L’hydrogène constitue-t-il l’énergie du futur ?

4 juillet 2020, par Bruno Bourgeon

Comme le film « Oblivion », avec Tom Cruise, nous le laisse croire. Établissons une vérité première : l’hydrogène (H2) n’est pas une énergie, il ne se trouve pas à l’état naturel, ou disons qu’il n’a jamais été exploité par manque d’intérêt. On doit donc utiliser de l’énergie pour en produire : c’est par conséquent un vecteur d’énergie, comme l’électricité.

L’H2 produit de nos jours est « sale » : il est très largement produit à partir du reformage des énergies fossiles, essentiellement le méthane. Il représente ainsi 2 % des émissions de gaz à effet de serre, dans son utilisation princeps, qui est l’industrie : raffinage du pétrole, pour se débarrasser du soufre par exemple, et améliorer le rendement des fuels utilisés dans le transport maritime ; chimie des engrais, en particulier pour fabriquer l’ammoniac à la base des nitrates ; dans la sidérurgie pour réduire le fer naturel oxydé dans la fabrication des aciers. Telles sont les utilisations industrielles actuelles de l’H2 : c’est un élément précieux, mais sa production aggrave le réchauffement climatique.

Y a-t-il un H2 « vert », i.e. ayant une production bas carbone ? Oui, mais cela représente moins de 1 % de l’H2 produit. Pour produire de l’H2 sans émettre de CO2, il faut deux ingrédients : le produire par électrolyse de l’eau, et alimenter cet électrolyseur par de l’électricité elle-même bas carbone. Par conséquent, avant même de songer à développer de nouveaux usages de l’H2, il faudrait commencer par le produire proprement pour les usages que l’on a déjà. Rien que cela va demander énormément d’électricité : l’équivalent de la production électrique annuelle de l’Union Européenne (13,5 % de la production mondiale). Et si l’on devait multiplier les usages de l’H2, cela reviendrait à consommer le quart de la production mondiale. On comprend mieux pourquoi la production d’électricité bas carbone est la condition sine qua non de toute utilisation future de l’H2. Si, et seulement si, nous y parvenions, alors l’H2 rendrait de fiers services à la transition énergétique.

Et l’H2 de demain ?
- Dans l’industrie, l’H2 pourrait remplacer les énergies fossiles pour la production de chaleur, notamment dans la sidérurgie ou la cimenterie, hautement émettrices de CO2.
- Dans les transports terrestres, associé à une pile à combustible (à catalyseur de platine), l’H2 peut remplacer le pétrole, notamment dans les mobilités lourdes, comme les camions ou les bus. Il n’est pas concurrentiel avec les voitures électriques de bien meilleur rendement. En revanche, remplir un réservoir en hydrogène prend 5 minutes, recharger une batterie prend plus de temps…
- Dans les transports maritimes, outre un meilleur raffinage du fuel, l’H2, transformé en ammoniac plus facile d’utilisation pour le stockage, est une piste intéressante comme carburant des méga porte-conteneurs qui sillonnent le monde.

L’un des problèmes majeurs de l’H2 est son stockage et son transport. C’est le gaz le plus léger de l’univers, il passe facilement les parois des cuves les plus hermétiques, on appelle cela la diffusion gazeuse ; il faut le liquéfier, soit à très haute pression, ce qui en fait un danger potentiel dans son transport, soit le transformer en méthane ou en ammoniac.
- En méthane, c’est la méthanation, ou réaction de Sabatier, encore appelée power to gas (P2G). C’est ce qu’il y a de plus aisé pour stocker l’H2, donc l’électricité, en complément des énergies fluctuantes que sont le vent et le soleil, et qui ne peuvent fournir l’électricité que par intermittence. Mais cette solution est trois fois plus coûteuse que l’exploitation du gaz naturel : c’est ce que rétorquait Poutine à ses meilleurs ingénieurs chimistes. L’H2 pourrait, dans cette optique, être la clé des systèmes électriques 100 % renouvelables. Attention toutefois : les moyens de stockage ont un rendement énergétique défavorable : 3/4 de l’énergie y est perdue. NEWS arrive à transformer de manière réversible 70 %de l’énergie H2 (voir plus loin).
- En ammoniac, pour des usages agricoles, ou pour le transport, mais l’ammoniac (gaz ou l’ammoniaque (liquide) sont très corrosifs.

