’La gloire de son père’

1er avril 2006

Le titre déjà m’avait intrigué, moi qui ai eu cette chance d’avoir enseigné au collège Lakanal à Aubagne, le même établissement où avait exercé quelques années auparavant le père de Marcel Pagnol, et tout naturellement, il avait suscité ma curiosité. Certes, ce n’était pas la première fois qu’on tentait ainsi d’opposer le père et le fils, presque toujours, remarquez-le, au détriment du fils. Mais je me posais néanmoins la question : qu’est-ce que l’auteur de ce texte avait bien pu trouver de nouveau à nous dire ?
Pour ne pas faire comme lui et ne pas tomber dans la confusion, reproche qu’il adressait précisément à "Télé-Réunion-RFO-nout-pei" pour son "émission du mercredi (15 mars) au soir sur le 60ème anniversaire de la départementalisation", j’irai droit à l’essentiel. Entre autres choses, la chaîne publique locale aurait accordé trop d’importance à l’"action des 2 députés communistes (R. Vergès et L. de Lépervenche) permettant à La Réunion (comme aux 3 autres colonies) d’accéder au statut de département". Prenant à témoin les téléspectateurs présents devant leur petit écran ce soir-là, je leur pose alors la question : ne trouvez-vous pas au contraire qu’il manquait singulièrement d’informations et de détails encore plus précis sur la vie et l’œuvre de ces 2 grands Réunionnais ?
Et pour aller dans le même sens, comment expliquer, plus d’un demi siècle après, que leur mémoire ne soit point encore plus officiellement honorée ? Quand donc, pour prendre un seul exemple, la commune de Saint-Denis se décidera-t-elle de donner le nom du docteur Raymond Vergès à l’une des principales artères de la capitale, dont il fut par ailleurs le maire ? Mais pour cela, il faut savoir faire taire ses ressentiments, arriver à se dépasser soi-même et, puisqu’il s’agit du combat exemplaire où ces 2 hommes se sont distingués afin d’obtenir, pour tous les Réunionnais, le changement de statut tant souhaité de la colonie au département, laisser de côté les arguments du genre : que voulez-vous ? "La guerre était passé par là, De Gaulle aussi et son discours de Brazzaville", tant ils paraissent finalement dérisoires au regard de l’Histoire.

Georges Benne


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