Le courrier des lecteurs du 05 août 2005

5 août 2005

(page 7)

La seule alternative pour sauver l’humanité

La famine qui frappe au Niger - et hélas ! dans tant d’autres endroits du monde ! - vient nous ramener brutalement à la réalité. Comment est-ce possible, au 21ème siècle ! au moment où l’Homme a déjà mis le pied sur la lune et rêve d’atteindre Mars un jour prochain !? Alors que, selon les enquêtes effectuées par les Nations-unies, nous disposerions aujourd’hui de suffisamment de biens pour nourrir tous les habitants de cette planète. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, jamais la nourriture n’a été aussi abondante dans des pays comme les États-Unis ou en Europe. Surabondance parasitaire d’un côté, pénurie et disette de l’autre ! Telle est la cruelle réalité.
Y aurait-il donc une fatalité, une sorte de malédiction, contre laquelle nous serions tous impuissants ? Non, mille fois non ! nous répondent les experts du “Rapport mondial sur le développement humain” qui paraît chaque année sous les auspices de l’ONU et présente une évaluation des progrès réalisés pays par pays dans la marche nécessaire au développement. Il suffirait par exemple de prélever, sur les quelque 200 plus grosses fortunes, moins de 4% seulement de la richesse cumulée - une paille ! - pour pouvoir donner à manger et à boire de l’eau potable, à toute la population du monde, et même lui assurer l’éducation et la santé... Un autre ordre de grandeur : pour satisfaire ces mêmes besoins, le prix à payer ne dépasserait pas les dépenses en parfums pendant un an des pays de l’Union européenne et de l’Amérique du Nord !
Parmi les nombreuses causes connues de la famine, depuis la sécheresse, les invasions de criquets migrateurs, comme actuellement au Sahel, il y a bien-sûr les perturbations climatiques auxquelles l’Homme n’est pas du reste totalement étranger par la pollution, la déforestation, la désertification de la nature..., désordres climatiques qu’il peut prévoir en partie grâce à ses moyens technologiques. Mais le comble est la mise en place, depuis longtemps déjà, d’une “véritable stratégie de la faim”, où des gouvernants et certaines organisations s’emploient à détourner tout ou partie des fonds, des dons en espèces et en nature destinés à lutter contre la faim. C’est ainsi qu’en Somalie, au Soudan, au Libéria, en Corée du Nord, en Birmanie, en Afghanistan... des populations seraient “prises en otage” et littéralement affamées pour des “objectifs politiques” inavouables. On a vu même, en Sierra Leone, jusqu’où peuvent conduire la cruauté et la barbarie des hommes comme ceux du “Rebel United Front” : amputer à la machette les mains des paysans pour les empêcher de cultiver !
Le professeur Amartya Sen, Prix Nobel d’économie, tout en tirant la sonnette d’alarme, met le doigt sur les racines profondes de la famine. Pour lui, il n’y a qu’une seule alternative pour assurer l’avenir de l’humanité : ou bien travailler pour la promotion, le bien-être et la sécurité de tous par le développement concerté de tous les pays ou bien accélérer sa fin inéluctable en acceptant sans rien faire les lois du marché. L’avenir de l’humanité est à ce prix : ou le développement ou le marché. Les thèses néo-libérales n’y changeront rien.

Georges Benne,
Le Tampon


Pitié, Grand Barbu !

La guerre, les peuples qui s’entredéchirent, la misère, la faim, les catastrophes, les épidémies etc... sont le lot des événements que le monde a, en tout temps, hélas, connus.
Ceci étant, les informations et les images que nous livrent les médias ces derniers temps, en provenance de la Grande-Bretagne, de l’Irak, de l’Inde ou du Niger, restent bouleversantes.
En effet, à Londres, ce sont 56 morts et plus de 700 blessés qui ont été dénombrés suite aux attentats du 7 juillet dernier. Des innocents qui ont payé pour la participation active et inconsidérée de la Grande-Bretagne aux côtés des États-Unis et George W. Bush dans la guerre en Irak.
Cet Irak précisément qui n’en finit plus de compter ses morts, des civils. Quotidiennement, des dizaines d’innocents, là aussi, périssent ou sont mutilés dans les attentats à la voiture piégée. Un pays complètement détruit par le terrorisme américain.
o En Égypte, dans le Sinaï, 88 personnes, dont de nombreux touristes, viennent d’être tuées dans des attentats.
o En Inde, à Bombay, les pluies de mousson ont causé des inondations et des coulées de boue faisant plus d’un millier de morts.
o Au Niger, la famine s’est installée et touche à ce jour 3,5 millions de personnes. Une situation insoutenable, une misère indescriptible qui semble pourtant laisser indifférents les dirigeants des pays riches.
Ce ne sont là que quelques exemples de catastrophes survenues ces dernières semaines et rapportées par les médias.
J’aurais pu aussi citer l’Iran, la Côte d’Ivoire, le Soudan... et j’en passe.
Quel désastre ! Pitié Grand Barbu ! Où es-tu ? Que fais-tu ?

Paul Dennemont,
Saint-André


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus