Le courrier des lecteurs du 14 décembre 2004

14 décembre 2004

(Page 10)

M. S. Subbulakshmi, le rossignol de l’Inde, ne chantera plus

À l’heure où La Réunion voit sa mémoire partir, l’Inde a perdu son rossignol. Samedi dernier, M. S. Subbulakshmi, la grande chanteuse de musique classique de l’Inde du Sud, s’est immergée dans le silence éternel, à Chennai (Tamil Nadu). Son corps a été incinéré dimanche avec les honneurs d’État.
Le Président de la république indienne, M. Abdul Kalam, a fait le déplacement à Chennai. Les plus grands artistes indiens, les membres du gouvernement tamoul dont le ministre-chef, Mme Jayalalitha, et bien sûr, ses innombrables admirateurs, se sont déplacés pour lui rendre un dernier hommage, avec une salve de coups de canons en sa mémoire. Le Président, A.P.J. Abdul Kalam, déclara : "Elle était née dans la musique et vécut dans la musique ! À la fin, elle changea pour devenir la musique de Dieu ! Le plus grand bien qu’elle a rendu au pays, est que, par sa musique, elle a fait de nous des bons êtres humains !"
Pour tous les passionnés de la musique karnatique, elle fut l’incarnation de Sarasvati. Pour tous ceux qui ont eu la chance de l’approcher, elle était la modestie et le talent incarnés.
Née à Madurai, il y a 88 ans de cela, elle se révéla au cinéma mais surtout dans la musique classique du Sud de l’Inde. Malgré sa réputation internationale, elle a toujours su rester très simple. Elle chanta devant les grands de ce monde à l’ONU et, bien sûr en Inde.
Je me souviens d’un concert qu’elle donna à Bombay, au Shanmukhananda Hall, devant trois mille personnes, en 1982. À mi-programme, il y eut une panne d’électricité, la scène étant éclairée grâce aux lampes à huile traditionnelles, M. S. continua à chanter comme si rien ne pouvait l’arrêter. Nous avons pu alors entendre sa vraie voix (sans l’intermédiaire de micros ni de haut-parleurs). Nous l’avons vu aussi assise aux pieds de Mâ Ananda Moyi, chanter des bhajans (cantiques hindous) comme n’importe quelle fidèle.
À l’heure du Bollywood déhanché, il serait bon que nous sachions qu’une telle femme a existé. Ses chants, remplis de dévotion et de talent pur, resteront à jamais gravés dans nos mémoires.
Un hommage sera rendu à M. S. - comme on l’appelle affectueusement - ce samedi 18 décembre à compter de 19 heures, à l’Ashram du Port, par une récitation du Vishnu Sahasranâma Stotra, l’hymne des Mille Noms de
Vishnou qu’elle a enregistré, et par un diaporama.

Swami Advayananda


Oui à l’Europe,
Non au projet de Constitution

Après le refus exprimé par la Confédération paysanne, celui de dizaines de milliers de militant(e)s du PS, l’opposition de la majorité écrasante des adhérent(e)s d’ATTAC au Traité constitutionnel européen confirme la possibilité d’une campagne très large contre le Traité et pour une autre Europe.
Cette campagne, pour convaincre et gagner, doit rassembler bien au delà des organisations politiques engagées pour le NON et se développer dans le cadre de collectifs unitaires larges.
Les Alternatifs en seront activement partie prenante.

"Si le non gagne, c’est le chaos !"  : Faux.
Dans un premier temps, une victoire du non en France ne provoquerait aucun dégât. Les traités existants continueraient à s’appliquer. Et la "dérive libérale", dénoncée par les opposants au traité, continuerait à faire son œuvre sans les correctifs de la Constitution (par exemple dans les services publics). Le seul moyen de changer les choses serait alors de négocier un nouveau traité. Mais avec qui ?