Brûler de l’H2 pour produire du carburant, ou produire de l’H2 pour stocker de l’électricité restent des non sens chimique, économique, et environnemental, tant que l’H2 produit ne sera pas propre. Et ce n’est pas pour demain. N’en déplaise aux politiciens de tous ordres, l’H2 reste actuellement un produit de luxe qui ne devrait pas être utilisée à des fins de combustion. Cependant le rétrokit de NEWS pourrait alimenter 1,5 milliards de véhicules thermiques en hydrogène. Avant de rêver de l’H2 de demain, il faudra apprendre à le produire proprement. Soit grâce à l’électricité décarbonée, soit par craquage de la molécule d’eau à très haute température, comme cela est réalisé par le four solaire d’Odeillo, dans les Pyrénées Orientales, ou par la concentration des rayons solaires par miroir et fibre optique, expérimentée et développée par mon ami Sylvain Paré : un bouleversement majeur est en cours, avec une production propre de l’H2 aux tarifs de l’H2 « sale » ; sa société SAS NEWS (New Energy World System) est basée à La Rivière Saint-Louis, île de La Réunion. Oui, La Réunion. Comme une petite place forte, une des clés de la réussite de la transition énergétique. N’oublions pas qu’en France, 30000 morts du Covid-19 n’égaleront jamais les 69000 morts annuels décédés de pollution atmosphérique.

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
http://aid97400.re
Avec l’aide de Jean-Marc Tagliaferri et de Sylvain Paré

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Messages

  • l’énergie du futur sera produite par le mouvement perpétuel que personne ne veut utiliser actuellement pour produire de l’énergie parce qu’il serait antiéconomique .Selon la formule EC= 1/2 MV2 tout corps en mouvement produit de l’énergie .Il suffit de créer un mouvement perpétuel ou plutôt quasi perpétuel (puisqu’il faut une certaine quantité d’énergie pour lancer le mouvement ) comparable à ce qui permet aux planètes , aux étoiles et aux galaxies de se déplacer sur leur orbite et de capturer une partie de l’énergie produite par le mouvement pour pouvoir disposer d’une énergie infinie . Cette énergie peut être utilisée directement à la source ou stockée pour une utilisation ultérieure .On peut imaginer des machines gigantesques capables de produire toute l’énergie nécessaire à une ville ou des petites machines pour produire l’énergie nécessaire à une maison ou à une voiture automobile .
    J’ai déposé des demandes de brevet dans ce domaine qui ont débouché sur la délivrance d’un brevet Français et européen . Ces brevets peuvent être consultés sur le s sites de L’INPI ou de l’OEB mais apparemment ils n’ont jamais été consultés ou personne n’est intéressé par de l’énergie produite par un mouvement quasi perpétuel . Ce ne serait pas assez rentable ou peut être que les autorités veulent toujours garder la maîtrise de la production d’énergie car c’est un bon moyen de contrôler ce que font les gens .

  • On peut avoir de bonnes idées mais pas forcément les moyens de les développer . j’ai déjà dépensé beaucoup d’argent pour faire breveter certaines idées et je pourrai encore proposer d’autres solutions . j’aimerai bien vérifier que mes inventions fonctionnent bien et réaliser un prototype mais malheureusement je n’ai plus les moyens nécessaires . il faudrait que je trouve quelqu’un qui soit prêt à investir un peu d’argent dans ce genre de projet .,par exemple, un particulier , ou une entreprise ou encore une association à but non lucratif,animés du désir de faire progresser le monde sans le polluer, pour m’aider à réaliser un ou deux prototypes et faire breveter d’autres idées .
    Mon adresse mail est [email protected] tel 0692081199 . L’objectif est de réaliser une machine capable de produire proprement de l’énergie en quantité suffisante pour les besoins d’une maison, qui pourrait fonctionner n’importe ou dans le monde de manière autonome aussi longtemps que lui permettrait l’usure des de ses diverses pièces . Ce serait une machine qui fonctionnerait sur la base d’un mouvement quasi perpétuel. Si cette idée peut se concrétiser , elle pourrait apporter une contribution non négligeable à la lutte contre le réchauffement climatique .


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