Le courrier des lecteurs du 15 septembre 2005

15 septembre 2005

Retour à la Source...

En lisant récemment dans la presse sur deux pages intérieures l’article relatif au quarantième anniversaire du quartier de la Source, je n’ai pu m’empêcher de faire un retour sur mon passé, mes amis d’alors et sur l’origine de ce foyer de jeunes.
Cela a commencé en 1965, dans la ruelle du couvent axe médian de ce nouveau quartier, lieu de rencontre des jeunes, ceux du coin qui comme moi avaient vu le béton prendre progressivement le pas sur leur jardin d’éden, ceux venus d’ailleurs, fils et filles des premières familles de la SIDR.
Il y avait là Jean-Marie, Jean-Paul, Gilbert, Lydie, Arsène, Patrick, Henri, Daniel, Jean-René, Frédéric, Dominique, les Richard, les Cadet, les Gigan, les Désiles, les Fredouille, les Bidois, les Robert...
On se regroupait près du pont, on parlait, on chantait au rythme de nos guitares, on tapait dans le ballon, on s’adonnait aux jeux de société, à la pétanque, au tour de France, on s’organisait des balades jusqu’à la roche écrite à pieds...
C’était le bon temps, le temps des copains, des surprises-parties, de l’insouciance et de l’aventure...
Pas d’alcool, de zamal, de rackets, pas de rivalités de quartier ou d’antériorité, mais une solidarité à toute épreuve, une grosse envie de s’en sortir, de réussir, d’être bien ensemble, de partager nos histoires, nos rêves, nos chansons, nos partitions et nos accords, de vivre au mieux l’instant présent après les devoirs scolaires et les dures corvées domestiques.
C’est groupés, déterminés et responsables qu’un jour de 1968, nous sommes allés à la rencontre de monsieur Éric Boyer, responsable alors du foyer Joinville, lui demander un local pour abriter nos activités et des équipements pour fonctionner.
Le premier local mis à notre disposition, qui existe encore de nos jours, se trouve juste à l’entrée à gauche du grand portail de la maison de retraite de la rue Bertin, situé face à la croix jubilée. C’était petit, plutôt exigu, mais cela suffisait à notre bonheur...
Le second local, beaucoup plus grand et fonctionnel se situait dans les bâtiments anciennement situés en lieu et place de l’actuel conseil général, rue de la Source. J’ai encore en y pensant, la gorge serrée, le son des vibratos de nos Fender dans les oreilles et les frissons des premiers slows, premières étreintes dans le cœur. L’acoustique de ces locaux bonifiait et corrigeait les défauts de nos amplis bricolés par Patrick Lépinay, notre Adamo pays qui descendait à pieds du Brûlé pour nous rejoindre.
Le temps a passé, le temps s’en est allé, chacun a suivi sa route, son destin, quelques-uns ont quitté l’île, d’autres ont prématurément disparu... Le foyer a heureusement continué de vivre.
Nous avons tous à présent entre 48 et 53 ans d’âge, nous sommes tous parents, nous nous croisons de temps en temps et nous narrons nos trajectoires réciproques, nos réussites, nos inquiétudes pour nos enfants, la place que chacun de nous a pu se faire dans la vie...
Le sujet de conversation qui revient immanquablement dans ces occasions, sur lequel nous sommes intarissables et qui nous procure toujours une fierté légitime, c’est le foyer de la source que nous avons créé, lancé et dont la longévité nous ravit.
Je salue tous mes copains et copines de l’époque, les pionniers associatifs de ce quartier que je retrouvais après la messe du samedi soir autour du plateau noir rue de la source, pour les matchs de hand épiques entre Joinville, la JSB ou encore l’ORTF...
Cet anniversaire me donne l’occasion de les saluer affectueusement, de souhaiter longue vie au foyer de la source et de féliciter tous les bénévoles associatifs qui se sont succédé pour garder une âme à ce quartier historique de Saint-Denis.

