
56% des Français pour la censure du gouvernement Bayrou
7 juilletAlors qu’Emmanuel Macron retrouve cette semaine son pouvoir de dissolution, la moitié des Français dit souhaiter dans les prochains mois une (…)
1er juin 2005
(page 10)
Savoir perdre en démocratie :
Quand l’UMP crie à l’irresponsabilité des électeurs, les socialistes du “oui” passent, comme dans le jeu de la patate chaude, la responsabilité de l’échec à l’UMP. Bref, on assiste depuis trois jours à une longue litanie de plaintes accusatrices. À grand renfort d’indignation méprisante et de compassion condescendante, les tenants du “oui” nous définissent au mieux comme des êtres immatures (incapables de voir les “vrais” enjeux) ou au pire comme des êtres manipulés (incapables de garder leur libre-arbitre).
Pour les perdants d’aujourd’hui, nous ne serions, en somme, pas capables de faire preuve de raison que lorsque nous votons comme ils l’entendent. Si les électeurs se trompent ou sont trompés, s’ils ne possèdent plus toute leur raison, il n’y a presque plus qu’à regretter qu’ils aient voté. A-t-on vu raisonnement plus élitiste ? Il faudrait revenir sur chaque phrase, presque sur chaque mot de ceux qui invoquent aujourd’hui la "mauvaise foi" de la campagne du “non”, pour montrer à quel point ils se sont lancés dans une partie d’arroseur arrosé.
Ces mensonges sont avant tout proférés pour eux-mêmes : quand il s’agit d’éviter une pénible remise en cause de soi, la confiscation, la dépossession ou la dé-légitimation de la parole des autres ne coûtent pas bien cher ; autant tirer fierté de sa cécité ! Je reprends ici une formule ironique citée par Paul Vergès, car on ne saurait mieux dire pour traduire l’état d’esprit des perdants de dimanche : "si le peuple vote mal c’est pas grave, on a qu’à changer le peuple". Évidemment tout au contraire, c’est toujours en regardant et en écoutant ce que disent les urnes que l’on se donne une chance de poser - et parfois même de résoudre - les questions soulevées par la demande sociale.
De fait, il nous semble qu’on ne défende jamais mieux la richesse de notre régime politique (où, faut-il le rappeler, une voie égale une voie), qu’en sachant perdre une élection. Dans le cas contraire, c’est la légitimité même du principe du vote qui est menacée.
Pascal Duret, professeur de sociologie, directeur du CURAPS à l’Université de La Réunion
Qu’est-ce que l’orthodoxie ?
Une sorte de polémique semble s’être instaurée entre le Père Masseaux, prêtre de l’Église apostolique et s’affirmant orthodoxe et Monseigneur Gilbert Aubry. Élevé dans l’Église catholique romaine à laquelle je conserve mon attachement, j’ai choisi de rejoindre depuis 25 ans l’Église orthodoxe. Ma démarche a été guidée par la recherche de spiritualité et de prière : la liturgie de l’Église byzantine indivise les Pères de l’Église, et l’organisation ecclésiale de celle-ci, la beauté de la liturgie et des icônes, son histoire et ses œuvres répondaient à mes aspirations. J’ai eu la grâce de rencontrer, pour me guider, Olivier Clément, l’un des meilleurs théologiens orthodoxes actuels et le Père Boris Brobinskroy, recteur de l’Institut Saint-Serge, et de la paroisse de la Crypte installée en Europe occidentale, dans la Basilique Saint-Alexandre de la Neva à Paris. Vivant loin de ma paroisse, assistant aux offices catholiques à La Réunion, mon mouvement est naturellement œcuménique, à la recherche de l’unité et de l’union, et loin d’un sectarisme dont m’a toujours éloigné ma formation psychanalytique et ma liberté de penser. Essayant à plusieurs reprises de rassembler les fidèles se référant ici à l’orthodoxie, j’ai été amené à rencontrer le Père Masseaux qui m’avait d’ailleurs invité à la consécration de la chapelle qu’il a édifiée. Je ne peux faire que les commentaires suivants, qui sont ceux d’un laïc engagé dans son expérience et sa pratique chrétienne orthodoxe.
