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18 décembre 2024, par
Ce courrier fait suite à deux précédents volets désormais accessibles sur le Web selon les références 1) : « Deux grandes REVOLUTIONS des sciences du vivant : l’épigénétique, les neurones miroirs et la question de l’inhibition », du 9/12/2024 ; 2) : « L’énigme du sommeil dit « paradoxal » et la désinhibition « systémique » de l’inhibition », du 12/12/2024.
Ce troisième courrier, complémentaire, constitue une introduction susceptible d’éclairer la phénoménologie de la pulsion comme élément émergé de l’instinct de vie pour le meilleur et le pire comme on s’en apercevra progressivement. Abordons tout d’abord le meilleur et, de façon plus « souterraine » dans les méandres de nos inconscients, sa dimension biologique qui soutient nos vies, et sa dimension ontogénétique liée à notre histoire qui nous dynamise et nous affaiblit à la fois.
Nous prendrons appui pour cela sur le témoignage, sous la forme d’un rêve, d’une cousine absolument étrangère aux travaux des psychanalystes, encore moins de ceux de Carl Gustav Jung.
Ce rêve devrait illustrer la théorie de « l’archétype » selon Jung et introduire la réflexion sur le phénomène de « numinosité onirique ». Il m’a donc été confié par cette cousine en dehors de toute demande de soins psychologiques.
L’aspect « saisissant » du rêve interpella tellement cette jeune personne qu’elle ressentit le besoin de l’écrire. Nous avons convenu que je lui donnerais mon point de vue et que nous resterions attentifs à d’autres émergences éventuelles de son inconscient. La publication de ce rêve a été décidée en accord avec elle.
« Je suis dans un supermarché, rayon « vêtements ». La cheffe de rayon discute avec des clientes quand tout à coup un tremblement de terre provoque la chute de morceaux de plâtre du plafond. Personne n’est blessé. Je sors du magasin. A l’extérieur se dresse un carrefour avec en son milieu une fontaine ronde ornée d’un jet d’eau, au-dessus de laquelle il pleut. Il ne pleut qu’à cet endroit. Je prends conscience que c’est un “miracle”, je rentre dans le magasin et ressors. Une amie vient vers moi et me dit : « Tu as vu la fontaine ?". Je m’en approche et découvre une colonne de lumière à l’aplomb de la fontaine. C’est un cylindre tombant du ciel, de la circonférence de la fontaine. Sous cette lumière viennent se réfugier ce que je considère comme tous les déshérités de la terre. Pour moi, pas de doute, c’est l’œuvre de Dieu, je me trouve en présence de Dieu, enfin, de l’une de ses manifestations. Ce spectacle me procure une jouissance physique, « j’orgasme ». Enfin… maman m’a réveillée avant !". Fin du récit.
Avec ce rêve, sommes-nous en présence de phénomènes micro-cognitifs de régulation étudiés sous l’appellation de « moments perceptuels », ou « oscillations centrales », ou « mémoires iconiques », comme Varela les évoque lors de troubles d’états de conscience chez des malades atteins de migraines par exemple ?
Selon la conception jungienne nous pourrions appeler ce rêve un “grand rêve” dans la mesure où il serait poussé par des énergies fondatrices ou organisatrices d’un ordre. Cette formulation est une approximation liée à une démarche intuitive. La rêveuse est “saisie”. Son saisissement rappelle la notion de “numinosité” du rêve renforcé par la certitude de la rêveuse concernant une « manifestation de Dieu ». Le surplomb de la place accréditerait une place ronde et sa fontaine centrale vers laquelle convergent six avenues. Ceci nous fait penser au symbole archétypique du mandala suivant la conception jungienne.
Selon Rudolf OTTO (1923 initial — Payot, 1995), le terme “numineux” exprime la majesté et la puissance invincible, c’est-à-dire ce qui, dans l’homme, manifeste une présence que les anciens qualifiaient de “divine”. En 1937 Jung exprime ce concept pour évoquer un dynamisme de la psyché dans Psychologie et religion, p. 114, 1958.
Le “numinusum” serait une expérience du sujet indépendante de sa volonté. Est-ce une manifestation de l’âme ? Qu’entendons-nous par âme ?
