L’hôpital, mon utopie

15 novembre 2003

Un séjour d’un peu plus de trois semaines au Centre hospitalier Alfred Isautier de Saint-Pierre et à Félix Guyon de Saint-Denis m’a fait découvrir tout un monde que j’étais bien loin d’imaginer, un monde qui, malgré ses insuffisances, ne ressemble à nul autre, et qui me donne aujourd’hui une certaine idée de l’Utopie fraternelle à réaliser.
Dès mon arrivée, voyez mon étonnement dans l’incapacité de distinguer du premier coup d’œil - parmi toutes ces blouses blanches que je croise - les médecins, des infirmiers et des aides-soignants. Même les agents de service se confondent avec eux, faisant entièrement partie du personnel. Ce sentiment d’égalité, déjà dans les apparences, se trouve renforcé et consolidé par le travail d’équipe.
Et ce qui les réunit tous c’est d’abord le sens de l’accueil réservé à chaque malade, qui se sent très vite pris en charge et adopté : chacun ayant droit à la même considération et à la même qualité de traitement, quel que soit son origine et son rang dans la société ; lui aussi devient à son tour l’égal de l’autre, et bien des relations se nouent ainsi plus facilement à l’hôpital.
Si j’ai pu constater, ici ou là, quelques défaillances, elles proviennent essentiellement pour moi du manque de personnel, car j’ai été témoin, tout au long de mon séjour, de marques de dévouement exemplaires de la part de ceux et de celles qui, pendant leur travail, sont avant tout au service des malades.
Certains me diront que c’est leur métier. Justement, garder le sourire, trouver le mot et le geste qui calment et qui apaisent, et qui rassurent, alors qu’il faut aussi faire face à d’autres tâches pressantes, cela tient tout simplement du prodige.
C’est pourquoi, si j’avais à juger le gouvernement de mon pays, je commencerais d’abord par la manière dont il traite l’hôpital, un des rares lieux où les trois mots de la devise de la République sont le mieux respectés.


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