
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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11 mars 2005
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La “koloniale attitude”
Lors de la 36ème session du Comité des Droits de l’enfant qui s’est tenue à Genève en juin 2004, l’un des rapporteurs soulignait à juste titre que la France "...a encore beaucoup à faire pour assurer l’égalité effective dans la jouissance des droits reconnus dans la Convention...". Il faut en effet savoir que la “Patrie des Droits de l’Homme”, en bonne compagnie avec la Turquie, a toujours refusé de signer et/ou de ratifier les conventions internationales ou européennes consacrant les minorités et les droits culturels et linguistiques qui font pourtant partie intégrante des Droits de l’Homme.
Si la question identitaire réunionnaise renvoie aux droits fondamentaux de l’individu, elle convoque également la politique d’un État qui, dans les derniers confettis de l’empire, persiste dans la voie de la domination culturelle et de la “glottophagie”. À cet égard, les récentes déclarations du Recteur sortant sur l’enseignement de la langue et de la culture réunionnaises se situent dans la droite ligne de cette “koloniale attitude” et l’on comprend mieux maintenant son refus de prendre en compte les travaux du Conseil académique LCR et en particulier le plan de développement approuvé à l’unanimité le 7 décembre 2001.
Sur l’existence de la demande sociale dans un contexte néo-colonial, où de surcroît la mondialisation culturelle produit ses premiers effets dévastateurs, laissons l’exercice à un étudiant d’I.E.P. ou de 1ère année de sociologie pour rappeler simplement ici quelques-uns des résultats d’enquêtes d’opinion disponibles : 71% des Réunionnais sont favorables à la reconnaissance officielle de l’identité réunionnaise ; 47,3 % sont “pour” l’enseignement de la LCR (42,7% “contre”) ; 38% sont “pour” le créole obligatoire (57% “contre”)... Des chiffres d’autant plus significatifs et encourageants que depuis l’ère Debré, les institutions, dont au premier rang l’Éducation nationale, ont pratiqué le “krazé-pilé” de notre langue maternelle.
Surprenante et gravissime dans ses conséquences est donc l’affirmation du recteur selon laquelle "personne n’a véritablement envie que le créole soit une langue enseignée en primaire" et ce, d’autant plus que ce dernier dispose d’une pléiade de conseillers ou d’universitaires pouvant lui fournir les bases scientifiques pour une bonne compréhension de la situation sociolinguistique réunionnaise. Le motif d’incompétence étant donc écarté, on comprend mal comment il parvient à une telle conclusion dans un système où 70 à 80% des élèves entrant à l’école sont créolophones unilingues : alors qu’une somme de travaux scientifiques a établi que la construction des savoirs et des apprentissages ne peut se faire sans la prise en compte de l’identité personnelle et collective des enfants ; alors que des spécialistes recommandent dans un tel contexte "d’accueillir et d’apprendre à lire et à écrire en créole, puis de passer au Français... langue de promotion sociale" ; alors même que les travaux du CALCR font de la LCR "la priorité des priorités" dans le 1er degré...
Révélatrice d’une certaine conception des rapports entre les cultures - et les peuples - est aussi la stratégie visant à "s’appuyer sur le créole pour l’apprentissage du Français" car elle introduit l’idée d’une hiérarchie des langues et des cultures qui ne peut que perpétuer le sentiment de honte et d’infériorité chez des locuteurs qui de ce fait "vivent leur langue comme dévalorisée et limitée à l’expression domestique". Considérer le créole réunionnais comme un marchepied, revient par ailleurs à faire de la maîtrise du français - absolument indispensable - une fin en soi, l’étape ultime qui permettra sans doute aux Réunionnais d’atteindre un niveau de civilisation avancé !...
Il est clair que ces conceptions d’un autre âge relèvent avant tout d’une posture politique et qu’elles n’ont aucun fondement juridique, pédagogique et éducatif. Les combattre, c’est non seulement permettre le plein épanouissement de l’individu et de la citoyenneté dans notre pays mais aussi refuser d’être les éternels indigènes de la République.
