Le courrier des lecteurs du 10 décembre 2004

10 décembre 2004

(Page 9)

Non au référendum sur la Constitution européenne

Pendant longtemps les partisans de l’Union européenne disaient qu’on allait aligner les lois européennes sur les législations des pays les plus avancés en matière de droits sociaux. C’est l’inverse qui se fait aujourd’hui et les démagogues de tout poil, partisans du “oui”, continuent à nous vanter les mérites de cette Constitution qui, plus que jamais, favorise le marché, le capital, la finance au détriment du social, de l’emploi et des droits sociaux.
A.C. dénonce ce projet de Constitution européenne de Giscard qui est dangereux pour les peuples de l’Union parce que l’Europe qu’on nous propose est une Europe néolibérale, impérialiste, réactionnaire et antisociale. Cette Europe qu’on nous demande de cautionner par référendum est une Europe forteresse, une Europe des marchés financiers, du dumping fiscal et des paradis fiscaux qui permet aux capitalistes de s’enrichir en dormant ; c’est une Europe de la bourgeoisie et des ses partis ; une Europe de la déréglementation et des privatisations, de l’exploitation et de la surexploitation ; une Europe de démolition des services publics, des acquis sociaux et des droits sociaux. Une Europe qui remplace l’État providence par l’État pénitence, une Europe qui écrase, qui réprime les mouvements populaires et les mobilisations, bref une Europe anti-démocratique. Voilà pourquoi il faut dire “non” à la Constitution de cette Europe là.
Nous sommes pour un projet de Constitution qui permet de construire une Europe sociale garantissant le droit au travail avec des salaires décents, respectant la dignité humaine, capable de satisfaire les besoins des peuples et des citoyens par un revenu de base universel, par un salaire interprofessionnel minimum adapté au coût de la vie et à la productivité de chaque État membre, affirmant le droit universel au logement, à la santé et à l’éducation publique de qualité, à un système de retraite garanti après 35 années de travail ; pour une Europe démocratique, écologique, féministe, pacifique et solidaire ; pour une Europe de redistribution des richesses en faveur du monde du travail, des sans travail et du redéveloppement du secteur public, pour une Europe qui supprime les critères de Maastricht et le pacte de stabilité, pour une Europe de l’égalité sociale, du plein emploi, du développement des services publics, des investissements sociaux ; pour une Europe qui se bat contre la pauvreté, la précarité et les oppressions, bref pour une Europe de justice, d’égalité, de paix, de solidarité et de fraternité.
Je suis estomaqué de voir la plupart des partis se ranger sous la bannière de l’U.M.P et s’embarquer pour le “oui”. J’appelle les salariés, les précaires, les chômeurs, les exclus, tous les “sans” à s’inscrire sur les listes électorales et à aller voter “non” à ce référendum que s’apprête à soumettre au peuple Jacques Chirac, en 2005.

Pour Agir contre le chômage à La Réunion,

Jean-Pierre Técher


Pour le respect des droits des passagers d’Air Bourbon

Monsieur le préfet,
Au nom de l’ASSECO UIR-CFDT, l’association de défense des intérêts des consommateurs des syndicats de l’UIR-CFDT, je me permets de vous interpeller sur les conséquences de l’arrêt de Air Bourbon.
Notre association a toujours considéré indispensable de promouvoir le désenclavement aérien de notre région par la mise en œuvre d’une véritable continuité territoriale, condition essentielle à toute forme de mobilité volontaire tant professionnelle que pour des raisons d’étude, de formation ou personnelles.
Par ailleurs, ce principe de continuité territoriale n’a de sens que s’il profite au plus grand nombre par une aide institutionnelle ainsi que par une baisse des tarifs aériens.
Pour ce qui concerne l’aide institutionnelle, nous avons le regret de constater qu’elle n’est toujours pas appliquée, et ce en dépit des dispositions de la loi d’orientation concernant l’Outre-mer.
L’arrivée de Air Bourbon dans le paysage aérien réunionnais avait permis de développer l’offre et, par l’instauration d’une saine concurrence, de contribuer à une limitation de l’envolée des prix.
Les lois du marché étant ce qu’elles sont, l’aventure de Air Bourbon semble arriver à son terme. Nous le regrettons.
Pour autant, il n’est pas juste que les passagers qui avaient fait confiance à cette compagnie soient pénalisés. Or ils le sont doublement :
D’une part, ils n’ont pu, pour la plupart d’entre eux, effectuer leur déplacement au moment où ils le souhaitaient.
D’autre part, ils ont dû débourser une somme d’argent supplémentaire pour pouvoir partir.
Nous avons appris que des dispositions d’indemnisation devaient être prises par l’État pour défrayer ces passagers. Pour autant, les modalités et les délais d’application restent très imprécis.
Je vous serais donc reconnaissant, Monsieur le préfet, de m’informer des décisions qui ont été prises en la matière afin que les usagers soient dans les plus brefs délais remboursés des dépenses consenties parfois au prix de sacrifices importants.
Enfin, l’ASSECO étant une association appartenant à une organisation syndicale de défense des intérêts des travailleurs et étant moi-même par ailleurs responsable syndical, je vous prie de bien vouloir mettre tout en œuvre pour favoriser la réinsertion professionnelle de tous les salariés de Air Bourbon qui se retrouvent aujourd’hui sans emploi.
En espérant que vous êtes aussi sensible que nous pouvons l’être nous-mêmes des intérêts légitimes tant des usagers des transports aériens que des travailleurs de ce champ professionnel, je vous prie de croire, Monsieur le préfet, en l’expression de ma haute considération.

Le président de l’ASSECO UIR-CFDT,
Jean-Louis Belhôte


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