Le courrier des lecteurs du 02 septembre 2005

2 septembre 2005

Notre ami Frédéric Tsang

Dès le premier jour où nous l’avons connu, il est devenu notre ami, et plus qu’un ami, un frère. À moi, qu’il appelait par mon prénom et à Jean Cardonnel qu’il appelait “Père” ou plutôt “mon Père”, avec infiniment de respect. Il nous écoutait avec la plus grande attention, nous posait mille questions, surtout au père Cardonnel, des questions profondes qui n’étaient jamais banales à la mesure de son immense curiosité, et il avait avec nous des conversations à la fois longues et denses, toujours passionnantes. Poussé par son appétit de savoir, il avait convenu avec Jean de lui téléphoner régulièrement chaque matin pendant toute la durée de son séjour. Je l’entends encore l’interroger sur une phrase de Jean-Paul Sartre que Jean avait prononcée au cours d’une conférence et qu’il avait retenue : "L’important, ce n’est pas ce que l’Homme fait de lui ; l’important, c’est ce que l’Homme fait de ce qu’on a fait de lui". Mais la parole qui l’avait le plus frappé, et qui correspond sans doute le mieux à sa sagesse orientale, était inscrite sur une des images qu’on pouvait voir dans le film d’orchestration de la visite au musée du volcan : "Il n’y a de permanent que le changement". Et cette parole extraordinaire du philosophe présocratique, Héraclite, était devenue le leitmotiv de la recherche commune à notre trio. C’est cette même curiosité, ce même appétit de savoir, cette délicate attention qu’il portait à l’autre, ce sens aigu de l’amitié... qui l’avaient conduit à animer plus d’une fois des cafés philosophiques devenus l’espace d’un moment - mais quels moments ! - des hauts lieux de culture. Et tout naturellement, il avait fini par accepter, malgré sa grande modestie, de présider l’association que nous avions montée avec un groupe d’amis autour du père Cardonnel : le Centre de l’Utopie fraternelle, comme de prendre la tête du CEVOI, le Centre du vivant, aux côtés d’un autre ami commun, Frédéric Paulus.

Ton souvenir, Frédéric, reste à jamais lié à notre aventure de pensée, partie intégrante de notre vie !

Georges Benne


Frédéric Tsang King Sang, "un homme simple, chaleureux et profond" .

Un ami nous a quittés. Frédéric Tsang King Sang, bien connu comme chef d’entreprise, a surtout été l’homme qui cherchait la synthèse de la physique quantique avec la tradition chinoise.
Homme simple, chaleureux et profond qui animait les cafés philosophiques et avec lequel il était toujours agréable de discourir en dehors du bruit du monde.
Bien que Chinois de La Réunion, il nous faisait penser à l’image que l’on se fait de ces vieux lettrés saïgonnais qui regardent et observent le temps dans le cours et la fluidité du Mékong.
Notre ami s’en est allé dans le Tao des origines... nous laissant dans la peine.
Il nous manquera...
À toute sa famille, nous adressons nos condoléances.

Christian Vittori et Claude Vinh San


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