Le courrier des lecteurs du 05 janvier 2006

5 janvier 2006

Chikungunya : porter plainte en cas de contamination

Monsieur le responsable de l’État à La Réunion,
Et ses collaborateurs,
Messieurs les élus, députés, sénateurs, conseillers généraux et régionaux,
Mesdames et messieurs les responsables du département de La Réunion et de la Région Réunion,
Messieurs les responsables des communes,
Mesdames et messieurs les responsables des hôpitaux, des services de santé et des établissements de prévention de soins et de réinsertion,
Chers collègues hospitaliers, chers confrères libéraux

Je me permets de vous adresser ce courrier étant réellement inquiet de la progression de l’épidémie de chikungunya, dont chaque jour je constate l’extension avec son cortège de souffrances infligées et de séquelles à la fois dans ma clientèle hospitalière et chez mes collaborateurs les plus proches. Plusieurs de ceux-ci ont du être hospitalisés et quelques cas plus graves ont été constatés dans le Sud.
Je suis de ceux qui pointent du doigt les carences de l’action préventive menée par l’État, les communes et les assemblées territoriales de l’Île de La Réunion. Nous avons pourtant un autre exemple, c’est celui de la Corse. Cette île était autrefois affectée par le paludisme. Une campagne systématique de démoustication a été menée avec une rigueur quasi militaire et la Corse a été totalement désinsectisée avec efficacité. De la même manière, Mayotte a limité l’extension du fléau.
L’Île de La Réunion, vieille colonie ultrapériphérique, donne l’impression d’un laisser aller bureaucratique total de la part des autorités ; Du côté de l’État, la campagne n’a pas été menée avec suffisamment d’intelligence des risques encourus par la population, de rapidité et de rigueur. Les assemblées territoriales et les communes n’ont pas fait non plus le nécessaire et auraient du dépasser les clivages et les luttes d’influence pour former une union sacrée État-Region-Département-Communes. Aucun budget conséquent n’a été adopté à titre exceptionnel et consacré à la lutte extensive de prévention.

Je tiens à situer mon propos à 2 niveaux :

1) En tant que praticien hospitalier responsable d’un service basé au GHSR et desservant un territoire de 200.000 habitants, soit près du tiers du département ;
2) En tant que citoyen français résidant à La Réunion.

Au premier titre, j’interpelle donc les Directions des établissements sanitaires qui doivent donner l’exemple de la prévention dans leurs propres locaux, ce qui vaut aussi pour tous les centres médico-sociaux dépendant du Conseil général !
Je demande à la Direction de l’hôpital de Saint-Pierre que chacun de nos 5 Centres medico-psychologiques, nos locaux d’hospitalisation dépendant du service dont je suis responsable soient systématiquement équipés (40 pièces environ, 25 chambres au total et des salles communes), sans restriction aucune et 24h/24, de dispositifs anti-moustiques et que les abords en soient désinsectisés.
Il devrait en être de même dans les PMI, GUT et autres établissements de prévention dépendant du Conseil général, accueillant des mères, des nourrissons et des enfants et de tous les établissements médico-sociaux : centres pour handicapés, maisons de retraite etc...

En tant que citoyen, je demande à toutes les instances de décisions municipales, départementales, régionales et nationales d’intervenir pour qu’une campagne d’envergure rapide et efficace soit menée à La Réunion.
Enfin, je vous informe avec fermeté, qu’au cas où un membre de ma famille puisse être infecté par ce virus avec tous les risques que cela implique, de mon intention d’assigner en justice les responsables de l’État, du Département et de ma commune de résidence et les maires des communes où je travaille que j’estimerais alors responsables de cette contamination par insuffisance notoire de prévention des risques. J’invite tous les citoyens “infectés” à faire de même.
En espérant que ce message passera, je vous prie de recevoir,
Messieurs les responsables de la santé publique à La Réunion,
Messieurs les directeurs d’établissements et de services,
Mesdames et messieurs les élus, mes meilleures salutations.

Docteur Jean-François Reverzy


À propos de l’extension du golf de l’Étang-Salé

Pour ceux qui se sont mobilisés lors de l’enquête publique sur l’extension du golf de l’Étang-Salé et l’ouverture de carrière, le message est clair :
"Vous pouvez toujours donner votre avis, de toute façon nous ferons ce que nous voulons".
L’attitude de la mairie de l’Étang-Salé est scandaleuse. Ayant mesuré le rejet suscité par ce projet, le maire décide de passer outre. Mieux, il profite de cette période particulière où ceux qui ne sont pas en vacances ont l’esprit à la fête pour faire passer la révision du POS.
Or, cette révision est totalement illégitime :
Parce que la forêt de l’Étang-Salé est la seule forêt du littoral de la région sous le vent. Sur ce territoire se côtoient : le golf, la pratique du pâturage, le tir au pigeon d’argile, les cyclistes, les chevaux, les éleveurs, les activités de pleine nature. Parce que les besoins en irrigation d’un golf sont immenses et que l’Étang-Salé manque d’eau.
Parce que pour les carrières de scories de Piton Rouge et Gros Piton, nous rappelons qu’à La Réunion, les défrichements sont interdits sur les pitons et les mornes. Toute demande de défrichement est irrecevable. La forêt de l’Étang-Salé est soumise au régime forestier, l’extraction des matériaux y est interdite...
Que cette forêt départemento-dominale est issue des expropriations réalisées au cours du siècle dernier. Elle a été reboisée pour maintenir les sables mouvants de la dune. Ce risque est toujours présent et le rôle protecteur de la forêt reste primordial. Le risque d’érosion est également important.
Que la superficie de la forêt diminue régulièrement depuis 15 ans. Elle fait déjà l’objet d’une cinquantaine de concessions qui représentent 19% de la superficie totale, sans compter sur la future emprise de la Route des Tamarins. En 1985 : 961 hectares, actuellement 781 hectares.
En tant que conseillère régionale Verte, avec le soutien des militants Verts, je déplore la décision du Conseil municipal de l’Étang-Salé. Nous continuerons dans le futur à nous opposer à la réalisation de l’extension du Golf et l’ouverture de carrières... et à lutter pour préserver et valoriser un espace naturel précieux.

Véronique Denes,
conseillère régionale,
Les Verts


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