Le courrier des lecteurs du 15 juin 2004

15 juin 2004


Le sommeil tranquille de Raffarin ou le trou noir des luttes

Le samedi 5 juin, j’ai eu mal, j’ai reçu un choc. Un trou noir, une sorte de vide intersidéral. Je m’explique : devant la préfecture à Saint-Denis et la sous-préfecture de Saint-Pierre, pas plus de 200 personnes pour défendre la sécurité sociale. Mathématiquement, implacablement, 200 manifestants, pour une population de plus de 700.000 habitants, font moins de 0,03% de participation. Est-ce à dire que plus de 99.97% de Réunionnais se moquent de leur sécurité sociale ? Pas si sûr !
Pourtant, ils étaient venus, ils étaient tous là, y compris les faux frères qui signent les accords anti-sociaux, et mêmes quelques représentants du parti socialiste en campagne électorale, c’est dire si elle est mal en point notre sécu avec de tels diafoirus ! Il en fallait du courage pour écouter les longues litanies syndicales, dont la vacuité n’avait d’égale en intensité que la langue de bois.
Cette langue de bois qui anesthésie tous les travailleurs (tous, et pas seulement les fonctionnaires, enseignants ou pas), cette langue de bois qui culpabilise le citoyen (salarié, chômeur, étudiant, retraité), le rendant responsable du "fameux trou de la sécu". Cette langue de bois qui rend inéluctable la privatisation de la sécurité sociale. “Ami entends-tu le vol noir des assureurs ?”
Alors que chiffres à l’appui une médiatisation organisée par les grosses centrales syndicales pourrait enfoncer tous ces mensonges et rappeler que le trou a été créé opportunément par les politiques économiques des tous les gouvernements, qu’ils soient de droite dure et de gauche molle.
Ne me dites pas que les mastodontes du syndicalisme français ne savent pas faire ! Alors pourquoi ce silence, pourquoi cette frilosité à dire la vérité ?
Pourquoi les locomotives traditionnelles des mouvements sociaux tardent-elles à lancer le train sur les rails de la lutte contre ce libéralisme effréné qui va anéantir ce droit fondamental à pouvoir se soigner dans la dignité, en toute égalité ?
Car, même si “une grève générale ne se décrète pas”, elle peut se construire. Les bureaucraties syndicales auraient-elles peur de se laisser déborder par la base ? Ou alors, auraient-ils compris que leur “débouché politique”, l’ex-gauche plurielle, n’a rien de neuf à proposer et préfère laisser Raffarin faire le “sale boulot” qu’ils devraient faire eux-même s’ils étaient au pouvoir ?
Nous allons tous payer, tous, ne vous leurrez pas, même ceux qui pensent la solidarité à travers leurs portefeuilles d’actions ! Je me pose des petites questions : à qui profite le crime, qui négocie ses parts du gâteau ?
Pour terminer, j’ai envie de dire à mes enfants, en reprenant une chanson de Mickey3d : “Tu vas pas mourir de rire”. Quand ils me demanderont : “Comment t’as pu laisser faire ça ?”, je leur dirai que c’était au temps où les caciques syndicaux négociaient les places dans les conseils d’administration.
Et pendant que nous prendrons la pilule prescrite par Douste-Blazy, ses amis Raffarin, Seillière, Rhône-Poullenc et consorts pourront dormir tranquilles. Ils ne creuseront pas le trou de la sécu : ils n’ont pas besoin de somnifères, eux !

Adèle Donnat


Soutien à Jean-Louis Prianon

Suite à mon entretien de ce lundi avec Jean-Louis Prianon, mon ami et victime d’une agression ce week-end, je lui réitère mon soutien moral, à lui et à sa famille, et condamne cet acte dont il a été victime.
À cette occasion, je lance un appel solennel à tous - et en particulier à notre jeunesse - au respect de soi et envers autrui.
Par ailleurs, mi di les jeunes : arrèt zot comportement dèstroy, pou zot mêm et pou do moun y batay pou zot.
Un message également aux autorités compétentes : il serait souhaitable d’installer des boîtes à idées à proximité de la jeunesse afin de recueillir le maximum d’infos dans leurs messages !!... sur les lieux suivants : CLI, Missions locales, maisons de quartier, mairie annexe etc...

Jean-René Dreinaza,
ancien athlète de haut niveau


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