La guerre : pour qui et contre qui ?

11 mai 2020, par François Maugis

La guerre. On a récemment employé ce mot au sujet d’un malheureux et minuscule virus. Cette troisième guerre mondiale d’opérette nous a en tout cas détourné de nos multiples guéguerres intestines qui empoisonnent le Monde depuis toujours et qui menacent notre avenir beaucoup plus sérieusement que Corona. Selon certains scientifiques, l’animal humain a ceci de particulier, c’est qu’il a émergé du monde vivant bien trop tardivement.

Il n’a pas encore eu le temps de se stabiliser. Il fait encore tache au sein des grands équilibres de la vie, précisément parce qu’il n’a pas encore atteint cette harmonie du monde vivant qu’il perturbe d’ailleurs gravement. Est-ce l’instinct, l’intelligence ou le temps qui lui manque ? Nul ne le sait. La seule chose que l’on constate c’est que cet état de fait est bien problématique. Selon certains prophètes, l’homme courre à sa perte.

Il est vrai que ce malheureux habitant de la planète Terre n’est pas à un paradoxe près. Son intelligence supérieure à celle de tous les êtres vivant de la Terre, lui permet de tout savoir, de tout comprendre, et même de dominer tout le vivant mais elle ne lui permettrait pas de choisir le chemin de sa propre survie. Est-ce que, à force de se cristalliser sur sa lutte individuelle pour la vie, il en oublie l’intérêt général de sa propre espèce ?

L’intérêt général, le mot est lâché, qui s’en soucie ? Aveuglés par nos guerres de clocher, ne verrions nous pas où se trouve l’intérêt supérieur de notre propre espèce ? Embringués dans une croissance économique que nous croyons salvatrice, ne voyons-nous pas les ravages collatéraux susceptibles, in fine, de nous faire tous disparaître ? Voilà plus de deux cents ans que l’on se pose cette question, et on continue de se la poser :

« Parce que l’un désire ce que l’autre convoite, les humains finissent par se persuader qu’ils n’ont aucun intérêt en commun et que la guerre est l’unique issue de leurs dissentiments. À l’inverse, défendre l’intérêt général permet de donner du sens à une association qui ne soit fondée ni sur la force ni sur la ruse, mais sur un intérêt véritablement commun. Dans une telle association, chacun a la certitude que les règles qui le gouvernent n’ont pas été adoptées dans l’intérêt de quelques-uns mais dans l’intérêt de tous. Obéir à de telles règles n’équivaut donc nullement à se soumettre à la puissance sociale d’une élite, mais à vivre selon l’égalité et la justice. » [1]

Si Covid-19 avait le mérite de nous aider à trouver une réponse, ne deviendrait-il pas le sauveur de l’humanité ?

François-Michel Maugis
http://www.assee.fr

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