La fraude, l’ennemi de la République

14 novembre 2005

La nette victoire de François Hollande à la tête de son parti ne doit pas dissimuler certaines pratiques "litigieuses" dans le déroulement du vote sur les motions, pour reprendre le mot de Claude Bartolone qui dénonce des "irrégularités massives dans les départements du Pas-de-Calais, des Bouches-du-Rhône et de l’Héraut". Si les accusations portées par ses concurrents étaient fondées, et même si la "triche", selon le mot de Jean-Luc Mélenchon, n’était pas de nature à fausser complètement le résultat final, quel discrédit serait tout de même jeté sur le secrétaire général maintenu à son poste dans de telles conditions, sur ses propres partisans qui l’ont si fortement soutenu et sur le Parti socialiste, ou ce qu’il en restera après ! En même temps, quel sérieux coup donné à l’"éthique républicaine" (à la morale républicaine) dont son prédécesseur et ami, Lionel Jospin, avait déploré naguère le "déficit" (le manque), quel sérieux coup également à la République dans son acception universelle qu’on a trop souvent oubliée : l’avènement de l’éthique substituée à l’intérêt dynastique, en opposition totale, faut-il le souligner, avec la logique du marché !
Le seul rempart contre toutes les perversions sans cesse renaissantes du pouvoir politique, - déjà pervers par sa nature, par son essence même de pouvoir -, s’identifie point par point avec l’idéal de la République : liberté, égalité, fraternité.

Georges Benne et Jean Cardonnel


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