Pour les Alternatifs,
le secrétaire général d’ESPOIR,
Denis Simonin


Saint-André : des actions

Monsieur le Maire, il y a quelques mois, après les élections cantonales, vous avez dénoncé à grands cris et à qui voulait bien l’entendre, avec chiffres et noms à l’appui, les gaspillages, les ponctions énormes effectuées sur les deniers publics de “votre” municipalité : “notre” commune de Saint-André.
À notre grande stupéfaction, les personnes incriminées sévissent toujours, les élus dénoncés par vous-même continuent à pavoiser au volant de véhicules communaux, GSM vissé à l’oreille, et dont les entretiens, pleins d’essence et autres communications sont encore réglés par la commune. Certains services continuent à être gérés par ces mêmes personnes et des employés zélés, dont les comptes en banque sont alimentés par des pots de vin (attributions de logement, permis de construire ; et pour un déclassement ? Une villa, deux villas, un terrain ?).
Jusqu’où irez-vous sans réagir, sauf en paroles stériles ?
Ce ne sont pas les quelques déplacements de personnel effectués qui nous rassurent ! Ce ne sont pas les bons distribués à tort et à travers qui boucheront les yeux des électeurs. Nous en avons assez de voir nos impôts servir à engraisser ces dames, ces messieurs, leurs familles et leurs amis.
Nous en avons assez de voir ces mêmes personnes faire la pluie et le beau temps, dans votre dos... ou peut-être avec votre complicité (nous sommes en droit de nous poser la question). Aujourd’hui, nous vous demandons des comptes, aujourd’hui nous demandons à Monsieur le Procureur de la République de s’intéresser à la commune de Saint-André.
Monsieur le Maire, notre confiance a des limites, et nous voulons que vous agissiez.
L’écrémage doit se faire par le haut et non par le bas. Les plus petits ne doivent pas payer pour le gros. Nous demandons à tous les contribuables de Saint-André de se mobiliser, de nous rejoindre pour un meilleur avenir à Saint-André.


Un groupe de contribuables excédés


Superbe réponse du ministre brésilien de l’Éducation interrogé par des étudiants aux États-Unis...

Le ministre brésilien de l’Éducation, Cristovam Buarque, a été interrogé récemment par un étudiant aux États-Unis sur ce qu’il pensait au sujet de l’internationalisation de l’Amazonie. L’étudiant américain commença sa question en affirmant qu’il espérait une réponse d’un humaniste et non d’un Brésilien.
Voici la réponse de M. Cristovam Buarque :
"En effet, en tant que Brésilien, je m’élèverais tout simplement contre l’internationalisation de l’Amazonie. Quelle que soit l’insuffisance de l’attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.
En tant qu’humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l’Amazonie, je peux imaginer que l’Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l’importance pour toute l’humanité.
Si, au nom d’une éthique humaniste, nous devions internationaliser l’Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier. Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l’humanité que l’Amazonie l’est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d’augmenter ou de diminuer l’extraction de pétrole, comme d’augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l’Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d’un pays. Brûler l’Amazonie, c’est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l’économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l’Amazonie, j’aimerais assister à l’internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à sa seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles œuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l’Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d’un seul propriétaire ou d’un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d’enterrer avec lui le tableau d’un grand maître. Avant que cela n’arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations-Unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des États-Unis. Je crois donc qu’il faudrait que New York, lieu du siège des Nations-Unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l’humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devrait appartenir au monde entier.

Si les États-Unis veulent internationaliser l’Amazonie, à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l’arsenal nucléaire des États-Unis. Ne serait-ce que par ce qu’ils sont capables d’utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts brésiliennes.

Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des États-Unis ont soutenu l’idée d’une internationalisation des réserves florestales du monde en échange d’un effacement de la dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s’assurer que tous les enfants du monde ait la possibilité de manger et d’aller à l’école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu’ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l’attention du monde entier. Davantage encore que l’Amazonie, quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l’Humanité, ils ne les laisserons pas travailler alors qu’ils devraient aller à l’école ; ils ne les laisseront pas mourir alors qu’ils devraient vivre.

En tant qu’humaniste, j’accepte de défendre l’idée d’une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l’Amazonie soit à nous. Et seulement à nous !" (envoi d’un internaute)


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Témoignages - 80e année

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Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


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