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La Révolution épigénétique dès la vie fœtale
mercredi 15 mars 2017, par
Le terme épigénétique rend compte d’une réactivité du génome face aux contraintes et sollicitations de l’environnement influençant l’expression des gènes. L’organisme reste construit à partir de ses gènes, alors que l’expression de ceux-ci est modulée en partie sous influence environnementale. Et c’est cette influence qui aura été occultée ou qui était tout simplement impensable par bon nombre de généticiens voici quinze ou vingt ans.
Ce terme, dont on peut penser qu’il implique tous les niveaux d’organisation, tant au niveau quantique qu’au niveau cellulaire et jusqu’aux comportements de l’ensemble de l’organisme, est révolutionnaire. Il induit de nombreuses conséquences sur notre conception du développement de l’enfant, de sa santé, de son éducation, tout en rendant compte de nombreuses maladies…
Cet article, en vue d’une publication assumée par notre équipe, surmonte quelques retenues déontologiques sans toutefois y déroger fondamentalement. La famille dont il va être question - qui illustre le phénomène d’épigénétique comportemental dès la vie fœtale ne sera pas reconnue - un minimum d’information est communiqué, cette famille étant de surcroît domiciliée dans l’hexagone.
C’est à la suite de la participation de l’un d’entre nous à un colloque européen dans les années 1985 sur la mort subite du Nourrisson que cette articulation clinique présentée aujourd’hui aura pu s’entreprendre et aujourd’hui se poursuivre. On peut se reporter au besoin au site d’ « Admiroutes » suivi de : « mort subite du nourrisson, le retour du bon sens » pour prendre connaissance de nos travaux initiaux. Leur publication décida ce couple, vivant une période de deuil suite au décès de leur premier enfant d’une mort subite et inexpliquée, à inviter Frédéric Paulus à dîner chez eux pour échanger sur ce sujet.
Ce fut une épreuve pour l’invité car ce couple n’acceptait pas nos analyses et nous l’aura bien fait sentir. Cette invitation nous aura cependant permis de nous rendre compte d’un certain climat émotionnel qui animait cette famille, par ailleurs traumatisée par ce décès comme on peut aisément le penser. Le père de famille avait deux chiens d’attaque qui surveillait l’invité durant le repas, visiblement considéré comme un intrus. Nous avons jugé qu’il était préférable de ne pas nous étendre sur les caractéristiques de pedigree de ces chiens. On peut en déduire que pour tenir ce genre de chien il faut plus qu’abuser de la voix pour contenir leur agressivité canine prédatrice, ce que nous avons cru percevoir sur place.
Ce préalable était nécessaire pour relater la suite. Deux années plus tard ce couple eut la joie d’attendre la venue d’un nouvel enfant. Cependant une nouvelle épreuve devait le toucher. Le bébé à sa naissance apparut avec les lobes des deux oreilles rabattus et « collés ». Instantanément l’idée d’une malformation congénitale aura envahi les esprits. Le « décollage » des lobes suite à une intervention chirurgicale aura permis de se rendre compte que le bébé ne souffrait d’aucune surdité. Cette jeune fille, qui aura dépassé à ce jour la trentaine d’années, pourra cacher les traces de ses opérations afin que personne ne se rende compte de son histoire.
Nous avançons aujourd’hui l’idée que ce bébé en préparation dans le sein de sa mère se serait protégé de l’agression sonore extérieure en établissant in-utéro une pression avec ses mains en mettant en action un système de défense, traduit physiquement sur ses deux lobes pour faire face à l’agression stressante de l’environnement, réduisant ainsi son impact sonore. La modification des lobes révélerait que le code génétique peut se décoder au niveau des interactions cellulaires répondant à un comportement réactionnel adaptatif du bébé codé épigénétiquement.
A notre connaissance, un tel exemple n’aurait pas été étudié scientifiquement tant il aurait stupéfait l’entourage des spécialistes qui devaient sous-évaluer encore à l’époque les facteurs de stress au niveau de l’embryon, lesquels peuvent modifier épigénétiquement l’expression du génome. Cette question, bien qu’ancienne, interroge fondamentalement les scientifiques et particulièrement les généticiens qui ont cru que le code génétique était fixe au point de nous programmer d’une façon génétiquement déterminée. La lecture des ouvrages : « La triple hélice, les gènes, l’organisme, l’environnement », de Richard Lewontin (2003) et « L’impact des émotions sur l’ADN » de Nathalie Zammattéo, (2014) devraient renforcer nos analyses.
Cet exemple nous incitera-t-il à repenser fondamentalement notre rapport à la vie ?
CEVOI : Danielle Amussat, Georges Benne, Bruno Gavarri, Nadine Natier-Minatchy, Frédéric Paulus, Antoine Pitchaya, Marc Poumadère.