La santé mentale : un enjeu public citoyen à portée des parents ?

4 octobre 2024, par Frédéric Paulus

Le Premier ministre Michel Barnier souhaite faire de la santé mentale une « grande cause nationale ». Ne pouvant que nous réjouir de cette ambition, nous espérons modestement apporter notre contribution compte-tenu de notre expertise en ce domaine. Nous pourrions imaginer qu’un tel chantier pourrait devenir un véritable défi de santé publique apte à terme à consolider les assises « psychiques » sociétales de notre pays.

Nous avons pensé pouvoir donner la forme possible de ce que serait cette nouvelle politique de promotion de la santé par l’intermédiaire de nouveaux acteurs : des PARENTS RELAIS CITOYENS, voir ci-dessous le lien :
https://www.sfsp.fr/activites/parentalite/doc/FaisabilitedesPARENTSRELAIS.pdf
Les lecteurs de vos colonnes ont également été témoins de cette ambition qui prend de nos jours la forme de « Parents Relais Citoyens ». Cette idée semble être soulevée par Michel Barnier. D’après ce que j’ai compris, elle viendrait de l’engagement de sa mère qui fut bénévole au sein d’une Fédération de parents ayant un enfant (ou un adulte ?) étiqueté « inadapté » ou « malade mental ». Une telle Fédération ne devait-elle pas avoir fort à faire, confrontée aux pouvoirs des psychiatres qui ne sont pas toujours très au clair avec la genèse des maladies mentales du fait de la « nébuleuse scientifique » du champ de la génétique ? L’univers psychiatrique, je l’ai connu de près. Je fus en effet dans mes jeunes années infirmier en psychiatrie dans les hôpitaux de la Région parisienne (Maison-Blanche, Ville Evrard et Sainte-Anne). En outre j’ai réalisé mon service militaire au Val de Grâce, où les psychiatres militaires avaient rarement recours aux traitements chimiques tels que pratiqués « généreusement » en temps ordinaires dans les hôpitaux parisiens !
Je crois donc comprendre ce qui devait être ce “vide” existentiel humain entre ces malades psychiatrisés qui furent “assommés” assurément avec la « camisole » chimique des barbituriques, qui remplaça la camisole physique des années 1960. A cette époque les généticiens pensaient dogmatiquement que les maladies mentales étaient déterminées par les gènes.

Ce panorama idéologique est radicalement bousculé de nos jours car la dimension de l’épigénétique devient de plus en plus étudiée et circonscrite. Voir à ce propos les travaux de la neuro-épigénéticienne Isabelle Mansuy, Professeure de biologie à l’université de Zurich et venue en 2019 présenter ses travaux sur l’île de La Réunion.
Le Premier Ministre Michel Barnier semble donc connaître ce dossier du fait du militantisme de sa mère.
Transmettre de l’humanité dans ce monde psychiatrique serait un enjeu passionnant. Michel Barnier, du fait de sa position de Premier ministre, peut favoriser cette évolution. Je lui ai fait part de mes espoirs de contribuer à participer à ce “chantier”.

Frédéric Paulus
Animateur du CEVOI et
Président du CEVE (Centre d’Etudes du Vivant Europe)


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