La haine engendre la haine et c’est sans fin sauf à s’attaquer aux vraies racines de la haine

14 décembre 2018, par Jean

« Chérif Chekkat vivait au Neudorf, autour du Port autonome de Strasbourg, considéré comme le quartier le plus pauvre de la métropole alsacienne. »

L’Alsace vote FN (RN aujourd’hui). F. Haine, R. Haine… le vote favorable aux Le Pen n’a rien d’un vote positif. C’est un vote d’exclusion. Preuve, s’il en fallait encore une, qu’avoir été, de 1870 à 1918, colonisé, méprisé, ostracisé, ne préserve pas de recourir ensuite soi-même à des conduites ostracisantes.

Il ne servirait à rien de vouloir chercher qui des Français musulmans aux patronymes maghrébins ou des Français se revendiquant du christianisme aux patronymes issus du terroir se revendiquant du christianisme, auraient versés les premiers dans une attitude de rejet. Cela n’a plus la moindre importance. Ce qui, désormais, compte c’est d’œuvrer à raccommoder le lien permettant le vivre ensemble. Et aucun, vraiment aucun gouvernement n’a œuvré ni n’œuvre à cette tâche pourtant indispensable.

Tous les terroristes alléguant leur profond attachement à l’islam pour justifier leurs actions blasphématoires n’ont aucune conviction religieuse avérée. Leur mal-être, leur colère contre les conditions de vie imposées à leurs parents, leur enfance passée dans de vrais bidonvilles verticaux, leur abandon par une société tolérant à peine leurs parents affectés à des boulots pénibles, mal payés et dont aucun Alsacien ne voulait plus, tâches ingrates dont la désindustrialisation de l’Alsace les a finalement privés, a fait de leurs parents les parfaits boucs-émissaires de l’appauvrissement de l’Alsace.

Tous les enfants, nés de parents “importés” en Alsace pour leur force de travail « bon marché », ne sombrent pas dans le terrorisme, même si la grande majorité de ces enfants — nés français — peut éprouver du ressentiment à l’encontre du mépris permanent exprimé à l’encontre de leurs parents.

À la colère latente qui pèse sur le cœur des nouveaux-venus ainsi maltraités, répond la colère des indigènes alsaciens stimulée par les délires lepénistes contre les maudits étrangers venus prendre la place des « vrais » Français d’Alsace. Et tandis que les mauvais larrons attisent les haines, les gouvernants irresponsables font des calculs électoraux afin de tirer avantage de ces querelles interdisant aux victimes de la crise de s’unir pour dire aux gouvernements fauteurs de crise et de misère qu’il est grand temps de prendre soin, enfin, des victimes de leur politique. Mais, dites-moi, pourquoi ces gouvernant ne seraient-ils pas tentés de poursuivre leurs politiques si néfastes quand ils constatent que leurs victimes préfèrent s’entredéchirer à qui mieux-mieux ?

Et à La Réunion, ne devrions-nous pas nous préoccuper des antagonismes artificiels entretenus par des radios, les réseaux sociaux, les forums ?
Personne ne réfléchit à l’exploit qui dure depuis 1975 (ça fait un bail, non ?) et qui a fait que les Comoriens sont devenus des parias dans l’île comorienne de Mayotte ? Puis, de Mayotte à La Réunion, ce sont les Mahorais qui sont devenus le support des haines racistes de nombre de Réunionnais, pourtant frères des Mahorais ? Et plus la crise économique prend de l’ampleur, plus certaines radios, certaine presse se font un plaisir d’exciter les Réunionnais à la haine anti-comorienne plutôt que de stigmatiser une politique, élaborée à Paris, et qui juge qu’avec la moitié des Réunionnais au travail cela suffit à faire tourner l’économie de La Réunion et que les 50 % restants n’ont qu’a se satisfaire de l’assistance — les miettes — pour vivre des minima sociaux jusqu’à l’âge d’une pension minimale de retraite.

Il y avait un projet qui devait permettre de montrer à toute La Réunion ce que chacun, quelle que soit son origine, apporte à chacun et doit à chacun. C’était l’un des buts primordiaux de la Maison des Civilisation et de l’Unité des Réunionnais.
On sait bien quels sont les irresponsables qui ont concouru à faire échouer ce projet.
Cela seul devrait suffire à nous faire comprendre que l’unité des habitants de notre île est indispensable si nous ne voulons pas devenir ce qu’est en train de devenir l’Alsace.

Et si vous pensez que ce n’est pas possible, qu’une telle chose est parfaitement impossible chez nous dont les pubs ne cessent de glorifier notre art du vivre ensemble, penchons-nous sur les résultats électoraux obtenus pas le FN lors de ces dernières élections. S’y refuser serait refuser de voir que l’actuel jeu économique ne peut perdurer qu’en instillant chaque jour un peu plus le poison de la haine entre frères et sœurs de l’Océan Indien.
La haine engendre la haine et c’est sans fin sauf à s’attaquer aux vraies racines de la haine.

Jean

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