explication est ici nécessaire : il faut savoir que les manuscrits les plus anciens de cet évangile, ceux qui par conséquent ont toutes les chances d’être les plus fidèles au texte original de Marc, s’arrêtent au verset 8 du chapitre 20. L’auteur nous y montre Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé stupéfaites devant le tombeau vide de Jésus. Deux anges sont là, qui leur annoncent le retour de Jésus à la vie.
L’évangile se termine par ces mots : "Elles sortirent alors et s’enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et remplies de crainte. Et elle ne dirent rien à personne parce qu’elles avaient peur". Point final.
Il est vrai que des copies plus tardives du même évangile - une note de la “Nouvelle traduction” de chez Fayard les date des années 100 - 150 - mentionne l’ascension. Mais le passage en a été visiblement rajouté. Nul ne peut en douter car les falsificateurs se sont montrés particulièrement maladroits. Ils écrivent en effet : "Après que Jésus eut passé de la mort à la vie, il apparut tout d’abord à Marie de Magdala... Elle alla le raconter à ceux qui avaient été avec lui".
Ici, seule apparaît Marie de Magdala - les deux autres saintes femmes sont escamotées - et elle n’a rien de plus pressé que d’aller raconter aux autres ce qu’elle a vu, alors que dans le texte de Marc - nous l’avons vu -, les trois femmes se taisent car elles ont peur. Le rajout est cousu de fil blanc.
L’évangile de Jean a subi une manipulation analogue à celui de Marc. Les manuscrits les plus anciens s’achevaient au chapitre 20 sur une conclusion explicite :
"Jésus a fait encore, devant ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne se trouvent pas dans ce livre. Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. Et si vous croyez en lui, vous aurez la vie en lui".
Plus tard, des copistes bien intentionnés ont cru devoir ajouter un vingt-et-unième chapitre au texte primitif. Ce chapitre 21 se termine par une deuxième conclusion :
"Jésus a accompli beaucoup d’autres actions. Si on les racontait par écrit l’une après l’autre, je pense que le monde entier ne pourrait pas contenir les livres qu’on écrirait".
Cependant - Ô surprise - on a beau chercher. Ni dans le texte primitif de Jean, ni dans le chapitre 21 surajouté, on ne trouve la moindre trace d’une quelconque ascension.
Finalement, Luc est le seul évangéliste à mentionner que Jésus a été “enlevé au ciel”. Il relate l’événement en ces termes : "Jésus emmena ses disciples hors de la ville, près de Béthanie, et là, il lève les mains et les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel. Quant à eux, ils l’adorèrent, et retournèrent à Jérusalem, pleins d’une grande joie. Ils se tenaient continuellement dans le temple et louaient Dieu".
Dans un ouvrage ultérieur, intitulé “Actes des Apôtres” et qui semble faire suite à son évangile, Luc reviendra sur l’événement complétant et modifiant sa première version. Tout d’abord il nous apprend que Jésus, pendant 40 jours après sa mort, "apparut (à ses disciples) et leur parla du Royaume de Dieu". C’est grâce à cette indication, qui n’apparaît nulle part dans les évangiles, que les chrétiens fêtent l’Ascension 40 jours après Pâques.
Luc change en revanche les circonstances de l’événement. Celui-ci, dans les “Actes”, ne se déroule plus à Béthanie mais à Jérusalem "sur la colline qu’on appelle mont des Oliviers". Luc supprime par ailleurs la bénédiction aux disciples mais fait apparaître d’abord un nuage qui "cacha Jésus à leurs yeux", ensuite deux hommes habillés de blanc qui leur dit : "Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? Ce Jésus qui vous a été enlevé pour aller au ciel reviendra de la même manière que vous l’avez vu y aller".
Mais Jésus n’est pas revenu.
Daniel Lallemand
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