
« I vo myé fèr anvi k’pityé. »
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Tribune libre d’Yves Jégo dans ’Le Monde’ : « L’Outre-mer a les atouts de son propre développement »
16 avril 2009
Le 14 mars dernier, ’Le Monde’ a publié une tribune libre d’Yves Jégo, secrétaire d’État à l’Outre-mer, sous le titre ’La voie de l’avenir : responsabilité partagée, fraternité et tolérance’. Constatant que la départementalisation a contribué au recul de l’autonomie économique de La Réunion, de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe, il estime que « cette crise doit être l’occasion d’une prise de conscience féconde. Longtemps le contrat implicite entre la France et ses Outre-mers a été le suivant : nous vous garantissons un mieux-être social, vous nous réservez l’exclusivité des liens. Cette logique est arrivée à ses propres limites ». Voici le texte de cette tribune libre, avec des intertitres de ’Témoignages’.
En temps de crise, dans un monde complexe, la tentation est forte de simplifier. Cette tentation est plus forte encore quand il s’agit de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane ou de La Réunion, si loin, mais pourtant si proches et si profondément liées à la France et à la République.
La crise actuelle découle d’une multitude de facteurs, elle est aussi la conséquence d’une accumulation de malentendus ; elle est, enfin, l’expression d’attentes parfois contradictoires. Cette crise, c’est une cristallisation. Nous devons donc, tous ensemble, honnêtement et patiemment, en démêler les causes, en poser les enjeux, et tracer une voie pour l’avenir.
La crise de l’Outre-mer concerne tous les Français. D’autant plus que dans cette crise spécifique aux Départements d’Outre-mer, dont les racines sont profondes, s’ajoutent les effets conjoncturels d’un contexte qui n’épargne aucun pays du monde et qui atteint de plein fouet nombre d’entre nous, le plus grand bouleversement économique et social que le monde ait connu depuis la crise de 1929. Nous sommes collectivement à un tournant de l’Histoire, et, comme toujours, dans ces grandes mutations, les inquiétudes sont fortes et les périls plus grands.
L’affectif et l’idéologique troublent notre vision ; les grands mots pour rappeler les pires maux sont dans les esprits : survivance d’une économie coloniale, exploitation, “apartheid”, conséquences de l’esclavage... Il y a, bien sûr, derrière ces dénonciations, une part de vérité.
« L’autonomie économique des Départements d’Outre-mer a reculé »
C’est vrai qu’en cinquante ans, en dépit de tous les efforts de l’Etat, et en dépit des avancées considérables réalisées en termes d’infrastructures, de développement des services publics, d’amélioration des conditions de vie, bref de progrès tant économique que social, l’autonomie économique des Départements d’Outre-mer a reculé, la dépendance à l’égard des importations s’est accrue, la capacité de production n’a pas progressé, le chômage est resté trois fois plus élevé qu’en métropole, les séparations sociales héritées du passé ne sont pas surmontées...
Pour autant, toutes ces réalités ne font pas une vérité. Et le choix n’est plus entre l’indépendance et l’assimilation. La seule voie, c’est celle de la responsabilité partagée et de l’avenir maîtrisé et choisi.
Cette crise doit être l’occasion d’une prise de conscience féconde. Longtemps le contrat implicite entre la France et ses outre-mers a été le suivant : nous vous garantissons un mieux-être social, vous nous réservez l’exclusivité des liens. Cette logique est arrivée à ses propres limites.
L’amélioration effective des conditions de vie ne suffit pas à réaliser l’idéal républicain d’égale appartenance à la nation. L’exclusivité des liens se traduit par un renforcement des transferts sociaux et fiscaux venant de la métropole. Pour relever les grands défis du monde à venir, les territoires d’Outre-mer ont d’ailleurs, entre leurs mains, la plupart des atouts de leur propre développement.
Le premier atout de l’Outre-mer, c’est sa jeunesse. Près d’un million des Ultramarins a moins de 20 ans et 6% des enfants de notre pays naissent outre-mer. Il n’est pas admissible que le chômage soit la perspective pour une majorité de jeunes dans les Départements d’Outre-mer.
La volonté du gouvernement, c’est de refonder sa politique éducative outre-mer, de renouer avec une grande ambition républicaine en luttant contre l’échec scolaire territoire par territoire, en valorisant les universités ultramarines, en favorisant la mobilité des étudiants au-delà du simple échange avec la métropole. La volonté du gouvernement, c’est d’agir avec tous les acteurs locaux, pour que chaque jeune trouve une voie professionnelle.
Le deuxième atout de l’Outre-mer, c’est sa diversité, parce que dans le monde qui vient, la richesse d’un pays tient à sa capacité à s’ouvrir au monde et à rassembler autour d’un projet commun des personnes de toutes origines. Cette richesse est aussi un défi, car cette crise l’atteste : la tentation du rejet de l’autre et du racisme est l’exutoire.
« La voie d’une véritable et profonde remise à plat du modèle ultra-marin »
Le troisième atout de l’Outre-mer, ce sont aussi et bien sûr ses ressources naturelles.
Si nous le voulons collectivement, en nous appuyant sur ces richesses, le tourisme, l’agro-nutrition, les énergies renouvelables peuvent devenir demain les nouveaux moteurs de la croissance et l’emploi dans tous nos Départements d’Outre-mer.
Le président de la République avait vu juste dans sa campagne électorale en proposant les mesures qui sont au cœur de la loi actuellement discutée au Parlement. Ce texte jette les premières bases d’un soutien renforcé à la production locale et ouvre la voie d’une véritable et profonde remise à plat du modèle ultra-marin dans le cadre des Etats généraux voulu par le chef de l’Etat et le gouvernement.
Mais contrairement à ce que beaucoup ont exprimé à l’occasion de ces conflits, je reste persuadé que l’avenir de l’Outre-mer, c’est la République. Une République garante des libertés et de la solidarité. Une République soucieuse de fraternité et de tolérance mais aussi une République qui veille scrupuleusement à la transparence des circuits de l’économie et de la concurrence.
Yves Jégo
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