
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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5 octobre 2019, par
La collapsologie étudie l’effondrement de notre civilisation et ce qui pourrait lui succéder. Elle bouleverse les imaginaires. Survivaliste marqué par des idées de droite, Libertarien plaçant la liberté individuelle comme valeur suprême, Militant d’Extinction Rebellion ou de Deep Green Resistance (DGR), Néo-malthusien patenté, Anarchiste, ZADiste, tous ont un point commun : le système actuel n’est pas soutenable. Tous ne sont pas collapsologues. Mais tous sont adeptes de la collapsologie en ce sens qu’elle s’ouvre plus sur le dialogue et l’imaginaire que sur le partage d’une documentation autour du collapse.
Il y a les gens qui essaient de produire du savoir et ceux qui s’intéressent à ce discours. Un collapsologue partage des informations pointues autour des problèmes de ressource et de climat et vulgarise ces données pour les rendre compréhensibles. Il aime discuter avec ses pairs sur sa conception du monde. Les options politiques sont variées : ici une taxe antinataliste et un positionnement néomalthusien, là une préoccupation de renversement du capitalisme, ailleurs encore la valorisation de la nature de façon quasi mystique, ailleurs enfin une naturalisation de la société dans une vision fataliste et mécaniste de l’activité humaine.
L’institutionnalisation des questions environnementales via le développement durable a été un échec. Le projet démocratique des sociétés modernes basé sur la croissance est remis en cause par la crise écologique. On a tenté de réduire la collapsologie à une nouvelle croyance millénariste. C’est faux, car elle documente scientifiquement le caractère systémique des problèmes. Elle passe par le logos.
Refonder est pris au sens premier. « L’homme bon » de Rousseau ? Vous privilégierez sa liberté. « L’homme, un loup pour l’homme » selon Hobbes ? Vous restreindrez ses libertés. Une perspective marxiste ? Votre vision sera différente. La collapsologie est la narration la plus à même de réinventer les projets politiques modernes. L’émergence de la démocratie s’est faite dans un contexte porté par l’idée de progrès, de croissance et d’abondance, où les inégalités se résorbent. Piketty a bien montré que c’était inexact. Dans son dernier ouvrage il pointe que notre conception des inégalités et de ses justifications est politique et idéologique.
C’est un mot qui colle. Les mots permettent de définir notre environnement. La collapsologie dévoile notre aliénation à la croissance, à un rapport à la nature qui doit être questionné. Plus vous avez une culture politique et ou économique, plus vous comprenez que ces questions, parce qu’elles touchent à la création de richesses, à l’utilisation des ressources et à leur répartition, sont politiques.
La déplétion des ressources, la dégradation des écosystèmes liée la capacité de la planète nécessitent des partages obligatoires pour subvenir aux besoins de tous. Il y aura des migrations internationales liées au changement climatique. Donc vous êtes obligés de vous questionner sur votre rapport au monde. Nationaliste de droite, vous allez répondre fermeture des frontières, préférence nationale et jeux non-coopératifs. Plus solidaire, vous répondrez biens communs, éducation, solidarité dans le pays et solidarité Nord-Sud. Cela fait poser la question des dilemmes moraux à résoudre pour maintenir du lien social et prioriser ce qui est vital.
Dans le lien entre énergie et richesse, on démontre qu’on ne peut découpler émission de carbone et production de richesse : comment financer les services publics à partir d’un prélèvement sur la richesse produite, si celle-ci est décroît. Certaines parts de l’activité économique sont génératrices d’une forte utilité sociale avec de faibles retombées environnementales : services aux personnes, aux entreprises, services publics, etc. Pour objectiver ceci, il est nécessaire de mesurer correctement la « part maudite » de chaque activité qu’il faut comparer à l’utilité ou au lien social généré. Avec ce raisonnement, il devient nécessaire de recréer des arènes de démocratie et de délibération. La croissance infinie dans un monde fini est un leurre. Danser, chanter, parler avec ses amis est beaucoup plus enrichissant que le confort matériel qui ne crée que des frustrations. Car la croissance ne semble plus désirable devant la dégradation environnementale. On comprend alors la nécessité de penser l’autonomie alimentaire et la résilience d’un territoire. Il y a un lien entre résilience des territoires et sécurité. La notion d’effondrement pose la question de l’action collective. L’isolat autonome sera envié par les démunis : ils ne vous laisseront pas en profiter. De plus, les sociétés nécessitent une taille minimale et une complexité suffisante pour maintenir le système d’innovation et la transmission des savoirs. Vous serez au départ tentés par des solutions individuelles. Mais vous constaterez leurs impasses. Alors vous poserez la question de l’entraide. Vous savez qu’il faudra maintenir des structures sociales et des systèmes de sécurité pour éviter les rivalités.
