
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
2 juillet, parC’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
14 septembre 2015, par
Depuis plusieurs semaines, le musée Léon Dierx (la plus haute instance de l’art à La Réunion) montre « l’envers de l’île », une exposition qui nous interroge sur la place de l’art dans la société contemporaine réunionnaise. Avec un titre pareil, se veut-elle critique ? Veut-elle rompre avec un à priori ou des sous-entendus ? Elle est visible depuis le 3 juillet et se terminera le 29 septembre prochain. Une vision inhabituelle, comme nous le fait savoir le petit spot de présentation 974 TV très bien réalisé : « On déambule dans « l’envers de l’île » à travers un résumé d’images du 19 ème siècle à nos jours ». Ce que ne disent pas, en revanche, les organisateurs de l’exposition – c’est ce qu’est « l’endroit de l’exposition » lorsqu’il s’agit d’aborder « l’envers de l’île », une démarche jusque-là audacieuse et à contre-courant.
Car, rien ne nous renseigne véritablement sur les enjeux de cette exposition : Quelle controverse apporte-t-elle ? Quel espace critique et quelle production critique, diffusée et publiée ? Alors que le MLD devrait montrer l’exemple, voici quelques questions qui doivent admettre la grande absente, mais tellement désirée depuis les premiers ateliers de réflexion des rencontres de la culture organisée par le CCEE en 2000 (« Kritik 1996 » La difficulté de la critique artistique en situation d’insularité excentrée par Jean Arrouye). 15 ans après, il n’y a toujours pas de critique à La Réunion, contrairement à la Martinique avec sa revue Recherches en esthétique. Soulignons tout de même, l’envie d’exposer des œuvres ici et là dans l’île (« 34 artistes au musée pour une confrontation tout en harmonie au sommet de la création contemporaine et les vestiges de l’histoire réunionnaise »).
Nous savons que les œuvres d’art vont plus vite que l’analyse critique et on oppose souvent à l’exposition d’art – un reproche – cette « manie » de vouloir toujours intellectualiser l’art et lui sommer de se justifier. Dans un contexte de déficit de lieux d’expositions, s’accompagnant d’un déficit de budget toujours plus grand lorsqu’il s’agit d’art, d’acquisitions d’œuvres, de campagnes de restauration, d’accompagnement digne pour les artistes plasticiens, le « pourquoi » j’aime l’art, peut-être jugé secondaire. Tout le monde aime l’art, en même temps tout le monde s’en fout. Aussi, le « comment » j’aime l’art est préférable.
Ok, mais, de quel art parle-t-on ? « Koman îlé ? » pose la question critique avec un jeu de mot créole. « Koman îlé ? », lorsqu’il s’agit des critères de sélection des œuvres, des artistes, de leur accompagnement, du respect de leurs droits et de leur indispensable rétribution, de leur reconnaissance, de leur valorisation, etc. Cette question trouve trop souvent sa réponse dans « i rogard pa ou ! ». Ce mépris devient parfois effrayant à La Réunion !
Bien des exemples peuvent être cités. Le plus récent qui n’est pas lié directement au musée, a fait l’objet d’une polémique dans un article paru dans Le Quotidien du samedi 29 août 2015 en page 12. Disons-le clairement : pour la première fois dans l’histoire de La Réunion, un artiste de La Réunion, Nikunja, a été sélectionné par le directeur de la plus ancienne biennale du monde, la Biennale d’Art contemporain de Venise. Trois mois après son ouverture le 9 mai 2015, les institutions départementales et nationales rechignent toujours à soutenir et accompagner correctement son exposition menacée de fermeture. C’est scandaleux témoigne Vincent Garrigues (ancien attaché culturel au ministère des affaires étrangères). Il a raison dans ses commentaires. C’est scandaleux tout simplement et c’est valable pour n’importe quel artiste concerné par une situation similaire.
Le précédent exemple concerne l’artiste Stéphanie Hoareau privée de la possibilité de montrer librement ses œuvres retirées puis remises, cette fois-ci au musée Léon Dierx. Certaines erreurs sont réparées, d’autres demeurent. Rares, sont les personnes de bonne foi en matière d’art. Ceux qui ne craignent pas la contradiction et le risque de la critique.
Alors, l’exposition « l’envers de l’île ? », « koman îlé ? » « i rogard aou ? ». C’est en raison de la capacité critique de l’art à La Réunion, que les choses pourront évoluer et déborder la « réunionite » aiguë, le militantisme identitaire et les faux semblants. L’insularité de l’île nous sert de constitution. Autant s’y attacher. La capacité critique n’est pas réservée à une catégorie de gens et ne s’adresse pas uniquement aux institutions, politiques et aux œuvres. Elle a besoin de compétences. Elle se place entre les artistes et le public, comme une préoccupation éthique permanente. Nous vivons un monde qui a peur du jugement critique, tellement préoccupé par l’égalitarisme. Il existe plusieurs Réunionnais compétents en sciences de l’art, en médiation, en muséologie, capable d’organiser la critique avec un bon niveau de compétence. De même qu’il existe plusieurs artistes à La Réunion avec un bon niveau d’exigence. Donnons-leur les moyens de travailler correctement et librement et n’ayons pas peur de la critique. On appréhendera mieux notre singularité plutôt que notre particularisme. Derrière cette apparente missive voulant ouvrir la dimension critique de l’art, se dissimule en fait une courtoisie de bon aloi. Entre artiste et politique, on se serre la main, on se salue, on se fait des bises d’agréments. En somme, on joue le jeu. Qu’en pensez-vous ?
Alain Noël, artiste libre et indépendant
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Nou la di lotro-zour : Tikarl-la in marmay la teknik, Tikok : in marmay lé plis poèt-poèt ! Sa lé bon, mé soman, l’inn konm lot i pé fé gingn aou (…)
Mézami fitintan lo mo « dékonèr » lété konm i di in galissism pars li té pliss in mo la lang franssèz popilèr la rante an missouk dan la lang (…)
Les 132 régions européennes de la coalition "EUregions4cohesion" rencontrent les vice-présidents exécutifs de la Commission Européenne, Raffaele (…)
C’est avec stupéfaction et colère que nous découvrons la volonté du gouvernement de faire des économies sur la prise en charge des affections de (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Messages
6 janvier 2016, 14:10, par lucas catherine
Je viens de découvrir l’article de Alain Noël au sujet de l’exposition " l’Envers de l’île ", à la Réunion. J’apprécie son texte, sa pensée. Je me souviens bien de cet artiste, qui a été mon élève (arts plastiques et histoire de l’art) au Centre International de Sophia Antipolis : un élève doué, plein d’énergie et toujours en recherche d’absolu. Je lui ai fait connaître le peintre Herman Amann, dans un voyage d’étudiants à Paris que j’avais organisé, peintre que j’ai invité plusieurs fois à Sophia Antipolis :une rencontre importante pour lui. J’aurais beaucoup aimé avoir des nouvelles de cet Alain devenu silencieux sans que je comprenne pourquoi, ce qui m’avait inquiété, mais surtout beaucoup peiné.
En tout cas heureuse de le voir s’épanouir dans un domaine aussi difficile que magnifique.
Ce message lui parviendra-t’il ?
Bien cordialement, et VIVE L’ ART !
C.Lucas