Daniel Cadet


“État de guerre”

Dans le cadre de la “Journée mondiale de la Paix”, l’Association Imagine la Paix organise la projection d’un film/documentaire “État de guerre”, de Béatrice Pignède et Fransesco Condemi, à laquelle nous vous invitons, au sein des locaux de l’université de Saint-Denis (Amphi N°3), le mardi 20 septembre à 18h00. Ce film, sorti en salle, le 9 mars à Paris, soulève une question en rapport avec l’escalade de la violence et de la guerre dans le monde : "Sommes-nous dans une période comparable à celles qui ont précédé les deux guerres mondiales ?"
Ce film enquête sur les rives du Danube, dans les territoires occupés de Cisjordanie et dans les quartiers populaires du Venezuela pour trouver des réponses à cette question.
Des intervenants, dont le choix se veut éclectique, nous livrent leur analyse, en mettant en exergue des problèmes inhérents aux guerres passées du siècle dernier, mais aussi à celles plus contemporaines de la guerre en Irak ou du conflit israélo-palestinien et de la guerre récente des Balkans, lieu stratégique de passage, pivot de l’Europe.
Le monde traverse une crise grave, avec l’effondrement de ses valeurs politiques, économiques et sociales dans la plupart des pays. Depuis la guerre froide qui a vu apparaître l’émergence d’une grande puissance, nous ressentons de plus en plus sensiblement les pressions d’une volonté de domination “états-unienne”.
"Nous sommes, de plus, en train de tout subordonner au progrès", met en garde l’un des intervenants du film.
Le travail d’investigation que présente ce document suscite des questions et nous amène à une réflexion sur l’urgence d’une prise de conscience collective, quant à un changement des mentalités par rapport à la guerre comme moyen de résolution des conflits.
Ce film appelle un débat que Bruno Guigue animera.
L’Association “Initiatives Dionysiennes” propose une projection du film le 22 septembre à partir de 17h30, lors d’un café citoyen, “chez Franky” à Saint-Denis, également dans le cadre de la “Journée mondiale de la Paix”.
Aimer et vanter la Paix, c’est résister ...

Association Imagine la Paix


Réalités

Je regrette de ne pas être du même avis que Raymond Lauret en ce qui concerne l’Entrepreneur Maurice Tomi.

Effectivement, journellement paraissait dans les journaux cette propagande des trois œufs. Mais ce dont l’on ne parlait pas, c’était la prime de 1.000 francs par mètre carré pour les nouvelles constructions.
Avantage que le gouvernement accordait par l’intermédiaire de la Caisse centrale d’émission de La Réunion et dont a bénéficié également l’architecte Lejeune pour ces F5.
J’ai eu l’occasion d’apprécier par deux fois le comportement de Monsieur Maurice Tomi. La première fois était lors de l’installation du Comité d’entreprise. En ouvrant la séance, il déclarait que le rôle du Comité consistait à apporter des clients à son entreprise. Ce que j’ai contesté en rappelant le rôle réel du Comité. Sur sa demande, son Directeur technique, qui était aussi son conseiller, a confirmé mes propos.
Immédiatement il a levé la séance en disant de façon grossière à tous "de foutre le camp de chez lui". Comme je lui faisais remarquer que je n’étais pas chez lui mais dans la salle du Comité d’entreprise, il m’a pris à partie toujours de façon grossière.
La deuxième fois était à la suite du licenciement d’un des ouvriers. Ce dernier avec l’aide matérielle de plusieurs membres de sa famille, avait construit un logement. Il ne pouvait pas conserver un de ses travailleurs qui n’avait pas fait appel à son entreprise. Comme je lui demandais s’il aurait accordé une réduction, sa réponse a été que son entreprise n’était pas une œuvre de bienfaisance.
Je déduis qu’il avait un comportement avec un élu et un autre avec des représentants syndicaux. Pour moi, il n’est pas un grand Réunionnais.
Si j’ai tenu à relater ces faits, ce n’est pas pour engager une polémique avec Raymond Lauret que je connais bien, mais pour faire connaître certaines réalités.

Fabien Lanave


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