La mort de Soljenitsyne

5 août 2008

L’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, Prix Nobel de Littérature, est mort dimanche à l’âge de 89 ans. Dénonciateur du goulag stalinien, il se fit le chantre du nationalisme et a soutenu Poutine.

L’auteur de "L’Archipel du Goulag" a succombé à un arrêt cardiaque à son domicile. L’écrivain, très affaibli depuis plusieurs années, n’apparaissait plus que rarement en public. Des images télévisées le montraient alors recevant des hôtes dans sa maison de Troïtse-Lykovo, au Nord-Ouest de Moscou, en fauteuil roulant.
Paria devenu héros, Soljenitsyne avait passé huit ans au Goulag, entre 1945 et 1953, pour avoir critiqué Staline dans des lettres qu’il adressait à un ami depuis le front, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il y trouva la matière de son œuvre la plus célèbre, "L’Archipel du Goulag", dans laquelle il décrit la réalité des bagnes soviétiques, également évoquée dans "Le Premier Cercle" ou dans "Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch", en 1962.
Soljenitsyne a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1970.
Libéré en 1953, il publie en 1962 son récit sur un détenu ordinaire du Goulag, "Une Journée d’Ivan Denissovitch", avec l’autorisation du nouveau maître de l’URSS, Nikita Khrouchtchev.
Pourtant, d’autres livres de Soljenitsyne, "Le Pavillon des Cancéreux", puis "Le Premier Cercle", ne sortent qu’en "samizdat", les éditions clandestines, et à l’étranger, où ils connaissent un grand succès.
Prix Nobel de Littérature en 1970, il a été privé de sa citoyenneté soviétique en 1974 et expulsé d’URSS. Il a alors vécu en Allemagne, en Suisse puis aux Etats-Unis, avant de revenir en Russie en 1994 après la chute de l’URSS.
Depuis son retour sur sa terre natale, il s’était montré critique envers l’Occident et envers l’évolution de la Russie post-soviétique, appelant à un retour aux valeurs morales traditionnelles.
Il appréciait néanmoins le rôle de Vladimir Poutine, président (2000-2008) reconverti Premier ministre et partisan du retour d’une Russie forte et fière d’elle-même, malgré son passé d’officier du KGB.
« Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction (...) petit à petit, lentement. Ces efforts n’ont pas été remarqués et appréciés tout de suite », déclarait-il en avril dans un album dédié au président.
En 2006, Alexandre Soljenitsyne avait accusé l’OTAN de préparer « l’encerclement total de la Russie et la perte de sa souveraineté ». « Le président russe Dmitri Medvedev a présenté ses condoléances à la famille de Soljenitsyne », a déclaré un porte-parole du Kremlin.


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