La richesse de l’orthodoxie est son pluralisme et sa diversité
Une grande vertu de l’Église catholique et romaine est son centralisme : son organisation ecclésiale et sa hiérarchie sont un garant pour les fidèles. La richesse de l’orthodoxie est son pluralisme et sa diversité. Si un même dogme et une même liturgie rassemblent les fidèles, l’orthodoxie est composée de multiples églises autonomes regroupées en sièges épiscopaux ou en patriarcats liés par des conventions ou affiliations (sur le même mode que des groupements aussi différents que les sociétés psychanalytiques ou des associations philosophiques). Quatre grands patriarcats regroupent les églises et se définissent par leur implantation : Constantinople, Moscou, Alexandrie, Antioche (en fait Damas). Constantinople demeure le patriarcat premier sans cependant exercer de domination hiérarchique sur les autres. Dans un second cercle se retrouvent des églises orthodoxes autonomes, très anciennes, qui se sont séparées de l’Église dans les premiers siècles de l’ère chrétienne et dont certaines sont implantées dans les littoraux de l’océan Indien ; l’Église malankar au Kerala, l’Église copte éthiopienne et égyptienne, l’Église arménienne. Celles-ci sont en cours de rapprochement de Constantinople. N’appartiennent pas à l’orthodoxie, par contre, les Églises dites uniates qui pratiquent le rite byzantin mais sont rattachées à Rome et un certain nombre d’églises minoritaires dites autoproclamées qui, pour des raisons diverses, n’ont pas été reconnues par les grands patriarcats ; c’est le cas en France ainsi qu’en Ukraine. La situation se complexifie également par le fait que certaines Églises marquées culturellement comme l’Église syrienne ou chaldéenne, l’Église arménienne, ou l’Église malankar, connaissent souvent deux juridictions ; l’une autonome et orthodoxe, l’autre rattachée comme les uniates à Rome. Il existe ainsi à Antioche quatre patriarcats distincts, mais dont l’orthodoxe est le plus important.
Qu’est-ce donc que l’orthodoxie ?
À La Réunion, département français, toute église se référant à l’orthodoxie ne relève que de deux juridictions institutionnelles. La première est l’assemblée des évêques orthodoxes de France à Paris. Cet organisme regroupe les Églises grecques, russes (rattachées pour les unes à Constantinople, pour les autres à Moscou, et pour les dernières indépendantes), roumaines, serbes, libanaises, et syriennes et rattachées au patriarcat d’Antioche). La seconde juridiction est la mission orthodoxe grecque rattachée au patriarcat d’Alexandrie et qui est solidement implantée à Madagascar, siège d’un l’Évêché, et à Maurice où une église doit être consacrée prochainement.
Qu’est-ce donc que l’orthodoxie ? Tout simplement une tradition chrétienne qui a voulu rester près de ses sources premières et de sa vérité, après la révélation évangélique. Traditionaliste, elle se vit au travers d’une liturgie élaborée à l’âge d’or de Byzance, complexe et rigoureuse et un calendrier différent. De langue grecque, elle s’est ensuite répandue dans le monde slave et en Russie. Moscou, après la chute de Constantinople, est devenue “la troisième Rome”. L’orthodoxie aura connu plus qu’aucune Église l’oppression et le martyre ; au Moyen-Orient, en Grèce et dans les Balkans, sous le joug de la barbarie turque, cela quasiment jusqu’à nos jours. En Russie à l’époque soviétique où les nouveaux martyres furent des millions. L’orthodoxie est peu sensible au changement et peut apparaître fondamentaliste. Sa doctrine sociale demeure implicite et non dogmatique. Quelques exemples : les femmes doivent rester couvertes dans les églises - les offices dans le monde slave ont lieu debout (et durent plus longtemps que les offices catholiques). La confession auprès d’un prêtre est exigée avant l’eucharistie. On se prosterne souvent front contre terre. La vénération des icônes et des saints y est tout particulièrement valorisée ; l’art orthodoxe, hérité de l’Antiquité depuis les portraits funéraires du Fayoum en Égypte (le début de l’art pictural), ignore la statuaire à trois dimensions. Par son enseignement, l’orthodoxie insiste sur le temps de la résurrection où le Christ a ouvert aux hommes déchus la rédemption de la divino humanité ; elle a fait de la Trinité et de l’Esprit Saint le ferment même de cette transformation. Si les prêtres peuvent fonder une famille, les évêques par contre sont soumis à un strict célibat, et sont souvent issus de la vie monastique. Chaque Église se fonde autour de la rencontre communautaire : prière, eucharistie, sacrements et se porte garant de la transmission de la doxa et des sacrements. Les schismes et les hérésies ne naissent qu’à partir du moment où se pose la question de la transmission de la vérité et de son expérience.
