Le courrier des lecteurs du 16 juillet 2004

16 juillet 2004


Action illégale de la CAPEB à La Possession

Nous déplorons la récente intervention sauvage de certains membres de la CAPEB sur le site de la future mosquée de La Possession.
Sans vouloir remettre en cause les arguments avancés par ces personnes pour justifier leur descente sur le site, nous nous en remettons à la sagesse de la Justice et au Droit. Nous réprouvons les propos rageurs parfaitement déplacés et inutiles des responsables de la CAPEB sur Antenne Réunion.
Nous tenons à alerter Monsieur le Préfet sur l’émoi au sein de la communauté musulmane de l’île suite à ces propos, et à appeler chacun à la vigilance face à toute instrumentalisation d’un outil consulaire au profit d’intérêts politiques.
Dans le calme et la dignité, laissons la Justice suivre son cours, dans le respect des droits de chacun.

Amine Alibhaye,
président de la F.M.R.
(Fraternité des Musulmans Réunionnais)


L’agression bidon du R.E.R. D

Notre émoi et notre indignation sont grandes face à la légèreté et à l’irresponsabilité de nos gouvernants, de la quasi unanimité des dirigeants
politiques et des médias nationaux, qui se sont une fois de plus précipités
sans attendre d’être en possession d’éléments déterminants, pour livrer en
pâture à l’opinion publique "des jeunes Maghrébins et Africains", accusés
d’un délit antisémite très grave, dont la réalité devait cependant être
rapidement mise en doute. La jeune femme déclarant avoir été agressée sur
la ligne du RER D a désormais reconnu une totale affabulation.
Il nous semble que la plus grande prudence aurait dû être de mise dans ce genre d’affaire, notamment après la série de faux actes antisémites auxquels nous avons eu droit récemment et qui ont fait les gros titres quand il s’est agi de crier à l’antisémitisme, et des lignes fort discrètes pour annoncer que l’information était erronée.
Faut-il rappeler qu’un rabbin parisien (M. Farhi) a mensongèrement déclaré
qu’il avait été poignardé par un individu criant "Allah Akbar" ? Qu’Alexandre Moïse, président de la Fédération sioniste de France, a porté plainte contre les nombreuses menaces qu’il s’envoyait lui-même avant d’être confondu et condamné ? Que la police a démonté l’histoire de la jeune fille de Montpellier à laquelle on aurait dessiné une étoile juive sur le bras ? Qu’Élie Chouraqui a manipulé un reportage télévisuel sur le soi-disant antisémitisme d’élèves d’origine maghrébine de Montreuil ? Que l’incendie de l’école juive de Gagny a été présenté comme un acte antisémite, alors qu’aucune preuve dans ce sens n’a été apportée, bien au contraire ? Et qu’en juin dernier nous avons eu droit à la fameuse affaire d’Épinay, où un malade mental a poignardé plusieurs personnes de diverses origines (juive, haïtienne, algérienne et portugaise), alors que les
pouvoirs publics et les médias ne se sont intéressés qu’à la seule victime
juive laissant croire à un acte antisémite ?
L’intention très claire est, à chaque fois, de stigmatiser la composante musulmane française, et de tenter de dupliquer sur le sol français les
conséquences de l’occupation de la Palestine par Israël. Et chaque fois nos gouvernants (en particulier Nicole Guej), relayés par différents dirigeants politiques et journalistes, reproduisent le même schéma.
Celui-ci consiste à ne jamais dénoncer les nombreuses agressions racistes effectivement commises dans notre pays, mais à hurler avec les loups, et à afficher une compassion fort sélective, en l’occurrence envers les seules victimes juives, puis à se dispenser d’excuses quand il s’avère qu’ils ont jeté en pâture à l’opinion publique toute une frange de la population.
Mais quelle est donc l’origine de cette logique perverse qui fait qu’une catégorie de la population ne mériterait que des éloges ou la compassion, tandis qu’une autre ne mériterait même pas une excuse ?
Nombreux sont les citoyens choqués par ce "deux poids, deux mesures" qui fait que nous n’entendons quasiment jamais parler des actes racistes anti-arabes, anti-africains et assimilés (dont nous-mêmes Réunionnais !) - pourtant fort nombreux et avérés - dans notre pays. Les tristes exemples récents sont là.
En outre, nous avons régulièrement droit au couplet qui consiste à prétendre que ce sont les critiques formulées à l’encontre de la politique israélienne qui "attisent la haine" et qui sont responsables des actes antisémites commis en France.
Un climat odieux est ainsi créé de toutes pièces pour nous faire croire que la France entière serait antisémite, sous l’influence de l’Islam. On veut ainsi accabler à loisir une confession, tout en muselant les critiques de la politique véritablement coloniale de l’État d’Israël. C’est grave.
Il nous paraît criminel non seulement de jouer de la sorte avec l’émotion, et d’afficher un tel mépris pour la vérité et pour les minorités régulièrement mises à l’index, mais aussi de banaliser ainsi l’antisémitisme par la même occasion. Car lorsqu’un acte antisémite grave se produira vraiment, qui le prendra encore au sérieux à ce rythme ? Cette odieuse pratique desservira les vraies victimes d’actes antisémites.
Il nous semble urgent que les responsables politiques et médiatiques du dernier déchaînement aient au moins la décence de faire des excuses à ceux qu’ils viennent d’accuser injustement, stigmatisant par là même toute une partie de la population.
Nous exigeons également que soient publiés tous les rapports concernant les enquêtes effectuées sur les affaires étiquetées “antisémites” qui ont fait grand bruit ces derniers mois avant d’être fort pudiquement enterrées. Nous aurons des surprises.

