Journée internationale des Femmes au Port (mars 1979)
C’est l’histoire d’une exposition de photographies lontan, qui devait s’appeler « Luttes sociales au Port : femmes, dockers (1977 – 1979) ». Programmée par la médiathèque du Port pour tout le mois d’octobre, elle devait s’ouvrir le mardi 3 octobre. Mais c’est hélas une exposition mort-née : elle vient d’être annulée par la Ville. Décision couperet qui va priver les Portoises et les Portois d’un retour sur leur passé de luttes auquel ils sont très attachés.
Les photos, en noir et blanc, font partie du fonds d’archives « Alain Dreneau » léguées par l’auteur à la Ville il y a quelques années. Un fonds de deux mille clichés, dont avaient été extraites pour cette expo-souvenir 33 images témoins des luttes populaires portoises.
L’exposition était ainsi composée : un premier volet de 15 photos sur deux défilés de femmes, d’abord un défilé de l’UFR (Union des Femmes de La Réunion) de juin 1977, puis
un défilé de la Journée internationale des femmes en mars 1979. Un deuxième volet de 15 photos intitulées « Jours de grève chez les dockers », datées de novembre 1977 et avril 1979. Enfin 3 photos sur le maloya de la fête du 1er mai 1977.
Autant de traces tendant comme un miroir à une génération parfois déjà en allée, parfois encore bien présente. Autant de souvenirs renforçant le lien avec les générations suivantes. Autant d’images rendant pour une fois visibles celles et ceux qui sont presque toujours, dans notre société, condamnés à être invisibles.
En novembre 2012, déjà, une première exposition issue de ce fonds s’était tenue à la médiathèque, sur le thème « La vie des habitants de Cœur-Saignant et de la Rivière des Galets ». Elle avait donné lieu à des moments de grande émotion, quand les mamans et leurs enfants photographiés en 1979-80 étaient venus au vernissage de l’exposition, et s’étaient retrouvés 32 années plus tard face à leur souvenir d’antan. De nombreuses familles s’étaient retrouvées, la mémoire populaire portoise avait pu se donner libre cours. Beaucoup de monde se réjouissait donc de cette nouvelle évocation d’un passé partagé.
L’exposition sur les femmes et les dockers en lutte n’aura donc pas lieu. Elle a été rayée de la carte. Exécutée sans sommation. La sentence est tombée : « Cette exposition ne peut pas se tenir ». Il reste alors une question toute simple à laquelle il serait intéressant d’avoir une réponse. Pourquoi ?
Quel est le motif de cette décision plus que brutale ? Ou, dit autrement : quelle est la motivation réelle derrière ce « fait du prince » ? Elle sera assurément difficile à expliquer, du côté des décideurs.
Akoze margoze lé amère. Nana certains la peur du réveil de la conscience portoise. La peur que zot mépris pour la lutte
des prolétaires du Port y étouffe à zot. Zot y veut rester dann le confort que la berce a zot depuis marmaille. Fait pas désordre, fait pas réveille la colère de ceux qui ont trimé pour obtenir la liberté. Ceux qui ont repoussé les opportunistes, les espères cuits, les égotistes et arrivistes. Zot la peur du peuple. Zot la peur de la mémoire des Portois.
Messages
25 septembre 2017, 22:20, par Jean-Paul CIRET
Alain,
Tu te demandes encore pourquoi ?
Jean-Paul .
27 septembre 2017, 08:02, par Michel M
Akoze margoze lé amère. Nana certains la peur du réveil de la conscience portoise. La peur que zot mépris pour la lutte
des prolétaires du Port y étouffe à zot. Zot y veut rester dann le confort que la berce a zot depuis marmaille. Fait pas désordre, fait pas réveille la colère de ceux qui ont trimé pour obtenir la liberté. Ceux qui ont repoussé les opportunistes, les espères cuits, les égotistes et arrivistes. Zot la peur du peuple. Zot la peur de la mémoire des Portois.