La Poste... et le désespoir grandit !

15 juillet 2006

La Poste... et le désespoir grandit !

Lorsque des amis métropolitains me rendent visitent et qu’ils me vantent, enthousiastes, les charmes de notre île, j’ai coutume de répondre : certes, La Réunion est une île magnifique mais pour bien la connaître, il faut au moins une fois, se rendre dans un bureau de poste aux heures de pointe, c’est-à-dire entre 8 heures et 16 heures !

Je recommande tout particulièrement la poste de La Possession. J’y habite. En effet, si la commune de la Possession s’est énormément développée depuis quelques décennies, le bureau de poste est resté, tel qu’en lui-même, l’éternité l’a figé. Un local minuscule, grand comme trois cabines téléphoniques, 3 guichets (si tout le monde est là) et des queues qui n’en finissent pas, ou plutôt qui finissent dehors, sur le trottoir, en plein cagnard.

Entendons-nous bien, je n’ai rien contre les personnels et la direction de ce bureau qui font ce qu’ils peuvent, dans des conditions de travail déplorables, mais j’ai du mal à comprendre comment la direction centrale de la poste peut laisser se dégrader à ce point un service naguère public, et désormais en voie rapide de privatisation. Ca promet ! Bonjour l’image de marque pour les touristes !

Face à l’incurie de l’administration centrale de la Poste, qui manifestement se soucie de l’opinion de ses clients comme d’une guigne, voici donc quelques conseils.

1/ Ne se rendre à la poste qu’en toute dernière extrémité. Utiliser à fond l’e-mail (en plus c’est gratuit) la lettre recommandée électronique, la tenue de comptes bancaires par Internet, les gabiers plutôt que les guichets. Bien entendu à ce jeu, ce sont les plus démunis, qui n’ont pas d’Internet et pas de carte de crédit, qui perdent à tous les coups. Mais sans doute les têtes d’œuf de la Poste doivent-elles penser que les pauvres, par définition, ont du temps à perdre, puisque c’est tout ce qui leur reste ! Quant aux riches, ils sont chez DHL, Federal Express, UPS depuis longtemps ! Les classes moyennes, quant à elles regimbent mais supportent, voyez Chirac !

2/ Si, par malheur, vous êtes vraiment obligé d’aller à la poste surtout n’oubliez pas de prendre un journal, des boules Quies, car il y a souvent des enfants qui pleurent, et on les comprend, quelques vivres indispensables, eau, jus de fruit. Surtout pas de café ! c’est mauvais pour votre self-control. Une serviette-éponge ne sera pas du luxe, car la climatisation est régulièrement en panne, ou en voie de l’être. Un tabouret pliable constituera un must, mais il conviendra de ne pas oublier une paille assez grande pour respirer.

Armez vous de patience, et souriez : vous êtes à La Réunion : île intense ! Vous savez maintenant pourquoi !

Guy Déridet


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