Mickaël Crochet MRICR/MRLKR
L’âme d’une société... c’est sa culture
J’ai toujours affirmé, et j’en suis toujours aussi persuadé, que l’évolution d’une société est directement liée à l’enrichissement et la diffusion de sa culture. La culture, c’est à la fois quelque chose de léger et vaporeux comme un voile de soie agité par les alizés et une masse de ciment qui soude les êtres d’un même territoire. C’est une histoire qui vient du fond du passé, de la mémoire, qui vit et alimente notre quotidien. Ce sont les histoires d’autrefois, les émotions d’avant-hier et les mots d’hier qui nourrissent la culture ; Ce sont les poètes qui ont chanté nos ravines et nos montagnes, ce sont les contes et les légendes créoles qui ont nourrit et nourrissent encore notre imaginaire et nos rêves d’aujourd’hui. Oui, la culture c’est tout cela à la fois, mais c’est aussi quelque chose de plus : le partage de cette connaissance. Partager l’histoire et les histoires, partager les émotions et les mots, partager la musique de nos poètes et le fantastique des contes et des légendes, le voilà le ciment qui sera notre connivence qui fera nous reconnaître comme les habitants d’un même territoire. Elle est donc créatrice d’identité, de lien social et intellectuel qui à leur tour consolideront la cohésion sociale et la sérénité.
Il est donc fondamental de partager cette connaissance et donc permettre à tous d’avoir accès à ce savoir, ce qui signifie que l’on fera le nécessaire pour supprimer tous les obstacles qui pourraient nuire à la transmission comme la compréhension de la langue.
J’ai vu, dans la petite salle du théâtre du grand marché, 3 contes et légendes créoles de Daniel Honoré, mis en scène par Ahmed Madani et joués devant 3 classes de 4ème du collège Juliette Dodu. La séance a duré 1 heure. Il a fallu 3 à 4 minutes pour que cessent quelques rires et quelques fins de conversations pour que le calme puis le silence et enfin l’attention s’installent.
La magie opérait : les personnages étaient là, devant nous, l’histoire vivait et nous en étions les spectateurs directs. Nos regards pointaient sur le même horizon, nous partagions la même émotion, nous vivions la même histoire, nous forgions pour toujours un lien entre nous, nous semions les graines de l’appartenance à une même culture. Cet acte si simple et si fondamental doit être considéré comme une action majeure de la diffusion de la culture, comme une partie intégrante d’une politique culturelle du partage des savoirs.
Certes, il ne doit pas y avoir que ce seul volet d’une politique culturelle et il faut aller voir “Médée”, “Lo rapiang” et “Té arèt marsh tou ni don” et tous les autres miroirs de l’âme créole. Quand le spectacle est là, quand il est bon car les metteurs en scène ont fait le maximum pour offrir la qualité, la culture est à portée de tous, DOIT ÊTRE MISE A PORTÉE DE TOUS.
La politique culturelle doit être, aussi bien de la part de la Région que du Département, l’objet d’une attention toute particulière sur deux points essentiels : sauvegarder le patrimoine culturel de La Réunion et ouvrir les routes de l’avenir. La force de l’identité réunionnaise est au bout de ce chemin.
Jean Linon, libre citoyen
Comment se corrompt notre démocratie ... ?
Eh bien, il n’y a rien de plus simple ! Il suffit au peuple souverain de laisser sa citoyenneté aller à la dérive. Pour cela : cultiver l’individualisme tout en reprochant aux autres leur égoïsme, profiter de tout avec nonchalance ou goulûment, ménager la chèvre et le chou, imiter les plus hauts placés qui font “des bêtises”, ne rien dire, ne rien faire qui puisse être exemplaire et transparent, attendre le bon moment pour filer à l’anglaise face aux choix à assumer, saliver et chaud les marrons, s’en remettre sur d’autres du soin de fignoler les avancées morales, économiques et sociales... se persuader qu’on n’y peut plus rien et qu’après tout, la faute en revient au peuple lui-même qui veut, lui aussi “interdire d’interdire”. Excellents moyens d’être contre la démocratie dans les faits !
Voilà, grosso modo, ce que tout à chacun peut déduire des rubriques des faits divers où s’amoncellent les fruits amers pour tous nos péchés capitaux. Il n’y en aurait que sept pour le moment. Là où les choses deviennent sérieuses et retiennent la réflexion, c’est lorsque, nous, “à la base”, tournons le dos au futur. Nos représentants, si nombreux en apparence, savent-t-ils eux-mêmes où placer le point d’appui pour actionner le levier de nos comportements citoyens ? À leur décharge, constatons en chœur, psalmodiant nos lamentations, que, de nos jours, il est plus facile de briser un atome, de tenter raisonnablement la traversée de cet univers que de faire évoluer les mentalités...