Paradoxalement, le collapse nécessite de se projeter dans le long terme : comment réduire l’empreinte carbone des bâtiments et des économies, comment articuler le temps long et réhabiliter une espérance. Un programme de réhabilitation thermique, la formation de médecins, la gestion des infrastructures ou encore les retraites se programment sur des décennies. Ne lâchons pas le temps long.
Le Club de Rome explique (« business as usual ») que tout peut continuer puisque de nombreux pays dans le monde voient leur situation progresser. Les inégalités sont la contrepartie nécessaire à la création de richesse et les désagréments du tarissement des ressources et de la crise climatique sont gérables : biotechs, intelligence artificielle et découvertes résoudront nos problèmes.
Le green New deal (GND) explique que le capitalisme vert et la transition énergétique : éoliennes, photovoltaïque, smart grids permettront de passer le cap. Ce discours ne résiste pas longtemps à la confrontation avec un certain nombre de données (cf. la conférence inaugurale de Jean-Marc Jancovici à Sciences Po). En popularisant la réflexion sur les sujets liés à l’anthropocène et à la déplétion des ressources (pick oil, pick all), les collapsologues rendent ce discours vain.
Les survivalistes nous expliquent qu’il n’y a pas de solutions. Que l’effondrement pourrait être violent et ressembler à Walking Dead ou à Mad Max. Ils ont en tout cas un rôle : montrer les lacunes des solutions proposées par les tenants du GND.
Les militants de Gaïa nous enjoignent de changer notre rapport à la nature : tendance à développer des orthopraxies (pas de viande, zéro déchet, bio, circuits courts, pas d’avion, etc.) qui interrogent notre rapport à la consommation. Le seul risque est d’oublier l’objectif et la raison d’être de ces orthopraxies.
Devant ces positions les collapsologues font de la politique : ils réhabilitent les arènes de discussion et montrent les affrontements et les antagonismes de nos sociétés. Le choc que provoque le diagnostic de la collapsologie génère des réactions émotionnelles. La prise de conscience de l’aspect systémique du collapse peut provoquer une “métanoïa”, un brusque changement du regard, un élargissement du champ de conscience amenant à une nouvelle éthique, à un autre état d’esprit. La narration du collapse provoque une nouvelle façon d’être au monde. Lorsqu’on est dans ce genre de dispositions on s’engage de manière militante, politique ou sociétale pour ne pas rester en marge des évolutions du monde. Les collapsonautes ont tendance à privilégier les comportements pro-sociaux et veulent continuer à se projeter dans l’avenir. « Si l’on m’apprenait que la fin du monde est pour demain, je planterais tout de même un pommier » disait Martin Luther King.
La collapsologie est politique. Mais elle ne justifie aucune dérive autoritaire en faveur de l’environnement. Elle ne justifie aucune mesure liberticide. Elle n’induit pas plus une forme d’apathie ou d’indifférence. Elle peut produire des réflexions pour permettre à la démocratie de se réinventer. Cela augmente la capacité à être pleinement citoyen et à rejoindre des arènes de discussions. Dans ces discussions, les gens ont tendance à focaliser : le problème, c’est le capitalisme ; le problème, c’est les rapports Nord Sud ; le problème c’est la démographie ; le problème c’est… Sans expertise ils ont une référence documentaire préférentielle. L’avantage est qu’ils interrogent les experts et les politiques sur la façon de communiquer.