L’orthodoxie attire et fascine par ses rituels complexes...
De fait si l’esprit et les traditions sont différents, les divergences sont modestes avec l’Église catholique. Le schisme de 1024 doit être surtout réinterprété dans les géopolitiques de l’époque. Ces différences portent sur la reconnaissance de la suprématie romaine et de l’infaillibilité pontificale et quelques points théologiques (filioque soit la question de savoir si l’Esprit Saint procède du fils, et immaculée conception de la Vierge Marie). En France, malgré sa diversité, l’orthodoxie demeure marginale et ne représente que 400 à 500.000 fidèles.
L’absence de centralisme a cependant sa contrepartie ou sa faiblesse ; la tentation est forte pour certains de s’autoproclamer évêque et de fonder son église. L’orthodoxie attire et fascine par ses rituels complexes, chants, icônes et leurs beautés. Ainsi ont pu surgir de véritables sectes sans aucune relation avec l’orthodoxie. Ce fut le cas de l’aventure de l’EGOF (Église orthodoxe de France) qui a sombré avec le “mariage” de son évêque, entraînant sa mise au ban de la communauté internationale.
À ce titre, l’Église apostolique dite orthodoxe n’a rien d’orthodoxe ; elle n’est qu’une fraction schismatique de l’Église catholique romaine, comme celle des vieux Catholiques, née après le concordat imposé par Napoléon et qui a survécu aux siècles et rassemble quelques poignées de fidèles en France et en Suisse (et autorise la polygamie) ; comme l’Église intégriste fondée par Monseigneur Lefèvre. L’adjectif orthodoxe est ici usurpé, de même que l’usage de la croix de Saint-Serge. De plus, la liturgie pratiquée est purement gallicane.
Cependant je rapporterai, pour conclure, un propos que m’avait tenu Olivier Clément auquel je faisais part d’une aventure analogue, soit ma découverte fortuite à Lyon d’une paroisse orthodoxe basée dans le vieux Lyon, sur laquelle régnait un évêque autoproclamé et qui m’avait accueilli chaleureusement un dimanche, à sa liturgie. "Soyons indulgents avec ces petites communautés malgré leur déviation fondatrice ; car elles sont composées souvent de braves gens qui veulent vivre autrement leur foi chrétienne". Que la paix soit avec eux...!
Jean-François Reverzy
Alors qu’Emmanuel Macron retrouve cette semaine son pouvoir de dissolution, la moitié des Français dit souhaiter dans les prochains mois une (…)
Mézami, dimansh soir dann télé, banna la anparl in mess roganizé laba dann Sin-Bénoi avan la rouvertir la koupe kann dan lèst. A s’ki paré lété (…)
Dans son nouveau rapport annuel sur la conjoncture financière des collectivités territoriales, les analyses de la Cour des comptes sur les (…)
Médam zé méssyé, la sossyété, mi panss zot i koné la doulèr tonm dann in ni fourmi, sirtou fourmi k’i morde,kalité fourmi i pike aou in landroi é (…)
Les dirigeants du groupe des BRICS ont condamné les attaques contre l’Iran, Gaza et le Cachemire lors de leur sommet le 6 juillet, présentant le (…)
La conférence historique sur le financement du développement à Séville s’est conclue avec un sentiment renouvelé de détermination et un accent mis (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)
Une information récente communiquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin concerne la création de nouvelles prisons sur l’ensemble du (…)
La FSU Emploi Réunion tient à rappeler que la mise en œuvre des programmes de transformation de France Travail, issus de la loi Plein Emploi, ne (…)