L’Inde n’est pas ce qu’écrivent des journaux occidentaux

3 novembre 2015

La lecture du JIR daté du 30/10/15, m’a plongé dans un abime de perplexité. « La Reunion a honoré un extrémiste », « tapis rouge pour le ministre indien d’extreme droite », rien que ça. Les journalistes, M. Talpin et Latournerie me paraissent fort présomptueux. Que savent-ils de l’Inde, de sa situation politique, de son passé depuis l’indépendance du 15 août 1947 ?
Personnellement, cela fait 20 ans que je séjourne annuellement en Inde et je n’ai jamais noté que l’extreme droite existait sur le sub-continent. J’ai assisté à des meetings politiques et rencontré le président Kalam ainsi que Narendra Modhi, deux hommes charismatiques, à l’envergure exceptionnelle. Je vois mal comment l’ancien gouverneur du Gujarat a pu nommer un raciste dans son gouvernement.

L’ethnocentrisme, la mauvaise foi et le révisionnisme n’ont jamais paru aussi évidents sous la plume de ces messieurs.
Pour information, le BJP indien n’a aucun rapport avec l’extreme droite telle que l’Occident le conçoit et le RSS n’est pas une organisation para-militaire mais un groupe de résistance contre une occidentalisation à outrance. Que ce soit le Courrier international, le Monde, ou The Economic Times, tous des organes de presse occidentaux, avec des journalistes à l’optique déformée, ne représentent en rien la réalité indienne. L’accession à l’indépendance fut autant l’œuvre du Mahatma Gandhi que de héros nationaux tel Chandra Bose et, peu importe ce qui a été prôné au cours de la seconde guerre mondiale.C’est comme si le général De Gaulle avait été l’auteur de tous les massacres en Algérie après son fameux « je vous ai compris ».

Et si ces scribes pays publiaient une liste de nations “fréquentables”, avec des dirigeants aux CV respectables ? Depuis quand le nationalisme est un crime ? La France et La Reunion ont-ils des leçons à donner ?
Je crois sincèrement que l’ignorance en la matière est coutumière du fait, qu’il est facile de faire le portrait moral d’un dirigeant absent et surtout, se considérer comme le nombril du monde du fin fond d’une post-colonie de l’océan indien.

Hélas pour nos éminents journalistes, aucune personnalité n’a regretté la venue d’un ministre d’une nation-mère pour la Reunion, parmi plusieurs autres civilisations constitutives de notre peuplement.
La prochaine fois, un effort d’objectivité avec des sources autorisées, serait bien opportun. Et saluons l’initiative de monsieur le Consul de l’Inde à La Reunion.

Radjah Veloupoulé


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