Les apports non publiés de la psychanalyste Anne Altman offrent une piste de travail : « Considéré du point de vue subjectif, au niveau de l’expérience qu’un individu peut en faire, l’archétype se ressent comme un champ idéo-affectif doté de “numinosité”. Ce terme de numinosité qualifie ainsi cette expérience de saisissement, de fascination ou d’effroi devant « le mystère disproportionné du sacré ». Cette psychanalyste se réfère à Jung. L’expérience de l’archétype est dotée d’une charge “numineuse” qui se manifeste dans les comportements individuels et dans des situations typiques que sont les situations sexuelles, sociales, économiques, éthiques ou spirituelles », Anne Altman, suivant un document non publié.
Sur le plan clinique, l’analyse du contexte du rêve fait apparaître que cette jeune fille, ma cousine, vit avec douleur une déception amoureuse qui lui fait reconnaître qu’elle ressent une vive expérience de doute concernant son identité. Cette déception amoureuse désorganisa sa cohérence. Il faut aussi rajouter que cette peine de cœur fut pour cette adolescente la première, me semble-t-il. Fille unique dans une famille où le père l’adulait, elle eut soudain l’impression que “tout” s’effondrait autour d’elle. Ce rêve serait-il de nature à établir une régulation spontanée au sein de son psychisme ? Si l’on se réfère à ses associations guidées par l’analyse de ses ressentis à la suite du rêve, on peut effectivement le déduire.
Chercher le sens d’un rêve est une chose ! Chercher comment émergent ses images en est une autre. Qu’en est-il de la syntaxe et du “vocabulaire” du choix des images véhiculées ? Vient aussi le “pourquoi”. Le rêve est à la fois une production de la nature et un processus naturel en liaison peut être avec à une réaction émotionnelle du rêveur. Nous recherchons quant à nous le sens de cette expérience comme pouvant relever d’une approche neurophénoménologique qui échappe aux chercheurs en laboratoire. Aucun présupposé n’est neutre ! On peut espérer des réponses neurobiologiques aux énigmes de l’émergence de rêves tels les mandalas qui présentent des formes géométriques régulières. Du fait de leur précision, l’explication purement psychologique et unilatéralement psychologique est peu probable. Par contre, considérer ces expressions du “psychisme” comme des réactions autorégulatrices du bio-psychisme en images — lorsqu’une poussée psychologique de la pulsion mettrait différents complexes en relation énactante conflictuelle — pourrait offrir une piste de recherche. Les conflits et perturbations biopsychologiques en présence se réguleraient automatiquement par des émergences synchronisatrices productrices d’images. Ces propriétés oscillantes existent. Sont-elles impliquées dans les rêves ? Il est difficile, dans une approche globale, d’isoler telle ou telle propriété du cerveau, alors que nous savons qu’il n’existe pas de substrat spécifique du rêve. L’ensemble du cerveau semble concerné par l’activité onirique. Le problème serait de savoir si ces propriétés oscillantes dépendent intrinsèquement de la substance nerveuse ou résultent d’un contact avec le monde extérieur. Mon intuition me ferait opter pour les deux hypothèses.
Dans ce sens les recherches de plus en plus précises sur les oscillations et synchronisations cérébrales sont susceptibles d’offrir des réponses dans les prochaines années. Les chercheurs autour de Francisco Varela sont sur ces voies, notamment les chercheurs Wolf Singer et Rodolfo Llinas et leurs équipes. (Voir l’ensemble du n° 184 de « Sciences et Vie » consacré aux « Secrets du vivant », 1993).
« Nous n’en savons pas assez à propos des oscillations » est pour l’instant notre réponse. Nous avons cependant voulu insister sur ces perspectives de recherche en neurophysiologie car il s’en dégage une impression de cohérence. Par exemple, comment recevoir l’idée suivante : « Les oscillations ne sont pas la cause de la synchronisation mais sa conséquence », première hypothèse selon W. Singer ; ou encore : « Les oscillations mettraient les neurones dans un état dynamique de pré-alerte. Ces derniers pourront alors très rapidement se synchroniser ou se désynchroniser », deuxième hypothèse. Est-ce le phénomène qui répond au postulat de déprogrammation des empreintes épigénétiques ? Auquel cas, l’on se demanderait si ces propriétés seraient innées, et donc sélectionnées par l’évolution, pour permettre à l’organisme de se déprogrammer et se reprogrammer à des fins adaptatives. Cette hypothèse déjà évoquée précédemment nous renvoie de nouveau à l’énigme de la pulsion.
Frédéric Paulus
Président du CEVE (Centre d’Etudes du Vivant Europe)
Animateur du CEVOI à La Réunion
Expert extérieur Haut Conseil de Santé Publique
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