Le courrier des lecteurs du 12 mai 2005

12 mai 2005

(page 10)

Qu’est ce que la délinquance juvénile ?

Délinquance juvénile : Prévention ou répression ?
La délinquance juvénile est devenue depuis 2004 la deuxième priorité (après la délinquance routière) des autorités judiciaires de La Réunion : notre île, vantée à l’extérieur, tourisme oblige, comme un havre de tranquillité sous les tropiques, est-elle vraiment menacée par la délinquance de ses jeunes ?

Y’a-t-il vraiment une “explosion” de la délinquance juvénile ?
Pour beaucoup de gens, “l’explosion de la délinquance juvénile” est un fait de société avéré, confirmé par les statistiques et par l’opinion d’une grande partie de la population (le fameux “sentiment d’insécurité” sur lequel régulièrement les organismes de sondage nous “informent”). Déduisant de cette augmentation exponentielle de la délinquance juvénile un échec sans appel des politiques de prévention mises en place depuis une cinquantaine d’années, les experts en “sécurité publique” prônent des politiques de répression accrue contre les “jeunes délinquants” (Doctrine de la tolérance zéro, retour à l’emprisonnement des mineurs...).

Peut-on vraiment parler d’échec des politiques de prévention par l’éducatif ?
D’autres voix, sans nier des évolutions certaines dans les formes de délinquance spécifique aux mineurs, contestent l’analyse selon laquelle il y aurait une explosion de la délinquance juvénile, et dénoncent une campagne idéologique de type “sécuritaire” qui n’aurait rien à voir avec la “prévention de la délinquance” ou la “protection des mineurs”.

Au cours du débat nous essaierons de répondre à plusieurs questions :
Qu’est ce que la délinquance juvénile ? La Réunion est-elle concernée par l’explosion de la délinquance des jeunes ? Quelles sont les politiques publiques menées vis-à-vis de la délinquance juvénile ? Quelle analyse peut-on faire des avant-projets de loi sur la Prévention de la délinquance ? Finalement, le choix entre le recours à la prévention et le recours à la répression, est ce uniquement un débat technique ou un débat politique ?
Quelle type de société voulons-nous ? N’avons nous rien d’autre à proposer à nos jeunes que le chômage ou la prison ?

Venez donc discuter le jeudi 12 Mai 2005 de 18h à 20h00 au bar-restaurant Chez Francky, 13, rue de la Compagnie à Saint-Denis. Comme d’habitude, ceux qui le désirent pourront manger ensemble et continuer à échanger. Renseignements 0692029271 (JMT) ou [email protected]

Étienne Rondeleux


Crise de la chirurgie

Bonjour,

Je profite de mon inaction relative, en ces jours de grêve des chirurgiens, pour essayer de vous sensibiliser à la crise majeure que traverse la chirurgie.
Loin d’être une classe de nantis, comme le ressentent nos concitoyens, nous serions plutôt les prolétaires de l’Europe sociale, et particulièrement à La Réunion ou nos actes (75% de nos revenus) sont au "tarif métropole" bloqué depuis 15 ans (1989). De ce fait, il n’y a plus de chirurgien qui vienne s’installer à la Réunion, et l’ARH a constaté une fuite de 10% des spécialistes en une an (2004) ce qui ne s’était jamais vu.
Sur 10 les chirurgiens viscéraux libéraux réunionnais, 8 ont plus de 60 ans, aucun, je dis bien aucun ne trouve de successeur depuis 3 ans ; dans 3 ans, il sera quasiment impossible de se faire opérer qui d’une appendicite, d’un cancer du colon, d’une vésicule comme notre Premier ministre, dans des délais raisonnables. Vous arguerez que l’hôpital est toujours là, peut-être mais la production de soins d’un chirurgien hospitalier est en moyenne en France de 40% de celle d’un libéral (rapport Domergue, http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/domergue/rapport.pdf)
Le comparatif d’honoraires vous fera comprendre que nous sommes loin, en France, d’être des nantis, et que si un juste rattrapage de la vie chère à La Réunion n’est pas apporté, faute d’attractivité, le réseau de soins réunionnais retournera tôt ou tard, mais vraisemblablement tôt, à la médecine de dispensaire colonial que vaut la survie d’un Premier ministre en Europe.
La Vésicule de Raffarin : honoraires du chirurgien en euros : France 282, Belgique 315, Allemagne 615, Grande-bretagne 1150, Italie 1250, Suisse 2200, Espagne 3000. Et si c’était votre chien vous payeriez combien ? (sans blague, demandez un devis à un vétérinaire). Comment pense t’on attirer pour une carrière, un chirurgien européen en France ?
Comprendra-t-on maintenant que plus personne ne se lance dans une telle carrière en France ?

Bernard Boden


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