La collapsologie traite un vaste champ de connaissances dans des domaines divers. Elle réhabilite le discours scientifique, se prémunit des raccourcis sur les sciences et de certaines positions excessives. Exemple en agriculture : opposer traitement chimique et naturel est réducteur, la toxicité doit être le critère. Le collapsologue ne doit pas confondre sa conception militante avec la science. Mais il doit argumenter son point de vue. Sur tous les sujets. Bien sûr des militants opèrent des raccourcis. Les tenants d’une écologie militante oublient parfois que l’écologie est une science avant de devenir un système de compréhension du monde. Mais les collapsologues sont dans le registre critique. Ce qu’ils ne font pas toujours. Accepter de revoir la robustesse de leurs positions.
La collapsologie dépolitise-t-elle ? La vraie question est de construire une proposition qui respecte les individus, leurs libertés et leur émancipation. Vous avez une conviction politique ? Emparez-vous du sujet. Vous êtes humaniste, écologiste, républicain et respectueux de l’autre, tant mieux. Il est nécessaire de répondre à ce questionnement, car il est prégnant. Le futur a toujours été une préoccupation de l’Homme. Si vous ne vous interrogez pas, d’autres, avec des convictions différentes, peut-être moins louables, le feront, au risque d’être entendus.
Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
D’après Loïc Steffan, enseignant à l’Institut Universitaire Champollion d’Albi : https://loic-steffan.fr/WordPress3/la-collapsologie-rehabilite-la-politique/
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Messages
5 octobre 2019, 19:45, par Arthur
Autonomie énergétique, circuits courts, transports collectifs enfin gratuits pour renverser la vapeur, montrer que c’est possible au reste du pays, à la région, au monde. Oser se lancer, penser aux futures générations, à ceux, celles qui existeront lorsque nous, nous n’existerons plus. Et agir, faire prendre conscience, qu’un autre monde est possible, demandé en lieu et place de celui que l’on est en train de bouziller pour le profit immédiat d’une poignée de privilégiés qui n’en n’ont jamais assez ou qui pensent qu’une fois les poches bien pleines à craquer, le reste sera partagé, la théorie du ruisselement en fait. Qui y croit ? On verra bien, parmis les différents programmes promesses des candidats des prochaines élections, municipales ou régionales, pour commencer, qui saura, voudra se lancer à faire changer les mentalités, du style "on s’en moque de tout ça", ou, "c’est trop tard", voire " après moi le déluge", je trouve cela scandaleux, non altruiste, pleinement égoiste et vous ? Bon WE Arthur qui tousse en pédalant en vélo perso en attendant les vélibs, dans les téléphériques, navettes maritimes et TER-Péi promis.......
7 octobre 2019, 07:00, par Simendef
Autonomie énergétique ??? Une simple defection sur un des groupes de la centrale du Gol et voilà tout le sud "dan fénoir" ainsi que les activités. Tapisser toute la surface de l’île en panneau solaire ? Des éoliennes partout ??? Avec ce que coutera aux contribuables (même le petit dernier avec son RSA par ses dépenses par les taxes). Plus on en parle plus on fait marche arrière à comparer la part dans la totalité de l’énergie produite. ( - Hydraulique). Cela profite à qui ce qui est financé de moitié en sub ??? Mis à part les broutilles des particuliers, l’énergie produite est envoyée sur le réseau et qui est consommée acheter à EDF. Pourquoi ??? On est payé plus cher le Kwh produite que cela acheté ! Le transport commun gratuit, l’insécurité, la mise en danger des personnes, la possibilité de se déplacer pour travailler se soigner ... Là aussi on pourra dire que cela va être prise en charge par les contribuables ? Les vrais preoccupations des Réunionnais sont ailleurs emploi, education, logement ...