Association Réunion Palestine-Solidarité


Les braderies de Saint-Paul

Cette année encore, la Ville de Saint-Paul a organisé avec éclat ses traditionnelles journées commerciales. Il est vrai que la capitale de l’Ouest a toujours célébré avec un faste certain le 14 juillet. Au fil du temps, ces journées, comme le 14 juillet, sont devenues des rendez-vous annuels incontournables pour toute l’île. Leur succès populaire ne s’est jamais démenti. Regrettons toutefois l’annulation des feux d’artifice pour des raisons indépendantes de la volonté de la municipalité.
Cependant, le succès de ces journées ne va pas sans quelques inconvénients pour les résidents du centre-ville. Par exemple, beaucoup d’entre eux se plaignent de la durée trop longue de ces braderies, de l’intensité excessive des animations sonores et de la gêne causée au niveau de la libre circulation.
La pérennisation de la “fête commerciale” ne peut plus se concevoir sans une large concertation entre les différents acteurs de la vie sociale saint-pauloise. Il est urgent qu’un dialogue s’instaure entre les organisateurs et les autres usagers du centre-ville.

Idriss Issop-Banian,
Saint-Paul


Un grand vide

La prestation télévisée du président de La République ce 14 juillet laisse une sensation de grand vide, un peu triste après l’annonce du plan Boorlo. Une intervention télévisée de plus, largement médiatisée, pour finalement très peu de retombées positives pour les précaires et les personnes désocialisées. L’emploi et la lutte contre le chômage restent des sentiers à escalader, malgré l’ambition affichée au plus haut niveau de l’État.
Demandeurs d’emploi, précaires et retraités restent les parents pauvres de La République, malgré les promesses électorales, y compris celles du chef de l’État. Une fois de plus, les plus démunis attendent toujours... Ce n’est pas en faisant des pauses sur les impôts ou des cadeaux aux uns que l’on réduira le chômage. Les associations de lutte contre l’exclusion veulent que l’emploi soit une priorité !

La CACEP Réunion


Licencié après 15 ans de travail

M. Gerry Perrault a été remercié après 15 ans d’expériences passés dans la collectivité de Salazie en tant qu’éducateur sportif. Il a tenu à vous faire part de son indignation et de son dégoût face à ce qu’il appelle de l’exploitation.
Le parcours de M. Gerry Perrault traduit exactement l’exploitation dont est victime la jeunesse de notre île :

- Il est formé puisqu’il possède les diplômes (BAPAAT et BEESAPT).

- Il est compétent puisqu’on le garde au fil des années en occupant différents emplois (TUC, CES, CEC, CEJ).

- C’est un ambassadeur de sa commune et de son île car il participe à la promotion de Salazie en tant qu’athlète de haut niveau.
À l’heure ou des milliers de jeunes viennent de passer leur bac avec réussite pour une grande majorité ;

- à l’heure où plusieurs centaines d’entre eux risquent de rester sur le bord du chemin par manque de places pour continuer leurs études ;

- à l’heure où tous les responsables demandent aux jeunes de se former pour accéder à un emploi durable ;

- à l’heure où l’on parle d’intégration, de titularisation, de promotion du personnel et de la jeunesse réunionnaise,
comment ne pas être révolté face à la manipulation, au mépris et à autant de contradictions ?

Jean-Hugues Ratenon,
président d’Agir pou nout tout
(ex M.C.P.)
Bras-Panon


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Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


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