Le burn-out chez l’adolescent : le thymus dans tous ses états !

14 mars 2018, par Frédéric Paulus

Ce courrier soulève la question de l’affaiblissement immunitaire comme (étant une) composante dans l’étiologie de bon nombre de maladies lorsque des foyers infectieux se sont « enquistés » dans l’organisme alors que les défenses immunitaires, affaiblies culturellement, les laissent proliférer.

Le thymus est un organe plaqué derrière le sternum. Lui et la moelle épinière jouent un rôle dans l’auto-immunité. Nous nous intéressons au thymus pour deux raisons. En premier, comme tout organe, il peut subir un environnement stressant qui risquerait de réduire sa raison d’être délimitée, pour cet organe, entre la vie fœtale et 12 ou 13 ans, puisque sa structure est fonctionnellement limitée dans le temps chez l’humain. On peut donc penser que cette période pourrait être qualifiée de « critique » en ce qui concerne la mise en place des fonctions essentielles dans la protection immunitaire. La seconde raison du choix du thymus est que son étude peut être facilitée par son extraction. La thymectomie néonatale chez la souris, nous dit l’embryologiste Nicole Le Douarin, « a des conséquences dévastatrices sur la fonction immunitaire », p. 214, « Les cellules souches porteuses d’immortalité », (2007). « L’animal ayant subi la thymectomie néonatale est dénué d’immunité à médiation cellulaire. Il conserve ses lymphocytes B produits par la moelle osseuse, mais leur différenciation fonctionnelle en cellules productrices d’anticorps (plasmocytes) nécessitant les concours de cellules T coopératives, c’est toute l’immunité adaptative qui est abolie par cette opération », p. 214.

De plus, le thymus est innervé par le nerf crânien dit « vague » du fait de son étendue - d’où son nom qui régule les émotions - et du nerf phrénique qui a une influence au niveau de la respiration. Ils interviennent au niveau du transfert d’informations sensitives, sensorielles et surtout végétatives, sympathiques et parasympathiques ; ce qui veut dire que les émotions peuvent activer ou inhiber cet organe qui monte progressivement en puissance jusqu’à l’adolescence.

Il est nécessaire de garder présent à l’esprit que cette glande (comme toutes les glandes !) est intimement dépendante du sang qui l’irrigue et indissociable des milieux intérieur et extérieur alors que Claude Bernard disait : « Je crois avoir été un des premiers à émettre et à développer cette idée du sang considéré comme milieu intérieur des éléments organiques », in Rapport, (1867), p. 182. Et nous savons que le sang véhicule également les hormones de bien être et de mal être (le stress). Cette citation renforce le souvenir d’une affirmation du psychiatre (et ami) Federico Navarro lorsqu’il soutenait qu’un enfant qui ne se développe pas dans des conditions satisfaisantes pourrait souffrir de conséquences pathogènes d’un développement contrarié qui risqueraient d’entraîner une atrophie développementale de son thymus.

L’organe entouré d’un environnement contracté, souffrant d’une réduction d’apport sanguin donc sous-alimenté et de surcroît sous-oxygéné, non seulement perdrait en efficience mais aussi en durée de vie puisque cet organe cesse d’être fonctionnel après la puberté. Il faut aussi rajouter qu’étant innervé par le nerf vague et le nerf phrénique, le thymus subirait une sympathicotomie induite par son entourage (familial ou (et) scolaire) stressant. Pour rendre simple son propos, le psychiatre Navarro mentionnait qu’un adolescent entreprenant et heureux de vivre devrait présenter le buste positionné vers l’avant avec des poumons d’ordinaire dilatés, c’est-à-dire bien oxygénés. Il rajoutait que lorsque nous nous désignons par : « C’est moi », nous accompagnons cette affirmation du geste qui consiste à nous tapoter le buste au niveau du sternum. Est-ce le centre de gravité psychobiologique du moi ? Il n’est pas excessif de penser qu’avec la rétractation du thymus, nos défenses immunitaires seraient menacées culturellement par l’éducation et le mode de vie. Nous sollicitons de nouveau Nicole Le Douarin pour argumenter notre hypothèse d’un affaiblissement culturel de cette glande essentielle à notre protection immunitaire. Ainsi, lorsqu’elle évoque la dimension épigénétique du développement de l’enfant (dès sa conception) qui modifie ce qui aura été codifié génétiquement : « On sait aujourd’hui que la détermination (on dit aussi « spécification ») correspond à la mise en œuvre de processus épigénétiques qui régulent dans chaque cellule l’activation ou la répression de l’activité des gènes », p. 282, (2007).

Frédéric Paulus, CEVOI


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Messages

  • Bonjour, suite à diverses expériences personnelles, permettez-moi d’émettre l’hypothèse suivante : L’homme est un animal marcheur. C’est donc au cours des quelques millions d’années d’évolution qui ont précédé l’époque moderne, que notre lointain ancêtre a forgé un métabolisme adapté à la condition de marcheur du chasseur cueilleur. Le changement d’activité et de rythme de vie des humains est relativement récent et n’est plus en phase avec le métabolisme sensé faire fonctionner l’homme moderne. Tout organe peu ou non utilisé s’atrophie, s’encrasse. C’est probablement le cas des humains d’aujourd’hui. Or, nos défenses immunitaires sont fortement liées au bon fonctionnement de notre métabolisme et la sédentarité (entre autre) me paraît l’une des principales responsables des maladies modernes qui se développent.

  • Bonjour, ces lignes que vous venez d’écrire sont je pense justes aussi. Tout est lié et c’est vrai, il faut faire attention à l’accélération de nos modes de vie "moderne". Les hommes préhistoriques par exemple, ne consommaient presquepas de sucre, il était rare, quelques fruits, la bonne saison, du miel sauvage au risque de se faire piquer. quelquuues rares plantes, fleurs au goût légèrement doux, c’est tout. A l’heure actuelle, la moyenne des 70 Gr journaliers de sucre à consommer pour un homme, 60 pour une femme est dépassé très facilement, trop de produits en possède sans même le savoir parfois, il fau tlire les étiquettes, exemples : le mais en boîte, les petits pois, les charcuteries, les bonbons, gâteaux, sodas, surtout outre-mer car producteurs de canne, il faut bien utliser les stock n’est-ce pas...
    On pourrait dire la même chose pour le sel même si sur une île, au lieu de travailler pour l’extraire de la mer, on préfère l’importer, donc polluer un peu plus encore. Et pour finir pour le gras. Bref, il y a du travail pour la prévention, et se donner la peine de faire du sport, manger sainement, c’est à dire moins mais meilleur quitte à en mettre le prix. C’est bonpour le moral de se sabvoir en bonne santé, cela donne envie de faire des projets, tout simplement. Comme le font déjà aussi si bien les restaurants étoilés. Avez-vous vu le contenu des assiettes ? Pas de quoi se goinfrer, ça c’est sur. Bonne continuation. Arthur qui reste vigilant.


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