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L’historien Eugène Rousse réagit aux documentaires “Les années Debré”
26 novembre 2005
L’historien réunionnais Eugène Rousse a fait parvenir à ’Témoignages’ sa réaction aux deux documentaires diffusés mercredi soir par Télé Réunion sur les 25 ans de carrière politique de Michel Debré à La Réunion. On lira ce texte ci-après avec des intertitres de ’Témoignages’.
La diffusion, le 23 novembre dernier sur les antennes de Télé Réunion, du film “Papa Debré” est une initiative qu’il convient de saluer, car cette diffusion permet à ceux qui ont été à la fois témoins et acteurs d’événements qui sont encore dans la mémoire de la majorité des Réunionnais, d’exprimer leur avis et d’apporter ainsi leur contribution à une écriture objective de l’histoire de leur île.
Ayant pour ma part suivi avec une particulière attention la totalité de la carrière politique de Michel Debré, je dois avouer que j’ai été assez affligé d’avoir officiellement la confirmation de l’isolement complet dans lequel s’est trouvé le plus proche compagnon du Général de Gaulle à la fin d’un parcours politique que ses proches s’attendaient à être brillant.
Si l’ancien député de La Réunion a fini par irriter presque tous ses amis au terme de 25 ans de mandat, c’est, j’en suis convaincu, non seulement en raison de son caractère et de son comportement qui le rendaient peu sympathique comme l’a souligné Pierre Messmer, mais aussi et surtout parce qu’il y a eu constamment dissonance entre ses actes et les principes auxquels il se disait très attaché dans ses discours et dans ses écrits.
Pour étayer mon jugement, je rappellerai que dans son livre “Français, choisissons l’Espoir”, Michel Debré affirme : "le suffrage universel fut une grande conquête... Le droit de choisir le pouvoir, c’est-à-dire les hommes qui exercent le pouvoir... représente l’expression la plus haute de l’ensemble des libertés qui composent la Liberté... Ce droit de choisir... ne peut être aliéné...".
À de tels propos, qui ne peuvent que recueillir l’approbation des tous les démocrates, s’oppose hélas la triste réalité.
"Il n’y a plus de suffrage universel à La Réunion"
La réalité, c’est que Michel Debré n’a jamais condamné la fraude électorale, institutionnalisée à La Réunion alors qu’il était Premier ministre ou député de La Réunion.
Certes, il ne conteste pas la violation permanente du suffrage universel dans notre île lorsqu’il déclare le 18 avril 1963 à Claude Estier, du journal parisien “France Observateur” : "l’administration a organisé la fraude à grande échelle (à La Réunion)... C’est pour cela ... qu’on a changé le préfet". Mais il omet de dire au journaliste que c’est son gouvernement qui a promu Jean Perreau-Pradier (le préfet fraudeur) commandeur de la Légion d’honneur le 1er janvier 1962. Il oublie aussi de dire qu’il a couvert l’énorme scandale électoral du 15 mars 1959 à Saint-Denis et qu’il a approuvé le décret du 19 janvier 1962 portant dissolution de la municipalité du Port. Décret jugé illégal par le Conseil d’État.
Devenu député de La Réunion le 5 mai 1963 tout en s’abstenant d’intervenir pour que son adversaire arbitrairement retenu à Paris puisse préparer sa campagne sur le terrain, Michel Debré a contribué à fausser le jeu électoral dès son irruption sur la scène politique réunionnaise.
Dès lors, les fraudeurs se sont crus tout permis, malgré les sévères observations des démocrates de l’île. Il me faut rappeler que le 30 avril 1965, à la tribune du Palais-Bourbon, le député Marcel Vauthier tente en vain de barrer la route aux gangsters électoraux : "Il n’y a plus de suffrage universel à La Réunion", tonne l’avocat dionysien. "C’est à la Préfecture que se font et se défont les listes de candidats". Le député de La Réunion dénonce "la fraude, dont la forme la plus abjecte est pratiquée par ceux-là mêmes qui ont pour mission de l’empêcher et qui l’exercent avec d’autant plus de cynisme qu’ils se croient assurés de l’impunité...".
Des prêtres "crypto-séparatistes diaboliques"
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant qu’après les Municipales de mars 1965, l’opposition ne dispose plus du moindre siège dans toutes les assemblées élues.
Si, en 1971, le climat électoral s’assainit légèrement, c’est essentiellement en raison des campagnes menées par “l’Association pour le déroulement normal des opérations électorales” (ADNOE). Association constituée après les élections truquées de Saint-André des 14 et 21 mars 1969. Association qualifiée de "subversive" par Debré qui n’hésite pas à traiter les prêtres qui en font partie de "crypto-séparatistes diaboliques".
Avec l’arrivée de la Gauche au pouvoir le 10 mai 1981, les fraudeurs se font beaucoup plus discrets.
Michel Debré, constamment plébiscité jusque-là, doit attendre le second tour pour retrouver le 21 juin 1981 son siège de député.
Mais il n’est déjà plus le “Papa Debré” des Réunionnais qui lui refusent leur confiance à l’élection présidentielle du 26 avril 1981. En France hexagonale, où il ne recueille que 1,66% des suffrages, il sort humilié du scrutin présidentiel.
Un texte odieux
Aux Législatives du 16 mars 1986, il ne conserve son mandat que grâce à la proportionnelle. Mais force est de constater que depuis 1974, à l’Assemblée nationale, son audience est en chute libre. Ses propres amis estiment alors que, pour celui qui fut “Papa Debré” pendant une dizaine d’années, l’heure de la retraite a sonné. Brutalement, il est mis sur le banc de touche lors des Législatives du 5 juin 1988.
Un peu plus tard, dans sa Touraine natale, c’est au tour des électeurs d’Amboise de signifier à Michel Debré qu’il doit se retirer. Voilà comment s’est achevée la carrière politique de celui qui s’est obstiné à étouffer les libertés (liberté de la presse, liberté d’opinion...) à La Réunion.
On ne peut évidemment que déplorer que Michel Debré ait dépensé autant de temps et d’énergie à combattre un "séparatisme" qui n’a existé que dans son esprit et celui de ses plus fidèles partisans, comme nous le confirme Pierre Messmer lors d’une visite aux Antilles en 1971.
L’ancien Premier ministre du Général de Gaulle restera donc, pour d’innombrables Réunionnais, non pas “Papa Debré” mais le “père” de l’ordonnance du 15 octobre 1960 ; texte odieux et discriminatoire qui a privé pendant plus de dix ans, nos compatriotes des droits inscrits dans la Constitution ; texte condamné par le Conseil d’État et abrogé par l’Assemblée nationale unanime le 10 octobre 1972.
Eugène Rousse
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