L’instinct de vie de Nadia Remadna

23 mai 2016, par Frédéric Paulus

L’instinct de vie de Nadia Remadna

Nadia Remadna est la fondatrice des « Brigades des mères ». Elle se présente tel un aimant qui attire d’autres mères, pour l’instant des mères magrébines qui veulent protéger leurs enfants d’un risque de radicalisation dit « religieux ». On peut se reporter à son site pour se rendre compte des fondements humanistes qui sous-tendent son militantisme qui lutte contre « la radicalisation, l’islamophobie, l’antisémitisme. la victimisation, le clientélisme ».

  • « Accompagner les familles, face aux difficultés de leurs enfants : échec scolaire, perte de repères, violences de la rue afin d’éviter aux jeunes et très jeunes la prison.
  • Impliquer les familles dans les quartiers pour occuper les espaces que leurs enfants fréquentent.
  • Faire prendre conscience aux parents des dangers de la rue.
  • Dire stop à cette violence afin de sauver les enfants de la rue.
  • Travailler avec les institutions.
  • Faire des actions de terrain et redonner leur place aux parents.
  • Faire des médiations de rue, pour mieux aider nos jeunes.
  • Travailler avec les institutions pour le bien être des familles et de la jeunesse, dans l’intérêt général.
  • Assister les familles dans les conseils de classe, dans les conseils d’école, au côté des enseignants dévoués et sincères, pour assurer le suivi de l’assiduité et de la progression dans les études, dans le savoir et peser sur les choix d’orientation scolaire, de formation.
  • Procurer une assistance éducative, sociale et juridique aux familles.
  • Donner un coup de pouce à notre jeunesse pour faire d’eux de bons citoyens.
  • Impliquer les mères dans toutes les décisions concernant leurs enfants
  • Suivi des jeunes à leur sortie de prison, ainsi que leurs familles ».

Une nouvelle Amma à Sevran dans la banlieue parisienne ? Sa critique porte sur l’abandon par la République d’une jeunesse magrébine à la recherche d’un sens à sa vie qui lui ferait aimer la France.

Ses propositions touchent aux racines culturelles de cette jeunesse, aux conceptions éducatives fortement marquées par l’esprit méditerranéen (ou africain) patriarcal fortement battu en brèche ces vingt dernières années par la contestation des femmes militantes où la religion sert trop souvent d’alibi légitimant la domination des hommes sur les femmes. Et de surcroît dans un contexte culturel d’isolement, la répression des émotions et des données des sens, la dévalorisation des rêves et leur répression, l’occultation relative des fonctions de l’imaginaire et de l’inconscient, l’hypertrophie de la « (R)raison » et maintenant son effondrement relatif… ont favorisé l’émergence, dans ce contexte isolationniste et répressif, d’idéologies pourvoyeuses de sens et faisant écran à un certain travail d’une réflexion émancipante et individuante sur soi, et cela dès la scolarisation de ces enfants « des banlieues ». Par exemple, depuis longtemps il a été question de l’enseignement laïque des religions, le dossier est toujours ouvert et la « République » n’a pas eu le courage de le mettre en œuvre.

Cette jeunesse acculturée qui n’accède pas à se projeter par l’insertion et le travail devient la proie de ces manipulateurs de conscience qui l’endoctrinent en attisant des forces de vie en haine de la France. Nadia Ramadna montre la voie pour retisser les liens qui manquent pour que cette jeunesse retrouve confiance en elle. Il va nous falloir l’aider.

Frédéric Paulus


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