L’ère Michel Debré à La Réunion - suite

1er mars 2018, par Paul Dennemont

Michel Debré lors de la campagne des législatives à Saint-Denis en 1963. Photo extraite du film Sucre amer.

Après sa cuisante défaite aux législatives du 25 novembre 1962, dans son département de l’Indre et Loire, Michel Debré qui a occupé les plus hautes fonctions, se retrouve donc sans mandat aucun. A La Réunion, dans la 1ère circonscription où le scrutin a été annulé, les deux frères ennemis Gabriel Macé (Maire de Saint-Denis) et David Moreau (Maire de Saint-Benoit) sont de nouveau sur les rangs pour le scrutin à venir.

Le ton est donné, ils ne se feront pas de cadeaux. Le camp de la droite est plus que jamais divisé. Les observateurs politiques de l’époque prédisent alors, la victoire de Paul Vergès, dès le 1er tour selon certains. C’est à ce moment qu’intervient le Sénateur Repiquet qui appelle à la rescousse son ami Michel Debré, après s’être au préalable assuré de solides soutiens, dont celui du nouveau Préfet Alfred Diefenbacher (rappelons qu’a cette époque, Georges Repiquet est aussi maire de Sainte-Suzanne , élu depuis mai 1945, sous la bannière du CRADS, crée par le Dr Raymond Vergès) . Une occasion inespérée pour l’ancien Premier ministre qui espère pouvoir se remettre de l’humiliation subie quelques mois plus tôt, dans son département de l’Indre et Loire.

Curieusement, le 30 janvier 1963, Paul Vergès qui se trouve dans l’hexagone, se voit interdire, à la demande du célèbre préfet Perreau-Pradier - encore en place pour quelques semaines dans l’ile - de rentrer à la Réunion, « par mesure de sécurité » ! Le but est d’empêcher le dirigeant communiste de prendre part aux élections. Des médias nationaux font écho de ce scandale. Paul Vergès porte plainte et saisit le tribunal administratif. Par ailleurs, la solidarité autour de lui s’organise, tant en Métropole qu’à La Réunion. Rappelons qu’à cette époque de nombreux militants communistes Réunionnais étaient condamnés à l’exil en Métropole, victimes de l’ordonnance scélérate du 15 octobre 1960, de ce même Michel Debré, alors Premier ministre.

Finalement, Paul Vergès aura gain de cause et pourra rejoindre la Réunion quelques semaines plus tard pour se préparer à la bataille. A suivre…

Paul Dennemont

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