11 octobre 2019, 20:29, par Arthur
Gratuits, les transports, c’est possible, des villes, plus d’une vingtaine le font déjà, l’avant dernière, l’an dernier, 2018 fut Dunkerque, la prochaine, toujours dans les hauts de France, sera Calais. Ainsi, plus de déplacements propres, du lien social entre les usagers, qui pourront du fait, aller voir leurs familles, subir des soins, se promener pour redécouvrir tranquille, l’île de la Réunion, il faut créer du lien social, ce qui a tendance à disparaitre hélas.
Concernant les énergies, je suis persuadé que l’autonomie est possible avec un mixte qui associerait le vent, le soleil, l’hydraulique, la houle, les marées, et surtout la géothermie, même Paris le fait déjà depuis presque 60 ans comme dans une des prisons de l’île de France et la Maison de la Radio Paris XVI° arrondissement, chic. Ceci n’empèchera pas de poursuivre les économies, lampes à Led, extinction des vitrines parking à partir d’une certaine jeure, éclairage à moitié des rues, avenues, Bd Sud déserté de 00H à 4H du matin, 1/3 du temps nocturne et ce n’est pas les pétrels qui s’en plaindront, Co-voiturage, vélibs, trottinettes, rollers, au lieu de ça, ils sont désorientés les bébés pétrels quand ils doivent partir, tout seuls dans la nuit, vers le large, l’inconnu pour eux.
Les moyens collectifs de transports publics, en communs, sont comme par hasard "propres" : téléphériques urbains dyonisiens, puis bientôt j’espère idem pour celui qui relira St Leu à Cilaos, deux lieux touristiques, connus pour l’histoire, le sport de plein air, montagneux et maritimes.
Cette semaine, Maurice vient enfin de relancer le rail, après 50 ans d’oubli. Manque plus que la Réunion avec TAO entre Barachois et Duparc (à terme Ste Suzanne) et Tram-Train entre St Benoît (pourquoi pas St Anne, une bonne idée de terminus dans l’Est je trouve, pas vous ?) et St Joseph cette fois-ci.
Ainsi, la Réunion rentrera dans l’ère des transports révolutionnaires, un exemple pour la Région, la France, l’Europe, le monde. Il faut pour cela, changer de paradigme, oser franchir le pas en connaissance de cause, celle du respect de l’avenir, celui des enfants nés ou à naitre, qui vont à juste raison, lorsqu’ils sauront, "qu’avant, il y avait plein de bichiques, des alevins excellents pour faire des caris avec, comme les écrevisses" , nous reprocher dentendre "hummmm que c’était bon, le meilleur des caris, du lixe péi, on s’est bien régalé", puis, " tant pis si vous ne connaîtrez pas ! " Quel égoisme, ça me répugne, surtout quand on sait qu’ils ont été péchés jusqu’au dernier, avec l’emploi sans aucune gène d’eau de Javel, pour gagner du temps donc de l’argent facilement, au détriment de l’avenir.
Que les coupables de tels agissements ne se vantent pas de leurs méfaits, mais qu’ils se cachent, honteux, et ne proclament surtout pas d’être fiers d’être réunionnais, un comble !
Allez, bon WE à tous et toutes et bonnes vacances pour ceux, celles qui seront en congés, Arthur.
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11 octobre 2019, 20:36, par Arthur
Dans France Inter, une très bonne radio, www.franceinter.fr la très bonne émission, comme d’autres, "La Terre au carré" avait comme invité, Yves Cochet, mathématicien, ex ministre de l’environnement, pas du tout imbécile, qui justement, étant collapsologue, explique dans son livre qui vient de sortir que d’ici 2030, soit dans moins de 10 ans, on risque de disparaitre, tout simplemen, si j’ose dire. Les jeunes des pays développés commencent à se rendre compte de la folie à court terme désormais du libéralisme, capitaliste, qui ne soucie pas de la Terre, qu’in continue d’exploiter sans vergogne. Ce vendredi, c’est un jeune astrophysicien collapsologue lui aussi qui était invité à son tour, à ré écouter en allant surle site et, ce serait bien à commenter après écoute, sur ce site Témoignages, quand pensez-vous ? S’informer, discuter, agir, en allant voter puis dans les rues, Arthur qui tousse, en vélo, sur les rues polluées, beurk ! ça pue.