Dans une société sans véritable boussole et en gestation, qu’est devenu notre Eden, la perle de l’océan Indien, notre île intense ? Comment aller de son île au monde sans une identité qui se distingue par une personnalité marquée, faite d’honnêteté, de travail, d’ambitions, d’amour pour la terre de ses pères et de leurs origines diverses et multiples ? Il y a long à parcourir si des comportements régressifs persistent. Quand l’on s’en prend à des journalistes d’information et à leurs appareils - NON, NON et NON ! - , quand la fraude revient, quand les décisions de justice ne sont pas respectées, quand l’on abuse de ses pouvoirs, quand l’on se comporte comme en pays colonisé, quand l’on ne respecte pas le repos et la tranquillité des autres, quand la démagogie l’emporte sur l’explication et la persuasion, ne faut-il pas y voir au total l’exploitation de l’homme par l’homme lorsque ce dernier s’enveloppe d’une peau de brebis ?
Voilà pourquoi je tiens encore comme un devoir de me sentir solidaire de tous ceux qui ont à souffir des multiples formes de la trahison de ces voleurs et destructeurs d’humanité, du haut en bas de l’échelle et inversement, qui induisent tout ce qui prédispose à la délinquance : chômage, misère, crise du logement, mimétismes, incivilités, déficience du milieu familial (Entre autres données, voir T.E.R., édition 2004/2005, page 64, par exemple).
Attristant paradoxe quand on lit : "Je ne sais rien de plus beau dans notre histoire, rien de plus émouvant que cette intrusion instantanée, unique à la France, de toutes les libertés tombant à la fois dans un organisme social fondé sur l’esclavage et le transformant en société entièrement libre, investie tout à coup de tous les Droits de l’Homme et du Citoyen et les exerçant d’emblée, sans qu’il en soit résulté la plus faible secousse, le plus petit inconvénient, rien en un mot, rien que du bien...". (Lucien Wickers, Docteur en droit, 1911).
Les élites, ensemble, à n’en pas douter, ont à construire une éducation émancipatrice tout au long de la vie afin que chacun(e) puisse être auteur-acteur de sa propre vie et de la vie publique, pour reprendre un des thèmes de l’ADELS.
S’il est vrai que la démocratie est d’abord un état d’esprit, alors... il ne nous reste plus qu’à prier avec Léopold SEDAR SENGHOR : " Oui, Seigneur, pardonne à la France, qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques ". Sinon, ce qui est en bas restera encore longtemps comme ce qui est en haut, pour reprendre une expression bien connue.
Joseph Mondon, Les Avirons
Abus sexuels sur mineurs
L’Association d’aide aux Victimes des accidents et des maladies liés aux risques des médicaments adresse régulièrement à l’AFSSAPS des questionnaires de pharmacovigilance concernant des passages à l’acte suicidaire et des homicides commis sous l’emprise des tranquillisants et des somnifères.
Depuis plus de 12 ans, des centaines de témoignages ont été envoyés à l’Agence concernant des violences contre soi-même ou autrui accomplies en association avec des médicaments de la classe des benzodiazépines (Valium, Rohypnol, Lexomil, Xanax, Lysanxia, Tranxene...) ou apparentés (Stilnox, Imovane...).
Toutefois, sujet tabou, les centaines de témoignages reçus par notre association ne représentent que la partie visible d’une effroyable catastrophe sanitaire.
En France, depuis la mise sur le marché de ces substances anxiolytiques, il y a un demi-siècle, il nous faut suspecter plus de 500.000 morts...
Les manuels de pharmacologie mentionnent aussi que les patients traités avec ces substances se surévaluent, montrent une activité sans repos, expriment souvent un flot d’idées bizarres et agissent de façon irresponsable (sur le plan sexuel ou financier).
Devant une pareille hécatombe, ceux qui savent (les journalistes, les ministres, les médecins experts, les spécialistes en psychiatrie...) se taisent, en espérant que leur salut leur parviendra des États-Unis, comme pour les anti-cholestérols Bayer et le Vioxx...
Combien faudra-t-il encore de victimes au Ministre de la Santé et à ses collaborateurs pour prendre les mesures autoritaires imposées par ce qui s’apparente à un "crime contre l’humanité". La mise sous "camisole chimique" de la population française est-elle un gage de réélection pour les politiques ?
Georges Alexandre Imbert, président de l’Association d’Aide Aux Victimes des Accidents des Médicaments
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