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7 mars 2019, par
« Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise » Jean Monnet
Vingt-sept ans après le traité de Maastricht qui a lancé l’aventure de l’euro, où va l’Union-européenne (UE) ? Elle est en train de se désintégrer, répond Paul Magnette, l’ancien ministre-président de la Wallonie, universitaire et européen convaincu. Le récit européen périclite de façon spectaculaire sous nos yeux, écrit pour sa part la politologue Justine Lacroix. Ils ne sont pas les seul-e-s européen-ne-s aujourd’hui à tenir de tel propos. Le moins qu’on puisse dire est que l’Union européenne est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Elle accumule de nombreuses crises : « crise de l’hospitalité-migratoire », « crise économique », « crise des institutions », « crise démocratique » et « crise écologique ». Des crises qui sont les manifestations d’une crise globale de sens, des valeurs. Notre présente réflexion concerne plus particulièrement la crise économique et la crise démocratique.
L’Union européenne (UE) s’était donnée, en mars 2000 à Lisbonne, l’objectif d’être en 2010 « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». Une stratégie qui, de l’avis de tous les spécialistes, a largement échoué. En matière de l’économie de la connaissance, elle reste à ce jour la moins compétitive. L’UE avait en 2000 un taux de croissance de 3,9 % (3,7 % pour les Etats-Unis). En 2010, le taux de croissance s’est retrouvé à 2,1 % et à 2,5 % en 2017, après une croissance nulle en 2012 et 2013 (- 09 et -02 respectivement contre 2,1 % et 1,9 % pour les Etats-Unis). Le taux de croissance pour 2019 est estimé à 1,9 % contre 2,1 % en 2018.
La crise financière de 2007/2008 ‒ qui doit son origine à la crise américaine ‒ est passée par là. D’abord crise de l’endettement privé des ménages et des entreprises, elle s’est muée en crise grecque et européenne de l’endettement public des Etats (crise dite des dettes souveraines) après avoir été bancaire et financière (crise dite de la titrisation – les prêts potentiellement insolvables ont été mis sur le marché à titres financiers). Avec des conséquences catastrophiques pour les populations de certains Etats membres de l’Union européenne ‒ une paupérisation des pays du sud de l’UE avec le maintien d’un chômage très élevé en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne (même s’il décroît dans ce dernier pays).
Cette crise économique et sociale, tout en révélant la fragilité de la croissance et de la convergence des économies européennes, a mis en évidence les failles institutionnelles de l’architecture de l’Union économique et monétaire (voir ci-dessous). Pour certains économistes, elle marque également l’échec de la politique ultra libérale ‒ « Pacte de stabilité et de croissance » (1997) ; Pacte budgétaire européen (2012) ‒ mise en œuvre sous l’influence de Berlin. En effet, depuis 2010 les plans d’austérité ont plutôt contribué à creuser les écarts entre les pays membres de l’UE.
Avec l’augmentation de la dette publique de la plupart des État membres et le maintien d’un chômage très élevé dans les pays du sud de l’UE, de surcroît aux avant-postes de la crise migratoire, la crise économique court toujours dans certains États membres. Et elle ne cesse d’alimenter une crise démocratique présente de longue date au cœur de l’UE. On parlait alors de « déficit démocratique ». Aujourd’hui on parle plutôt de « rupture de confiance » ou de « divorce » entre les citoyen-ne-s européen-ne-s et les dirigeants européens, les institutions et la législation de l’Union. « L’Europe ne fait plus soupirer, mais grincer », écrit Régis Debray (Le Monde, 15/02/2019).
Il y a eu d’abord la non-prise en compte du rejet de la « Constitution européenne » par les Français et par les Néerlandais en 2005. Ensuite l’obligation pour l’Irlande de voter deux fois pour que le traité de Lisbonne (2007) soit adopté. Et puis l’utilisation de l’arme financière pour faire plier la Grèce… Autant d’exemples qui illustrent la défiance et la colère des populations européennes envers les institutions européennes et les dirigeants européens. Pour beaucoup de citoyen.ne.s europén.ne.s, l’Europe est assimilée aux politiques d’austérité, de chômage et de précarité. La confiance n’est pas au rendez vous. Mais, comme on ne peut imaginer une Europe contre les peuples, il convient donc de créer les conditions pour que l’Europe avance sur une voie plus démocratique et sociale avec moins de verticalité du pouvoir.
Comment sortir de cette double crise majeure aggravée par la non-solidarité entre les États membres (27 EM) comme le souligne la crise migratoire ? Seul un grand projet collectif commun, un grand projet européen de démocratie sociale et écologique « suffisamment optimiste pour être souhaitable et suffisamment crédible pour déclencher des actions… » (Roger Guesnerie, 1996), peut sortir l’Europe de l’impasse où elle est aujourd’hui.
Pour mieux comprendre la nécessité d’un grand projet mobilisateur, un petit détour s’impose. La zone euro (19 États membres), disent en chœur les spécialistes, est incomplète, imparfaite. L’Europe a une monnaie commune sans avoir de politique économique, fiscale et salariale communes. Il n’y a pas de vrai budget (de transfert), pas de vraies ressources propres qui permettent d’éviter les chocs et les crises telles qu’on les a connus et vécus [1]. Jadis, lorsqu’il y avait des monnaies divergentes, l’on pouvait jouer avec les monnaies pour faire des dévaluations dites compétitives, alors qu’aujourd’hui avec une monnaie commune, l’on utilise les salaires pour faire plus compétitif que son voisin, créant ainsi une politique du moins disant social. Cela produit de la compétition entre pays membres en lieu et place de coopération. Cela produit la dérégulation sociale et fiscale. Cela produit la dualisation sociale de l’Europe entre les pays du Nord et du Sud. Cela ruine le peu de solidarité existant entre les peuples européens. D’où la nécessité de trouver une voie de sortie pour l’Europe.
Des réformes s’imposent donc. Des voies de sortie sont proposées par des économistes et autres. Nous avons noté plus particulièrement celle qui passe par la transition écologique, économique et sociale, parce que, outre l’urgence, elle implique un vrai projet de société.
Dans une Europe en panne de sens où il convient de donner aux citoyens d’avancer ensemble, le seul projet mobilisateur des énergies collectives semble être, pour les plus radicaux, un projet de transition écologique, économique et sociale, d’autant plus que notre planète, écologiquement parlant, est en état de survie. Pour Gaël Giraud, économiste en chef à l’Agence Française de Développement, accélérer la transition énergétique aiderait l’Europe à la fois à faire face aux changements climatiques et à sortir de la crise actuelle. Car, c’est, dit-il, un projet de société capable de générer suffisamment d’emplois et de croissance pour sortir l’Europe de la dépression, tout en rééquilibrant notre commerce extérieur. C’est un projet, souligne-t-il, où il faut constamment articuler transition écologique, économique et sociale pour faire entendre que c’est aussi une réorganisation de la société, une réduction des inégalités et une nouvelle manière de gérer les communs qui doivent structurer notre réponse au dérèglement climatique [2].
Le problème est où trouver l’argent ? « Il y a assez d’argent pour financer la transition. Ce que nous avons fait pour sauver les banques, qu’est-ce qui nous empêche de le faire pour sauver la planète ? », répond Gaël Giraud [3].
Reynolds Michel
P.S.
Notre texte a été rédigé avant la lettre ou tribune du président ’Emmanuel Macron pour « une renaissance européenne ». Ses propositions ne sont pas, nous semble-t-il, à la hauteur de la crise européenne.
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