La psychologie absente des collèges et des lycées

19 septembre 2016, par Frédéric Paulus

Agnès Florin, psychologue et chroniqueuse de la très argumentée revue « Sciences humaines » N° 42, mars-avril 2016, relève que la psychologie est « chassée du lycée ». Elle argumente ce fait par la complexité des travaux qui enrichissent le corpus de la psychologie et qui ne peut plus être enseignée que par les professeurs de philosophie. La psychologie, avant un décret de 2003 qui redéfinit le corpus de la philosophie, occupait initialement 30 % du programme. Les thèmes tels que la perception, la mémoire, les émotions, le langage, l’attention, la personnalité, les relations sociales, les pathologies, les méthodes de la psychologie… y étaient enseignés. De nos jours, la psychologie est superficiellement abordée, par le prisme étroit de la psychanalyse dont Michel Onfray trouverait certainement à redire.

Dans un précédant courrier des lecteurs, j’affirmais, au risque de susciter des critiques (attendues mais non encore formulées) que l’enseignement académique des sciences de l’éducation avait engendré un mythe nous rendant « aveugles » nous privant de percevoir le marasme d’une partie de la jeunesse déboussolée pouvant être victime du fanatisme. Il nous faudrait renforcer ce diagnostic en rajoutant que dans le contexte de l’enseignement de la philosophie, « la psychologie s’est vue chassée des lycées » corroborant les analyses du Professeur Agnès Florin de l’université de Nantes.

Et les écoles, dès le primaire ? Nous pourrions réfléchir sur ce que pourrait apporter la psychologie aux professeurs des écoles. Les psychologues scolaires libérés de la contrainte de devoir tester les écoliers, pourraient être impliqués aux côtés des professeurs des écoles pour animer des groupes de paroles qui contribueraient à aider les enfants à s’exprimer. L’idéal serait d’en informer préalablement les parents, mieux d’obtenir d’eux leurs assentiments pour accompagner cette petite révolution, (nous faisons là référence à notre programme de parents-relais et parents-médiateurs en cours de structuration à La Réunion). Il serait à craindre que si on libère trop rapidement la parole des enfants ceux-ci pourraient s’engouffrer dans la brèche en relevant les contradictions qui pourraient toucher la vie des adultes qui les entourent. Le gain pour les enfants… leur donner le plaisir de se rendre à l‘école. Succès escompté : indéniable ! On pourrait en faire le pari.

Il y aurait un certain courage à assumer de notre école de la République qui prône : la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.

Frédéric Paulus - CEVOI


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