La mosquée de La Possession

30 juillet 2004

J’ai reçu les responsables du Conseil régional du culte musulman de La Réunion (CRCM) et la Fédération réunionnaise d’associations musulmanes (FRAM). Je partage leur analyse et leur prise de position sur :

- la suspension du permis de construire accordé par le maire de La Possession à l’association musulmane de la ville

- les interventions de privés agissant en justiciers dans cette affaire.

Je constate que le Conseil régional du culte musulman et la Fédération réunionnaise d’associations musulmanes se situent dans la prise en compte de l’intérêt général, respectueux des institutions et soucieux de la paix sociale. Ils espèrent que le Droit soit dit dans l’esprit des lois et le respect des textes, en tenant compte de l’histoire et de l’évolution de la situation.
Par ailleurs, un communiqué du maire fait valoir que, dès le début, la ZAC Balthazar a pour mission de créer une zone d’aménagement avec des réalisations diversifiées : actuellement, il y a notamment la présence de l’ARAR, d’un gymnase, d’un garage et de logements. Ce même communiqué affirme que "le Plan local d’urbanisme (PLU) qui sera prochainement approuvé par le Conseil municipal redonnera à la ZAC la plénitude de ses prérogatives et donc autorisera la poursuite du projet concerné". Il y aura modification du POS de 1990 situant la ZAC en zone non constructible.
Dans ces conditions, il faut souhaiter que les bonnes volontés se conjuguent pour sortir d’une situation empoisonnée par des rivalités politiciennes, un imbroglio juridique et administratif et des peurs qui ne disent pas leur nom. C’est le bien commun qui doit être pris en considération et que, dans la clarté pour tous, la communauté musulmane de La Possession puisse disposer d’un lieu de culte convenable.
Je saisis cette occasion pour affirmer ma conviction que chaque communauté religieuse de La Réunion, à travers ses instances responsables, entend dialoguer avec les pouvoirs publics dans le respect des lois de la République et des exigences des cultes respectifs. La concertation s’impose entre responsables politiques ou administratifs et responsables religieux, lorsqu’il s’agit notamment de projets touchant au "vivre ensemble" de la société réunionnaise, à tel ou tel endroit, ou sur toute La Réunion.
La devise de la République est un programme pour nous tous : "Liberté, égalité, fraternité". Et si nous sommes croyants, de telle ou telle manière, nos valeurs spirituelles y ajoutent naturellement la "responsabilité" car nous avons le souci et le devoir de préserver et de développer notre harmonie réunionnaise si riche de nos diversités. Les uns et les autres, loin de durcir nos particularités, nous travaillerons à l’unité dans notre même communauté de destin. Il faut savoir faire attention aux autres, à tous les autres. C’est là aussi une traduction vivante de la "laïcité".

Monseigneur Gilbert Aubry


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