Le courrier des lecteurs du 16 septembre 2004

16 septembre 2004

Un élu qui se moque des Réunionnais et de la Justice

Depuis une trentaine d’années, il y a une mairie à La Réunion - et une seule - où le maire peut se permettre n’importe quoi sans avoir à en rendre compte à l’institution judiciaire.
Cet élu détient le record absolu des élections annulées pour fraude et il n’a jamais eu à s’en expliquer devant la Justice.
Dans sa mairie et autour de sa mairie, ont eu lieu les pires magouilles et trafics financiers de toutes sortes : fausses factures, faux en écriture publique, corruption, détournements de fonds, vol de coffre-fort avec la paie d’employés communaux pour un million de francs, mort d’un employé communal etc.
Toutes les plaintes portées dans ces affaires n’ont débouché sur rien du tout ; en tout cas, le principal responsable de toutes ces illégalités et autres drames n’a jamais été inquiété par les autorités judiciaires.
Un rapport établi récemment par la Chambre régionale des comptes confirme le caractère calamiteux et scandaleux de la gestion de cette commune par le maire.
Et que fait celui-ci l’autre jour devant les micros et caméras à la suite d’un cambriolage dans sa commune ? Il commence par dire que les cambrioleurs ne viennent pas forcément de sa ville mais peut-être d’ailleurs. Comme si c’était le problème...!
Et ensuite, il se lance dans une violente diatribe, demandant que l’on attrape rapidement les voleurs et qu’on les châtie sévèrement. En jouant ainsi les redresseurs de torts, cet élu montre qu’il se moque des Réunionnais et de l’institution judiciaire.

Un Saint-Andréen,
qui en a ras-le-bol


Après le deuil, la colère demeure

Encore choquée par l’assassinat en Métropole de deux agents de contrôle de la législation du travail, l’intersyndicale appelle à une grève aujourd’hui, pour marquer sa solidarité avec le personnel. Pour les syndicats, il s’agit aussi de défendre le droit du travail, protecteur pour les salariés, trop souvent fragilisé.

Après le deuil, la colère demeure !
Colère parce que depuis la création de l’Inspection du travail en 1892, jamais un assassinat prémédité de deux agents de contrôle de la législation du travail et de la sécurité sociale par un employeur ne s’était produit.
Colère parce que nos ministres n’ont pas su ou pas voulu dénoncer publiquement ces assassinats et réaffirmer devant toute la nation la légitimité des missions de contrôle de l’ordre public social dont nous sommes investis.
Colère parce que la majorité des médias ont traité cet odieux assassinat comme un vulgaire fait divers dont il fallait vite tourner la page.
Colère parce qu’il a fallu se battre auprès de nos différentes hiérarchies pour que le jour des obsèques de Sylvie et Daniel soit un jour de deuil national pour l’ensemble de nos services.

Peu soutenus par leur hiérarchie

Colère parce que l’après-midi même des obsèques de Sylvie, Gérard Larcher recevait des représentants du MEDEF pour continuer à mieux vider de tout contenu la loi sur les 35 heures.
Colère parce, le jour même de l’assassinat, la Chambre d’agriculture, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Dordogne écrivaient, dans un communiqué de presse : "La Chambre d’agriculture, la FDSEA et les JA souhaitent qu’un débat de fond avec l’Administration soit lancé pour que la dimension humaine soit prise en compte dans les procédures de contrôle", en invoquant les difficultés du monde agricole, comme si ceci pouvait excuser cela.
Colère parce que nous savons pertinemment que les attaques incessantes des organisations patronales contre le code du travail et les contrôles, au nom du libéralisme économique, et relayées par des membres du gouvernement, participent de la délégitimisation de l’Inspection du travail.
Colère parce que les membres du cabinet de M. Larcher et de M. Gaymard n’avaient rien à nous dire quand nous les avons rencontrés le 7 septembre 2004, sinon nous faire part de leur compassion pour les victimes, voire de leur souci de ne pas créer "d’antagonisme entre contrôleurs et contrôlés" comme nous l’a déclaré le représentant du ministre de l’Agriculture, alors qu’il s’agit de restaurer partout l’état de droit
Colère parce que nombre de collègues peuvent témoigner de la solitude dans laquelle ils se sont trouvés quand ils ont été victimes d’obstacles ou de violences lors de contrôles et combien ils se sont sentis peu soutenus par leur hiérarchie.
Colère parce que tous les agents, quelle que soit leur affectation, subissent de plein fouet les conséquences des politiques de recul de l’action de l’État, des diminutions drastiques de leurs moyens pour exercer leurs missions dans des conditions décentes.

Nous avons été très nombreux un peu partout en France, dans les services de l’Inspection du travail mais aussi dans les services de l’emploi et de la formation professionnelle et en Centrale, à manifester, lors des obsèques de nos collègues, notre stupéfaction face à ces odieux assassinats et notre indignation face à la médiocrité des réponses de nos ministres. Les collègues veulent une traduction offensive de cette mobilisation spontanée.

“Un soutien sans faille des agents de nos services”

C’est pourquoi nous appelons tous les agents des services à se mettre en grève jeudi 16 septembre 2004, soit le lendemain de la réception des organisations syndicales au ministère de l’Agriculture et jour de leur réception par Gérard Larcher, pour exiger :

- la défense matérielle et morale des familles de Sylvie Tremouille et de Daniel Buffiere ;

- la condamnation publique expresse par nos ministres de l’assassinat des deux collègues ;

- la condamnation sans concession des organisations professionnelles patronales qui par leurs attaques continuelles incitent au non-respect de la loi et des fonctionnaires chargés de son application ;

- un arrêt de la remise en cause permanente du caractère protecteur du droit du travail pour les salariés ;

- un soutien sans faille des agents de nos services, et particulièrement des agents de contrôle, par tous les moyens juridiques et politiques ;

- un renforcement très important des moyens de l’inspection du travail, à la hauteur des problèmes sociaux et des valeurs fondamentales dont ce corps de contrôle doit veiller au respect ;

- une reconnaissance de tous les agents dans l’exercice de leurs missions notamment par une augmentation des moyens humains.

Il appartient à chaque département et chaque région de déterminer, dans l’unité la plus large des organisation syndicales, les formes d’actions à mettre en œuvre (rassemblements devant les MEDEF et FDSEA locales, Préfectures, Maison de la Radio...)
Par ailleurs nous appelons nos sections et syndicats locaux à se rapprocher des organisations syndicales de salariés pour envisager des manifestations communes de soutien ce jour-là.

Le 13 septembre 2004,
L’intersyndicale CGT, FO, SNU, TEF (FSU), SUD Travail, UNSA.


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