La maison brûle !

9 juillet 2004

Paradoxalement, en ces jours de fraîcheur hivernale où le pull est de rigueur, on se doit de rappeler les dangers du réchauffement climatique.
Une écrasante majorité des spécialistes scientifiques du climat a établi qu’il était la conséquence de l’augmentation, d’origine humaine, de la concentration dans l’atmosphère de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES) dont les principaux sont le gaz carbonique, le méthane, le protoxyde d’azote. Les secteurs de l’énergie et des transports sont les plus gros émetteurs, du fait de l’utilisation des énergies fossiles (gaz carbonique), pétrole et charbon en tête.
L’augmentation de température qui en résulte va se poursuivre sans aucun doute pendant tout le 21ème siècle. Les différents modèles prévoient au minimum une augmentation de la température moyenne à l’horizon 2100 comprise entre 1,5 et 5,8°C. Il faut savoir que nous sommes déjà dans une période naturellement chaude du climat et que la température n’a jamais excédé de plus de 1 à 2 °C la température actuelle moyenne au cours des 400.000 dernières années.
Déjà les premières conséquences du réchauffement sont visibles : augmentation du niveau de la mer mettant en danger les îles basses et le corail, fonte des glaciers dont les bientôt légendaires neiges du Kilimandjaro, augmentation de 160% au cours des trente dernières années des événements climatiques extrêmes tels que sécheresses, canicules, inondations et cyclones, modification des aires de migrations et de prolifération de certaines espèces animales et végétales (moustiques vecteurs de la dengue dans le Nord de l’Italie, algues...). Mais le pire reste encore à venir.

À l’occasion de la semaine du développement durable, Serge Lepeltier, ministre en charge de l’Écologie a proposé quelques mesurettes pour réduire les émissions de GES. Il a annoncé l’instauration dès le début 2005 d’un système de "bonus/malus" à l’achat des voitures neuves pour pénaliser les véhicules les plus polluants et favoriser les plus propres et accélérer l’équipement des véhicules en filtres à particules.
Les Verts estiment que c’est l’arbre qui cache la forêt et la volonté du gouvernement et de sa majorité législative de ne pas remettre en cause le "tout-routier". On y constate que rien n’est envisagé pour taxer les poids lourds ou modifier l’organisation du travail et ainsi stopper l’explosion du fret routier.
Les subventions aux collectivités pour la mise en chantier de transports en commun en site propre, annulées en 2003, ne sont pas rétablies. Le gouvernement, comme de nombreux élus locaux, préfèrent la solution de facilité, la construction de nouvelles routes, voies rapides et autoroutes au maintien ou renforcement du réseau ferroviaire, des transports urbains en site propre, à l’application de politiques différentes en matière d’aménagement, de logement et d’urbanisme.
"La maison brûle et nous regardons ailleurs", nous disait Jacques Chirac dans son fameux discours de Johannesburg. En février 2003, Jean-Pierre Raffarin avait concrétisé le discours présidentiel en fixant comme objectif de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Parole, parole... le feu s’étend et on s’interroge encore si l’on doit ou non arrêter les incendiaires.

Les Verts
Groupe Nord


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